Immense perte qui se profile pour la scène
thrash metal italienne mais également internationale avec l’annonce d’une cessation d’activité pour
NECRODEATH. Le quatuor ne part cependant pas comme un voleur et offre à ses fans un quatorzième et dernier album avant de boucler ses bagages, c’est évidemment mieux qu’un communiqué de presse laconique ou qu’une compilation. Il reste qu’il va falloir le chérir ce «
Arimortis », en croisant les doigts pour qu’il soit à la hauteur de la carrière des Italiens et au moins aussi bon que le précédent,
« Singin’ in the Pain », qui s’était attiré les faveurs du public comme de la presse. Le label
Time to Kill Records conserve la main pour organiser les obsèques, c’est bien, ça reste en famille.
D’emblée, ce que j’aime, c’est que la formation n’a pas cherché à partir en grande pompe avec un LP gavé d’idées pas forcément bien abouties mais qu’il aurait fallu à tout prix publier. Non : neuf titres, un peu moins de quarante minutes, c’est le tarif avec
NECRODEATH qui, jusqu’au bout, compte bien nous régaler avec son
thrash rageur, proche des débuts de
KREATOR notamment pour ses aspects incisifs ainsi que la tonalité du chant, ou encore des vieux
SLAYER (je pense par exemple à
« Seasons in the Abyss » au cours du titre « Near-Death Experience ») et c’est d’ailleurs ce que je note sur cet album testamentaire : une recrudescence de moments plus posés, plus ambiancés, avec un
riffing qui ne ferait souvent pas mauvaise figure dans la sphère
black metal, à l’image d’un « Alien » aux vapeurs de
SATYRICON dans sa période
« Now, Diabolical ».
Il est également aussi plaisant qu’intéressant que de constater que le quatuor boucle sa carrière en composant la seconde partie de « Metempsychosis », titre initialement paru en 1989 sur «
Fragments of Insanity », son deuxième LP. Une façon comme une autre de mettre un point final à une histoire vieille de quarante ans, ce qui est assez dingue en fait sachant que les mecs sont toujours restés fidèles à une éthique
metal indiscutable, toujours cités dans les divisions d’honneur et hélas jamais promis à être sous les feux de la rampe. Cela ne peut que se respecter, avec dévotion, les hommes et les groupes gardant le cap aussi longtemps étant rares. Mais comme ils le chantent eux-mêmes : « No More Regrets ».
C’est vrai que je n’ai dit jusqu’à présent qu’assez peu de choses concrètes sur ce disque, que le sentiment de deuil pourrait m’inciter à encenser de trop sans finalement réellement tenir compte de ses qualités objectives. Cependant, l’atout majeur de
NECRODEATH, nous le connaissons, il reste identique sur cette sortie, c’est toujours le même : la capacité immuable à accoucher de brûlots
thrash metal hyper agressifs, même si le tempo s’est ici majoritairement ralenti. Plus dans l’atmosphère, davantage sur la retenue, les musiciens semblent marquer un peu le pas en termes de violence pure. Cela n’exclut certes pas de brutales poussées de rage mais l’auditeur ressentira tout de même un minuscule assagissement global, la formation se tournant plus souvent que jadis vers une musique mesurée permettant de développer des idées peut-être plus profondes.
NECRODEATH clôture sa carrière de la plus belle des manières, avec un disque à la hauteur de tout ce que le groupe a fait pour le
metal au cours des décennies passées. Cette fin, logique, devrait être une fête. Remercions ces messieurs pour ces quatorze albums, pour cette flamme qui les a animés durant si longtemps et qui s’éteint ici, dans le sang d’un homme qui semble s’être tranché la langue, une dernière pochette macabre avant de passer à autre chose. Vraiment la très grande classe ces Italiens, encore capable de torcher des hymnes (« Storytellers of Lies »), des riffs qui feraient chier les petits jeunes dans leur fond de culotte, avec un savoir-faire que seules des années d’expérience permettent d’acquérir. Ce n’est qu’un au revoir.
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