Vous le savez, votre webzine préféré se saigne à blanc pour vous proposer chaque jour de nouvelles chroniques. Albums cultes et sorties récentes, pas de discrimination ici. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, une vie de famille inexistante, de la drogue à volonté et une culture du rendement remis au goût du jour par le stakhanoviste cglaume, certains albums cultes manquaient encore à l'appel. Parmi ceux-là, le premier méfait des américains de Machine Head « Burn My Eyes ».
De la même façon que chacun d'entre nous se rappelle exactement de ce qu'il faisait le jour du 11 septembre 2001, le soir de la finale de la coupe du monde 1998 ou encore le jour où von yaourt a avoué être fan de Lofofora, certains albums imprègnent à jamais ce moment de la première écoute dans votre réseau neuronal pour y laisser une trace aussi indélébile que la magnifique tache de rouille qui orne le pantalon que je porte actuellement. Aussi me souviens-je avec précision de ce jour de 1994, à l'avant de la voiture parentale et de ce moment même où les premières notes de « Davidian » prirent le chemin de mes tympans bercés depuis déjà quelques années au doux son de Metallica, Iron Maiden, Pantera, Sepultura et autres Napalm Death. De ce sentiment qui vous envahit alors et dont l'aboutissement se traduit en général par un sourire béat sur le visage et une phrase type du genre:
« putain mais c'est génial ce truc! ».
Tourlourloutchi Toum Toum Toum! Tout le monde garde évidemment en mémoire ce pattern d'introduction de la phénoménale « Davidian », trois secondes mythiques qui donnent le départ d'un peu plus de 55 minutes qui auront à tout jamais marqué le monde du métal. Deux ans seulement après la formation de Machine Head par Rob Flynn et Adam Duce suite au départ de Rob de Vio-lence (où il côtoyait bien évidemment Phil Demmel), et après avoir été repérés par Roadrunner grâce à leur démo (avec à l'époque Tony Costanza derrière les fûts), sort donc de nulle part cet album éblouissant qu'est « Burn My Eyes ». Les californiens y réalisent le sans faute que peu ont réussi. Aucun temps mort, aucun faux plat ni faux pas, de « Davidian » à « Block » tout y est absolument parfait. L'intro et le riff principal du titre d'ouverture sont tout simplement à mettre au Panthéon du métal, de même que celui de « Old » et chaque titre contient au moins un riff qui reste à jamais gravé en tête (par exemple celui de « Block » à 2'17 pour n'en citer qu'un). De ce point de vue les refrains ne sont pas en reste et Rob Flynn nous prouve dès « Burn My Eyes » que c'est un aspect de sa musique qu'il affectionne particulièrement. Encore une fois quasiment tous les titres jouissent d'un refrain accrocheur (celui de « Old » est juste dantesque, « A Thousand Lies », « Death Church », « A Nation On Fire ») ou au moins d'un gimmick vocal tel que l'incontournable
"Let freedom ring with a shotgun blast!", les
"Burn" de « None But My Own »,
"An open mind with a closed fist" sur « The Rage To Overcome » ou encore les fameux
"Fuck it all!" de « Block ».
Mais au delà des tubes incontournables que sont « Davidian » , « Old » ou encore « A Nation On Fire » Machine Head parvient sur l'ensemble de ces onze titres, baignés d'une production aux petits oignons de Colin Richardson, à alterner avec tout autant de génie power-thrash mid tempo (« Block », « A Thousand Lies »), accélération hystériques comme sur la fin de « None But My One », « A Nation On Fire » (ce final mon dieu, ce final!!), ralentissements écrasants (la fin de « Davidian » et de « A Thousand Lies »), titres plus heavy (« The Rage To Overcome », « Death Church »), « Blood For Blood » et son riff slayeresque ou encore la plus mélodique « I'm Your God Now ». Ce sans faute leur vaudra les faveurs de Slayer pour qui ils ouvriront lors de leur tournée européenne fin 94, avant les embrouilles entre Robb et Kerry. Il faut également saluer la performance de Chris Kontos (viré après la tournée européenne de 95), son jeu puissant et bourré de feeling, notamment aux cymbales et qui ira par la suite rejoindre Testament.
Avant d'en terminer un petit mot sur la bonus track « Alan's On Fire » pour les chanceux qui comme moi ont pu acheter cet album en version digipack, reprise survitaminée des excellents Poison Idea, qui finira de vous achever de la plus belle des façons.
Le premier album d'un groupe est souvent marquant que ce soit en terme de qualité pure, d'effet de surprise ou sentimentalement parlant, « Burn My Eyes » est tout cela à la fois pour moi. Un album parfait qui mérite sans contestation possible sa place à côté des plus grands albums de métal. Robb avait déclaré vouloir avec
« The Blackening » sortir le « Master Of Puppets » des années 2000, c'était sans compter qu'il avait déjà sorti celui des années 90 avec « Burn My Eyes ».
14 COMMENTAIRE(S)
09/08/2020 09:29
Les "Best-Of" thrash sur la 6 à l'époque...ah là là c'était un autre temps !
Et quel album !
28/11/2016 18:37
bref, il faut les 2.
29/07/2011 08:34
Et dire que j'ai vendu l'édition digipack avec le titre bonus Alan's On Fire... Je m'en veux...
Bref, excellent album que j'écoute aussi encore. Par contre, le reste de la discographie du groupe n'a jamais réussi à m'enthousiasmer.
28/05/2010 22:11
27/05/2010 20:01
Je proteste Monsieur le juge !
Les solos sont parfaitement excellent sur The Blackening !
26/05/2010 20:33
18/05/2010 09:15
17/05/2010 09:24
16/05/2010 23:33
16/05/2010 22:22
Grosse tuerie bien évidemment, que des tubes en puissance, le titre qui me rend fou perso c'est "A Nation on Fire", avec la moitié du titre toute calme, et d'un coup un riff de fou à la Slayer qui multiplie par 3 le tempo et démonte l'auditeur..j'ai du l'écouter des milliards de fois celui là; et puis "Block" quoi, qui résume un peu le MH de l'époque: rebelle, talentueux, et foutrement arrogant, Fuck it all quoi..
Mais comme Keyser, je met encore un échelon au dessus le "the more things change", qui fait partie de ces merveilles jamais égalées à ce jour.
16/05/2010 18:22
16/05/2010 17:27
16/05/2010 17:22
16/05/2010 15:52
Puis la fin de "blood for blood" ne sera jamais égalée!