Pour une fois qu'un groupe mérite tout le barouf qu'on fait autour de lui! Ce groupe c'est Lamb Of God. En trois albums, le quintette de Richmond, Virginie a su conquérir un public large, allant même jusqu'à tourner avec Metallica. Souvent étiqueté metalcore à tort, Lamb Of God continue son grand bout de chemin avec son power/thrash teinté de hardcore. Un son résolument moderne et puissant qui a su se distinguer de la masse.
Sacrament, son quatrième opus, ne fait que confirmer.
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Sacrament tant les deux full-lengths sont proches. C'est d'ailleurs le gros reproche qu'on pourrait faire à la bande à Randy & Cie, le manque d'évolution et de prise de risque car mis à part des vocaux un peu plus variés et une production encore plus grosse, c'est le même plat qu'elle nous ressert. On notera aussi une baisse de régime sur le dernier tiers, moins inspiré, mais rien d'insurmontable. Ah et c'est quoi cette pochette de merde? Après celle magnifique du dernier opus, ça dénote sacrément (fallait bien la faire!)! L'album manque aussi de vitesse dans l'ensemble, on aurait aimé plus de passages thrashy ou brutaux (Chris Adler blaste presque sur "Again We Rise" et "Foot To The Throat" pourtant!). Pour le reste, Lamb Of God fait ce qu'il sait faire mais continue de bien le faire. Résultat? Ca le fait!
Et qu'est-ce qu'il fait exactement? Pour ceux qui n'auraient encore jamais carressé l'agneau sachez déjà qu'il est tout sauf doux ou silencieux. Il est même plutôt énervé le bougre! Les Américains évoluent dans un style proche du populaire power/thrash aux mid-tempi plus ou moins rapides, rehaussé d'une pincette de hardcore incarnée dans des breakdowns/mosh-parts relativement fréquents. Décrite comme ça, la musique de Lamb Of God n'a rien d'original. Effectivement, Lamb Of God n'invente rien. Seulement la différence avec la tripotée d'autres formations s'adonnant aux mêmes plaisirs, c'est que les anti-Bush possèdent leur propre son. Un riff suffit pour reconnaître le combo (sauf celui en intro de "Forgotten (Lost Angels)" qu'on dirait sorti d'un morceau de The Haunted). Ca groove, ça sautille, ça cogne, ça couine parfois: Lamb Of God a sa propre patte riffesque. Ceux qui n'ont pas compris que le titre "Redneck" sur lequel Randy Blythe imite Phil Anselmo s'écoute au second degré, y trouveront sans doute à redire en cataloguant Lamb Of God de vulgaire clone de Pantera. Ahaha, rien à voir! Quoiqu'il en soit, cette patte s'avère toujours aussi efficace et entraînante.
Si Lamb Of God fait très fort niveau rythmique avec des guitaristes précis et dynamiques ainsi qu'un batteur, Chris Adler, assez exceptionnel (sans aucun doute le musicien le plus doué de la bande), notamment à la double, le groupe n'en oublie pas pour autant les mélodies même si cet aspect reste au second plan. On a donc le droit à pas mal de saccades typiques du metal moderne mais contrairement à la majorité du troupeau, point de gavage ou de musicalité limitée à l'horizon, juste de l'efficacité jouissive ("Walk With Me In Hell", "Redneck", "Blacken The Cursed Sun", "Requiem", "More Time To Kill", "Beating On Death's Door"). Lamb Of God injecte en effet une petite dose de mélodies dans ses compos qui sans cela deviendraient sans doute barbantes et peu intéressantes. Ce côté mélodique prend toute son importance sur l'entêtant "Descending", le meilleur morceau de
Sacrament. L'apport de quelques très bons soli ("Walk With Me In Hell", "Pathetic", "Forgotten (Lost Angels)", "Requiem", "More Time To Kill") ou de leads accrocheuses ("Again We Rise", "Blacken The Cursed Sun", "Beating On Death's Door") se révèle donc fondamental, également pour l'ambiance assez sombre qui se dégage de l'opus. Randy Blythe et son chant reconnaissable entre mille nous offrira lui la seule vraie surprise de
Sacrament en élargissant son spectre vocal (gueulements, murmures, growls, cris aigus, vocaux dédoublés, chants aériens presque clairs), apportant ainsi lui aussi sa pierre à l'édifice mélodique.
De qualité similaire à
Ashes Of The Wake,
Sacrament confirme Lamb Of God dans son statut de pointure de la scène qui a su mettre de l'eau dans son vin tout en restant crédible. Attention toutefois à ne pas trop se répéter au risque de tourner en rond et de décevoir les fans. Efficace, plein de groove burné et entraînant, de bons riffs à la pelle, des mélodies intéressantes, un jeu de batterie toujours au top,
Sacrament, lui, ne déçoit pas pour le moment. Espérons cependant que l'Agneau de Dieu prenne un peu plus de risques à la prochaine tonte.
4 COMMENTAIRE(S)
20/01/2011 16:41
bon j'ai du m'y prendre à plusieurs fois pour bien maitriser cet album... je trouve ça pas mal mais sans plus... "Beating on death's door" est excellente et c'est tout...
Je comprends tjrs pas pourquoi quand tu vas au States, sur 10 jeunes que tu croises, y'en a au moins 7/8 qui porte un tee-shirt Lamb of god...
20/05/2009 16:10
Bref, je vais pas m'éterniser 7/10
Sinon, en quoi Randy imite phil anselmo sur redneck ?
Si si écoute bien le premier couplet et le refrain c'est flagrant ! ;-)
et d'ailleurs qu'est ce qu'il est bon ce morceau !!
20/05/2009 00:10
19/05/2009 18:25
Bref, je vais pas m'éterniser 7/10
Sinon, en quoi Randy imite phil anselmo sur redneck ?