On dirait bien que le père Tom a eu du mal à digérer les critiques acerbes qui lui ont reproché de s'éloigner du « true » (
c'est vrai que pour un groupe s'appelant Sodom, c'est dommage …) pour aborder sur
« Better off Dead » une musique (
très relativement) plus heavy, plus rock, plus festive. En effet, après avoir claqué le beignet de ses détracteurs avec le thrash dévastateur d'un
« Tapping the Vein » retournant aux plus hauts sommets de la violence guerrière, le voilà qui remet le couvert avec un « Get what you deserve » plus crade, plus sauvage, plus primaire. Ah vous vouliez de l'« attitude »? Ah ça vous fait bander les bonnes grosses prod' cradasses qui noient dans la lave des éruptions de grattes binaires et teigneuses? Ah ça vous met les gonades en émoi la rugosité d'un thrash/black minimaliste des origines? Ah ça vous chatouille les zones érogènes le crust de fond de garage qui mord aux mollets pendant 2 petites minutes montre en main? Et bien voilà bande de merdeux: Sodom a brillé dans les charts, Sodom a composé des hymnes inamovibles, Sodom a 12 ans au compteur, Sodom n'a plus rien à prouver, et pourtant Sodom va vous montrer ce que c'est que la sauvagerie des origines, le coup de poing dans la gueule qui fout KO, le viol de brebis énuclée sur autel redécoré au vomi et à la bile.
J'avoue que lorsque j'ai déboursé un argent de poche durement économisé pour acquérir ce CD dès sa sortie, j'en ai un peu voulu à Tom et ses potes de me refourguer des compos sauvages aux allures de brouillons vite torchés comme « Jesus Screamer » (
1:41), « Delight in slaying » (
2:39), « Freaks of Nature » (
2:03), « Into Perdition » (
2:45) ou encore « Gomorrah » (
2:18). Putain ils sont où mes gros morceaux de thrash teuton avec panzers et bombardiers de série? Bah ouais, le Motörhead punky cradingue, le crust nihiliste, les éjaculations décibéliques crues, le black / thrash minimaliste et roots, ça ne me parlait pas forcément à l'époque … Et cette prod': Brrrr, délicat comme un astiquage de toile Emery à la laine de verre !
Mais heureusement, Sodom – malgré un remaniement complet d'équipe - ne s'était pas dénaturé, bien au contraire: le chant revenait vers plus de fiel blackisant, les accroches binaires mais irrésistibles étaient toujours bien là (
« Urrseeeeeeeeeeeeeeel !!! », « Jabba the Hut ! » … ), les morceaux thrash/rock graisseux hyper vitaminés rendant hommage à Lemmy étaient là également (
« Unbury the Hatched » ), les vieztas bleines de pière aussi (
« Die Stumme Ursel ») et parfois tout cela en même temps, la rugosité en plus, sur un même morceau (
« Erwachet »). Et puis merde, encore une flopée d'hymnes nouvelles: l'inquiétant mais hyper catchy mid/slow-tempo « Eat Me », l'hymne crusto-sodomaniaque « Sodomized » et bien sûr le facile mais inévitable « Die Stumme Ursel ». Et puis l'habituelle reprise (
« Angeldust » de Venom) - réussie cette fois -, les soli maison – moins rock toutefois -, la basse bourdonnante de l'oncle Tom, les classiques structures couplet / pré-refrain / refrain / break et riffs binaires magnifiés on ne sait comment à la mode Sodom … Même le sempiternel morceau foiré répondait à l'appel (
« Fellows in Misery »). Bref, finalement, j'étais bien à la maison !
Il y avait de plus un peu de neuf cette fois, avec la pointe expérimentale que constitue le magistral, pessimiste et imposant « Tribute to Moby Dick » - où seuls les cétacés poussent la chansonnette -, qui tranche mais atteint son but. Et finalement, en y revenant encore et encore, les brulots brouillons qui me chiffonnaient au début sont apparus pour ce qu'ils étaient: des missiles revanchards dans la tronche des donneurs de leçons. Ces morceaux aux variations rythmiques et mélodiques quasi inexistantes étaient autant de références aux débuts du groupe et de fuck you jouissifs à tous les peine-à-jouir. D'ailleurs comment ne pas être tenté de voir un clin d'œil complice pour auditeur averti dans « Gomorrah », morceau aux allures de blasphème thrash/black primaire et minimaliste, qui se met à prendre des accents orientalisants sur le lead à 1:04, puis qui laisse carrément rentrer une basse-cour infernale sous tranquillisant à 1:11, avec cris de singe compris dans l'addition ?
Ah les salauds, ils l'avaient fait: continuer sur leur magistrale lancée, en changeant légèrement de cap, mais en conservant tout ce qui fait la patte Sodom, et en balançant un gros majeur à l'intelligentzia métallique détentrice du bon goût. Chapeau bas (
et caleçon sur les chevilles) à l'inamovible oncle Tom !
5 COMMENTAIRE(S)
04/01/2012 19:52
Content que ça te plaise
03/01/2012 21:27
10/07/2008 17:01
Bon et sinon et ta note alors ?
10/07/2008 16:13
J'ai fait sploutch...
Bah alors? On te voit plus au club? C'était soirée Sodom l'autre jour, tu verrais ce qu'on a pris...
C'était bon au Hellfest!
10/07/2008 14:15