Après un
« Better Off Dead » qui n'aura pas fait l'unanimité et le foutage de gueule total du mini
« The Saw is The Law », c'est la machette entre les dents que les fans sodomaniaques attendaient le retour de leurs protégés, prêts si besoin à leur tailler un costard en cas d'entêtement dans la voie suivie sur leurs dernières galettes. Et c'est là qu'on reconnaît la marque des grands, et qu'on réalise que Sodom porte bien son nom: c'est quand on s'y attend le moins que le groupe fait le plus mal. 1992 voit en effet revenir Tom et ses compères de tranchées plus gaillards que jamais, au sommet de leur forme même, bien décidés à se vider les chargeurs dans la moiteur de nos conduits auditifs consentants (
ceux que cette dernière phrase aura émoustillé seront gentils d'aller se calmer sur www.bigbulletsinbadboysbutt.com plutôt que de continuer à me lire d'une main). Alors que ce commentaire aurait été un clin d'oeil plus sympa pour
« Agent Orange », c'est bien à l'écoute de ce Blue Album des teutons que l'on se dit que là où Sodom passe, l'herbe ne repousse pas.
C'est ainsi tous riffs dehors que l'on retrouve nos 3 lascars, une nouvelle recrue, Andy Brings (!), derrière la guitare. Et nom de dieu si Blackfire n'était pas un manche, le père Andy ne faillit pas à sa tâche et apporte la fougue de ses quelques années de moins – ainsi que des soli incisifs et lapidaires - au riffing du groupe. La volonté ici affichée est claire: nous faire voler une pluie de parpaings non stop dans la tronche. Pour ce faire, le groupe se lance dans la bataille avec ses armes les plus éprouvées. Premier atout décisif: retour en force de ce chant blackisant au vitriol que l'on n'espérait plus entendre il y a encore peu … Ensuite, déploiement d'un déferlante de riffs guerriers à la vitesse d'exécution résolument déraisonnable, et ce sur un grand nombre de titres. Ainsi dès le départ sur « Body Parts » et « Skinned Alive », on prend très très cher. Et le lattage va continue avec la même violence sur « Deadline », « The Crippler » et également « Tapping The Vein » et « Hunting Season ». Putain le groupe a bouffé du rhinocéros ou quoi? Ces ambiances sombres et inquiétantes, cet ouragan grésillant de grattes en fusion, ces invectives acides: plus que jamais – et sans doute encore plus que les finnois fans d'empalement christique – la musique de Sodom mériterait l'appellation de Nuclear metal.
Mais Tom ne renie pas pour autant ses vieux amours: il aime toujours Motörhead, et propose donc encore et toujours son hommage personnel à Lemmy sur la groze viezta genté en chermain qu'est « Wachturm ». Sauf que cette fois il n'oublie pas de la doter d'une grosse paire de couilles thrash pour ne pas trop dénoter au milieu de ses copines en treillis. Et finies les conneries, pas de reprise à 3 deutsche marks sur « Tapping the Vein ». Tom se laissera par contre aller une fois encore à composer 2 morceaux plus lents et sombres, « One step over the Line » et « Reincarnation », qui ne se vautrent néanmoins pas cette fois dans des balourdises plombantes. Non: le premier de ces titres est un imposant rouleau compresseur avançant inexorablement, chevauché d'une guitare lead pleine de feeling qui s'épanchera longuement, de 2:39 à 3:49. « Reincarnation » quant à lui, après un début évoquant les pièces mid et sombres d'un Slayer, déroule sur presque huit minutes un chant funèbre entonné par la plus lugubre des voix black de Tom. Sur ce morceau varié et brillant, Sodom se laisse aller à un élan épique réussi (
Au passage, ne pas confondre l'élan épique avec le renne colégram ou le caribou rébourératatam). Enfin, je garde le meilleur pour la fin: « Back to War » et surtout « Bullet in the Head » sont les hits définitifs de ce nouvel album. Imparables, hyper accrocheurs, ces morceaux sont dévastateurs et hyper véloces, tout en étant de véritables invitations au pogo/headbang/*
écrit ici ton activité défoulatoire préférée – non, pas la masturbation*.
Bref, la sodom(an)ie n'aura jamais été aussi séduisante pour les hétéros que sur cet album. Plus focalisé, plus dévastateur, plus « moderne » (
ne vous méprenez surtout pas sur le sens de cet adjectif), « Tapping the Vein » réintroduit Sodom au plus profond … du cœur des fans.
6 COMMENTAIRE(S)
24/03/2024 10:23
24/10/2016 11:48
14/10/2011 10:41
07/02/2011 09:51
05/02/2008 16:59
05/02/2008 10:29