Lifeless Dark - Who Will Be The Victims?
Chronique
Lifeless Dark Who Will Be The Victims? (Démo)
Sacrilege est probablement l’une des meilleures choses qui soit arrivée aux scènes Thrash, Punk et Crust anglaises du début des années 80. En plus d’avoir été l’une des plus grosses influences de Bolt Thrower à ses débuts, le groupe compte également quelques sorties absolument incontournables (notamment Behind The Realms Of Madness) pour qui aime ce genre de Crust/D-Beat thrashisant infatigable. Pourtant, la formation originaire de Birmingham est encore bien trop souvent passée sous silence voir totalement ignorée. La faute très certainement à un léger manque de cohérence dans une discographie marquée par trois albums tous différents les uns des autres (notamment ce Turn Back Trilobite qui détrône quelque peu des deux albums précédents). En attendant, si on ne refera pas l’histoire, Sacrilege est et restera à n’en point douter une référence en matière de Thrash à tendance Crust et ce ne sont pas les Américains de Lifeless Dark qui viendront me contredire.
Originaire de Boston et formé notamment autour du prolifique et éclectique Christopher Corry (guitariste de Magic Circle (Heavy/Doom), No Tolerance (Hardcore), Stone Dagger (Heavy Metal), Innumerable Forms (Death Metal) et quelques autres encore), Lifeless Dark a sorti en 2018 une première démo intitulée Who Will Be The Victims? dont le but affiché est, sans le moindre doute possible, de rendre hommage à Sacrilege en reprenant à son compte ce qui fait la particularité des Anglais ainsi que la renommée d’un album comme Behind The Realms Of Madness.
L’une des principales spécificités du groupe de Birmingham est d’être mené par la charismatique Lynda Simpson. Une petite nana qui à l’époque arborait une coupe de cheveux qui n’aurait probablement pas fait tâche dans Jem et les Hologrammes et surtout en imposait par sa voix revancharde et son air de dire : "hey les mecs, moi aussi j’ai ma place ici et je vous emmerde !". Du coup, c’est sans surprise que l’on va trouver derrière le micro de Lifeless Dark une demoiselle capable de tenir sa position aussi fermement que Lynda en son temps. Un chant féminin, oui, mais qui n’entend pas se laisser marcher sur les pieds. Un chant hargneux et contestataire qui va aborder avec âpreté, énergie et conviction des sujets de société peu réjouissants et toujours d’actualité tels que le nucléaire ("Radiation Sickness"), la déforestation ("Feeding The Light") et plus globalement l’exploitation de la planète et de ses ressources par une poignée de leaders auto-proclamés. Bref, Elaine n’est pas là rigoler et ça s’entend !
D’ailleurs ce n’est pas la seule à avoir la rage puisque derrière, ses camarades de jeu semblent eux aussi particulièrement motivés. Si la batterie avec ce son tellement typé années 80 n’est pas en reste, distillant notamment ce qu’il faut d’accélérations imparables à base de tchouka-tchouka et autre séquences de D-Beat particulièrement entrainantes, on retiendra surtout la qualité et l’efficacité de ces riffs Punk/Metal foutrement jouissifs. Certes, le duo n’a rien inventé mais dans ce contexte bien particulier, celui d’un groupe assumant pleinement son lien de parenté avec les Anglais de Sacrilege, il serait bien malvenu de crier au scandale. D’autant que comme je l’ai dit un peu plus haut, le talent et l’intensité insufflé par la paire de guitaristes suffit largement à compenser ce manque évident de personnalité. Difficile en effet de ne pas péter un boulon à l’écoute des riffs éclairs de "Outcry", "Radiation Sickness" ou "Feeding The Light" ("Terminal Phase" et "_" faisant ici office d’introduction et d’interlude). Un riffing à trois notes tout en nerfs et ultra efficaces, que ce soit sur les parties rapides ou lors de ces quelques décélérations tout aussi jouissives marquées notamment par quelques solos fort sympathiques ("Outcry" à 2:42, "Radiation Sickness" à 1:05 et "Feeding The Light" à 2:19 et 3:26).
Unique démo de Lifeless Dark, Who Will Be The Victims? laisse espérer de très belles choses pour l’avenir si jamais le groupe se décide un jour à donner une suite à celle-ci. En attendant, si vous en avez un peu marre de faire tourner encore et encore Behind The Realms Of Madness (ce qui pourtant me paraît tout à fait impensable), sachez que Lifeless Dark constitue un excellent substitut au Thrash à tendances Punk/Crust de Lynda et sa bande de thrashers. Certes, c’est court mais vous ne le regretterez certainement pas.
| AxGxB 6 Juillet 2020 - 904 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
2 COMMENTAIRE(S)
06/07/2020 14:47
Si tu aimes Sacrilege, y a aucune raison que ça ne te plaise pas !
06/07/2020 13:29