Töxik Death - Sepulchral Demons
Chronique
Töxik Death Sepulchral Demons
À l’image des Autrichiens de Deathstorm dont on a parlé ici récemment, Töxik Death n’est lui non plus pas né de la dernière pluie. Formé en 2003 à Sandnes, Norvège, le groupe a tout d’abord pris son temps, balbutiant ici et là quelques sorties avant de faire table rase du passé en renvoyant tout le monde ou presque dans ses pénates. Des débuts du groupes il y a maintenant dix-sept ans, il ne reste donc aujourd’hui que le guitariste Anders Waage qui s’est entouré ces dernières années (notamment depuis 2016) de nouveaux compagnons d’arme histoire d’arrêter un peu de faire du sur place et de poursuivre l’aventure Töxik Death.
Après un premier album sorti en 2014 sur Demonblood Records dans une espèce d’indifférence générale (malgré l’intérêt porté à l’époque par Dying Victims Productions qui signera la version cassette) ainsi qu’un split paru la même année en compagnie de ses regrettés compatriotes de Condor, Töxik Death revient aujourd’hui faire un peu de bruit avec la sortie cette fois-ci sur High Roller Records (ce qui ne devrait pas manquer de mettre enfin le groupe sur le radar de pas mal de gens) de son deuxième album intitulé Sepulchral Demons. Autre bon point le concernant outre ce passage sur le label allemand, un artwork engageant signé Marcus Sjöberg (Enforcer, Exumer, Flight, Iron Curtain, Temisto...).
Comme bon nombre de ses comparses norvégiens (Deathhammer, Condor, Inculter, Nekromantheon, Aura Noir...), Töxik Death verse lui aussi dans un Thrash extrêmement virulent. Si ces derniers le font sans grande originalité, les Norvégiens ont néanmoins pour eux un sens de la formulation et de l’efficacité particulièrement développé permettant notamment de passer outre ce pseudo défaut pour se concentrer ici sur l’essentiel : sept titres explosifs menés pied au plancher.
Sepulchral Demons enchaîne ainsi les poncifs du genre sans jamais chercher à remettre quoi que ce soit en question. Une formule d’une simplicité confondante mais qui à néanmoins le mérite de poser carte sur table d’entrée de jeu. En effet, passé ces quelques samples inquiétants servis en guise de préambule, il ne faut pas plus de quelques secondes à Töxik Death pour afficher la couleur et surtout mettre tout le monde d’accord. Pas plus vite qu’à fond, les Norvégiens balancent ainsi l’un des "opener" les plus efficaces que l’on ait entendu dans le genre. Riffing affûté et ultra nerveux, solo enflammé sorti de nulle part, batterie en apnée qui pendant près de quatre minutes va, entre quelques descentes de (roto)toms, n’avoir de cesse de cavaler et chant arraché avec juste ce qu’il faut de réverb’... Voilà grosso modo ce qui vous attend durant ces trente-deux minutes des plus intenses qui à défaut de réserver tout un tas de surprises vous feront régalerons du début à la fin !
Et si je dis "grosso modo" c’est parce qu’au milieu de ces quelques titres on trouve "Morbid Divination", un morceau de plus de sept minutes qui va jouer, en partie, la fameuse carte joker mid-tempo. Placé ainsi à mi-parcours (ou presque), ce dernier apporte ce qu’il faut de nuances pour pouvoir espérer reprendre ses esprits (en dépit d’une séquence centrale des plus soutenues) avant un dernier baroud d’honneur que Töxik Death entamera dès le titre suivant ("Incantation Of Annihilation") et ce jusqu’à la conclusion de "Undead Vengeance".
Alors oui, tout ça on l’a déjà vu et entendu un nombre incalculable de fois auparavant mais les Norvégiens s’en tirent ici haut la main grâce à un riffing (il n’y a en fait absolument rien à jeter) et des solos particulièrement bien ficelés ("Sepulchral Demons" à 1:19, "Savage Nights" à 3:12, "Malicious Assassin" à 2:55, "Sadistic Sorcery" à 1:27, "Morbid Divination" à 3:54...), une intensité et une énergie débordante et communicative (Aaaaaah ces cavalcades menées le poing serré pendant que la tête se secoue vigoureusement) ainsi que des vocalises arrachées et scandées avec hargne à l’image de ce que proposent par exemple Sindre Solem chez Nekromantheon, Daniel Kråkevik Salsten chez Deathhammer et même parfois Nocturno Culto chez Darkthrone 2.0.
Bref, si le premier album de Töxik Death m’était passé complètement à côté, ce Sepulchral Demons m’a fait quant à lui très forte impression. D’ailleurs, plus les écoutes passent et plus je le trouve tout bonnement excellent. Non le groupe n’invente rien, non cette formule n’a rien d’original et oui tout à déjà été dit sur le sujet mais pour le coup les Norvégiens font ici du très bon travail, reprenant à leur compte une recette usée jusqu’à la corde avec un talent et une efficacité absolument indiscutables. Si comme moi vous étiez jusque-là passés à côtés de Töxik Death et que vous cultivez un certain intérêt pour la scène de Kolbotn (Aura Noir, Condor, Nekromantheon...), je vous invite à ne pas faire l’impasse sur ce deuxième album aussi convenu que diablement jouissif.
| AxGxB 18 Novembre 2020 - 920 lectures |
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