Qu’espérer d’un groupe comme SODOM en 2013? Difficile de voir en ce 14ème full length autre chose qu’une solide nouvelle livraison, ce que d’autres formations thrash de leur génération n’ont pas été capables de faire dans un passé récent. Avec le seul « Phantom Antichrist » de KREATOR dans le viseur, la pression n’est donc pas bien grande d’autant que leur petit dernier,
« In War And Pieces », frôlait quand même de peu le pétard mouillé. Un bon title track et puis s’en va, bis répétita ? Par chance, le trio d’increvables avait quelques cartouches supplémentaires en réserve pour satisfaire les vieux de la vieille. Car tenez-vous le pour dit, « Epitome Of Torture » est un album à l’ancienne, plus old school tu réhabilites l’éparpillement de doigts à la règle et le lancer de Bled en travers des appareils dentaires.
Dix titres pour mettre à l’équerre du thrash de papa tous les aspirants de la surenchère technique, voilà ce qui vous attend ici avec pour seule nouveauté l’adjonction d’un ex-VOODOO CULT dans le line-up. Markus Freiwald, un ancien de la maison DESPAIR, prend place derrière le kit en lieu et place de Schottkowski ce qui, vous l’aurez deviné, ne révolutionne en rien le fond de jeu guerrier du combo de Gelsenkirchen. Pour distinguer cet opus de ses prédécesseurs, mieux vaut compter sur le solide lieutenant Bernemann, qui se fend de quelques incartades heavy /speed de bon aloi (le démarrage de « Katjuschka » plus Allemand tu annexes la Grèce pour sauver l’U.E.). C’est plutôt inattendu de leur part et bien vu dans l’ensemble (le pont mélodique sur l’excellent opener, « My Final Bullet », "Invokating The Demons"), car toujours pris en sandwich entre deux riffs cradingues en forme de glaviots thrash bien vicelards. Tel qu’en lui-même, SODOM alterne toujours séquences rapides et tempi modérés en hommage à Lemmy, avec toutefois plus d’inspiration que sur
« In War And Pieces ». Tom a beau avoir reconduit Waldemar Sorychta à la production, c’est à
« M-16 » que l’on pense très fort lors de la première moitié d’album. Soit du SODOM solide et robuste, pour ce qui apparaît très vite comme une bonne roue de secours aux essentiels de leur discographie
(« Agent Orange »,
« Tapping The Vein », l’éponyme …). Et si le final bat un peu de l’aile, on retiendra surtout un passage remarqué en territoire death old school, « Stigmatized » ayant une place toute trouvée pour rallonger le running time frustrant du « Leprosy » de qui vous savez. Pour le reste, on notera une « S.O.D.O.M » assez fendarde avec son refrain scandé, une tagline pour neuneus que même le gros lard aviné du quinzième rang pourra gueuler à tue tête (« Shoot Today - Kill Tomorrow ») et deux ou trois adjuvants mélodiques qui passent comme un viet au compost. Avec sa durée de vie moyenne oscillant, suivant l’humeur, entre cinq et dix écoutes, « Epitome Of Torture » séduira sans doute les vieux cons dans mon genre, toujours prêt à dodeliner du crâne sur du toupa toupa, du moment que l’Angelripper vient poser sa voix rance par-dessus. Du SODOM de complément, fourchette haute.
3 COMMENTAIRE(S)
23/05/2013 14:30
22/05/2013 19:19
22/05/2013 18:58
Quelques tueries quand même, et même si Sodom reste clairement au-dessus du lot en terme de thrash old-school, je pense qu'ils sont capables de bien mieux que ça !
Il aura au moins le mérite de nous faire oublier un "In War and pieces" des plus lamentables...