I love the smell of napalm in the morning ! Smells like, victory.
Louée soit cette vieille crapule de Robert Duvall, ici dans une scène mémorable de ce que d'aucun considèrent comme étant le plus grand film de guerre jamais réalisé (ce qui n'est pas mon cas, ne serait-ce qu'à cause d'un Marlon Brando surcoté et d'un final fort décevant) : « Apocalypse Now » ! Une référence directe à ce qui reste tout de même comme une des grandes réussites du genre, et un terreau thématique fertile pour SODOM qui, contrairement à ce que je pouvais penser, n'a pas tiré l'essentiel de ses cartouches entre 1987 et 1992. Il y a donc une vie après le charnier
« Tapping The Vein » et Tom Angelripper (aka Thomas Such) va s'acharner à nous le prouver, toujours épaulé par un tandem Kost/Schottkowski déjà au garde à vous sur
« Code Red » et « Till Death Do Us Unite ».
Faîtes la guerre et rien d'autre semble être le leitmotiv d'un 10ème full length plongé dans l'enfer du Vietnam, lequel a inspiré autant de chef d'œuvres du 7ème art (« Voyage Au Bout De L'Enfer », « Une Balle Dans La Tête ») que de peloches bellicistes balourdes réécrivant l'histoire en lettres de sang (« Portés Disparus », « Rambo II »). La bonne idée du trio vengeur –
meilleure que celle de poser en tenue de bidasses dans le Jardiland du coin en tous cas ! – est, contrairement à ce que suggère le titre de l'album, de ne pas verser dans le tout rapide et de soigner particulièrement les riffs, « M-16 » renforçant sa position à grand renfort de groove malsain (« Among The Weirdcong », « I Am The War », « Genocide »). L'offensive, résolument old school, s'appuie sur le bagage classic thrash d'un Bernemann récitant son petit SLAYER illustré, réutilisant à l'envi les gimmicks de la paire King/Hanneman : solis chaotiques, guitares hurlantes à têtes chercheuses occupant plus d'espace que sur les premiers sangs de l'ère
« Persecution Mania »/
« Agent Orange » (on appréciera le feu d'artifices lead sur « Minejumper » et « Genocide ») et riffs torturés caractéristiques (« Cannon Fodder »), quand on ne part pas en éclaireur le long des rangées de tombes du METALLICA carré boulon de « Master Of Puppets » (« Lead Injection »). La charge est ainsi plus lourde qu'à l'accoutumée, SODOM battant en brèche les attaques concernant le caractère monocorde de ses productions ; plus versatile sur le plan rythmique donc, quitte à donner dans le mid tempo de rang (la brise nuque et méchamment addictive « Napalm In The Morning ») avant de vaporiser la résistance au shrapnel death (« Little Boy » et son final explosif).
Du tout bon jusqu'au title track, étonnamment neutre, avant une série de morceaux chargés à blanc qui ne valent que pour leur caractère récréatif (les chants de marines sur … « Marines », la reprise du groupe de surf rock THE TRASHMEN en référence à « Full Metal Jacket »). Une absence de plan B qui amoindrit la force de frappe d'un « M-16 » sentant un peu trop le renfermé, la production de Harris Johns s'avérant la réplique exacte de celle d'un certain « Kings Of Beer » (TANKARD) sorti un an plus tôt. Une baisse de régime qui plombe un peu le moral des troupes, déjà quelque peu entamé par la prestation vocale mollassonne d'un Angelripper qu'on a connu plus fort en gueule par le passé. Qu'à cela ne tienne, « M-16 » reste franchement redoutable et assure plus que convenablement son statut d'aimable divertissement guerrier : ce n'est certes pas le « Platoon » des skeuds thrash mais plutôt l'équivalent sonore du « Hamburger Hill » de John Irvin, soit de la série B haut de gamme emballée avec savoir faire par des vétérans à qui on ne la fait plus depuis des lustres.
3 COMMENTAIRE(S)
17/02/2011 00:24
JUUUMPIIING OOON A MIIIIIIIIINE !
11/02/2011 13:54
C'est parce que j'écoute l'album en alternance avec l'éponyme, nettement plus saignant à mon sens
11/02/2011 11:00