Through The Eyes Of The Dead (TTEOTD)… Toujours vivant ce groupe ? Petit instant nostalgie pour ma part, retour à mes premières chroniques et promos CD (physiques) ! Un dernier méfait,
Skepsis qui date déjà de 2010 et qui n’aura pas laissé un souvenir impérissable après un
Malice lui, ravageur. Et puis c’est le long silence… La bande de Caroline du Sud se séparera quelques années pour finalement se reformer, accompagnée d’un nouveau guitariste pour épauler la tête pensante (et fondatrice) Justin Longshore. Les Américains passent sous la bannière eOne pour dévoiler ce quatrième opus dénommé
Disomus (malformation pour décrire un fœtus à deux corps et une tête). Comme pour chaque sortie depuis 2005, (le désormais fantomatique) Paul Romano (Hate Eternal, Mastodon, Withered…) s’occupera de l’artwork.
« Flash-back » dix années en arrière. Les anciens adeptes seront ravis d’apprendre la présence des deux ex-grogneurs en tant que « guests », Anthony Gunnells et Nate Johnson, venus pour multiplier la dose de testostérone déjà surélevée de Danny. Ce dernier aura de nouveau gagné en taille de testicule depuis 2010 ! Sacrément jouissif (l’intro de « Haruspex » vous fera douter de votre virilité). Au menu de ces 39 minutes, du deathcore grassouillet décérébré (certifié « sous anabolisants et sans mèche ») dans la veine des Thy Art Is Murder, Fit For An Autopsy, Carnifex et autres Whitechapel. Comme son prédécesseur,
Disomus reprend ainsi la recette de
Malice, du gros death US (le nom du groupe faisant référence à Cannibal Corpse, forcément) avec des pointes « core » (« breakdowns » 36 tonnes) et thrash, des tremoli horrifiques éparpillés et un chant modulé caricatural. Le rapprochement avec The Black Dahlia Murder se fera encore même si cela reste nettement moins explicite que sur
Bloodlust.
Pour tout vous dire, je me suis pris au jeu de TTEOTD à l’écoute des premiers extraits. Une ouverture d’album plutôt plaisante pour des souvenirs ressurgis de leur deathcore « bulldozer ». Ces vocaux ultra gutturaux (force principale du groupe), les frappes « marteau pilon » dès « Hate The Living » ou les quelques mélodies noires (« Teras » particulièrement, le solo de « Haruspex » ou l’interlude acoustique instrumental très scandinave d’« Ingis ») disséminées arrivent à faire leur effet. Le problème c’est que tout cela a déjà été fait sur
Malice et à l’efficience toute autre. Un album qui avait littéralement balayé la vilaine scène deathcore à l’époque et qui m’arrive encore de ressortir (parfait lors de la congestion à la salle de sport). Car
Disomus amputé de ses éléments défouloirs primaires et de sa production méchamment massive, semble parfois rachitique et « amateur » (les vices deathcore d’antan)… Un sentiment accentué sur une fin plutôt bâclée, poussive, aux riffs pondus en 5 minutes (syndrome Six Feet Under, oui j’aime souvent les citer) : « The Binding Nightmare » (oh les infects « slides » et « bends »), « Till Solane, She'll Haunt » et « Dismal »… Autant de temps pour pondre des compositions de cet acabit, forcément cela passe mal…
Disomus reprend les tares de
Skepsis, un sous-
Malice à la musique trop convenue et assez plate… Quasiment aucun réel passage redoutable à ronger, difficile de ne pas décrocher à mi-parcours. Après sept ans de silence, forcément ce retour sera décevant même si je ne m’attendais pas à grand-chose de la part de TTEOTD... Enfin qu’il bosse un minimum leur copie et ne tombe pas dans la case péjorative « deathcore »… Une réapparition donc dispensable des Américains qui donnera surtout envie de se ressortir
Malice.
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