Bloody Alchemy - Kingdom Of Hatred
Chronique
Bloody Alchemy Kingdom Of Hatred
On dit souvent que la valeur n’attend pas le nombre des années, la jeunesse pouvant être un atout face au manque d’expérience, c’est ce à quoi s’applique le quartet de Chartres qui étonne par sa maturité artistique malgré son jeune âge. Car l’an dernier son premier EP « Insanity Chaos » a surpris tout le monde par sa qualité, sa fougue et sa vitalité, et a dans la foulée reçu de très bons échos aussi bien de la presse spécialisée que du public, de plus en plus nombreux à chacun de leurs concerts. Afin de battre le fer tant qu’il est encore chaud la formation menée par les cousins Zambon est de retour avec une galette longue durée encore plus aboutie, qui confirme le phénomène de précocité de ses membres qui ont à peine entre 16 et 20 ans, mais font déjà les choses comme les grands, et dont bien des groupes pourraient s’inspirer.
Car pendant un peu plus d’une demi-heure c’est à un mélange vigoureux et réussi de Death/Thrash bien troussé qu’on va avoir droit, où le sens du riff et l’accroche générale priment sur tout le reste. Du coup sans être d’une technicité folle les petits jeunes ont l’excellente idée de proposer une musique certes simple, construite autour de morceaux courts mais à l’accroche immédiate, et sans grosses baisses de régimes. Cela s’entend dès les premiers instants de « The Storm », qui porte très bien son nom vu que c’est une véritable tempête Thrashisante qui retentit, et où la bande met à l’honneur toutes ses influences et sa palette technique. Entre un démarrage rapide et bondissant et une fin bien lourde et massive, celle-ci glisse un excellent solo par ci et diverses variations de tempo par-là, le tout porté par une voix Death growlée impeccable qui ne fait pas tâche face aux hurleurs plus expérimentés. Ce mélange des genres se retrouve un peu plus loin avec l’excellent « The Fight » qui prouve s’il le fallait encore que le niveau proposé jusqu’à présent n’était pas un accident, tout comme sur l’expéditif « Control » plus remuant et qui donne furieusement envie de bouger la tête sans discontinuer, ou bien encore avec le tortueux et imparable morceau-titre formé de deux parties distinctes mais où ça reste principalement appuyé sur la pédale d’accélération.
Cependant maintenir la même idée sur la durée risquait de provoquer une certaine redondance, du coup certaines compos se démarquent du reste, à commencer par « A World In Agony » où la brutalité est renforcée ici par des salves de blasts et des parties de double écrasantes, le tout avec un invité de choix au micro. Preuve en est que les petits gars ont déjà conquis leurs aînés car Julien Truchan de BENIGHTED vient ici partager le micro pour y poser ses parties criées si caractéristiques et son coffre si imposant. Du coup bien qu’ayant une construction assez semblable au reste des titres, celle-ci y montre une facette plus extrême mais toujours maîtrisée qui ne fait pas tâche comparé au reste. En revanche avec « Insanity Chaos » et « The Blood Reign » on se retrouve plongé dans une ambiance plus lourde et au rythme volontairement bridé, vu que pour le premier ça ne quitte presque jamais le mid-tempo. Mais curieusement ce manque de folie finit par créer une légèrement répétition des idées, et bien qu’étant agréable cette compo se révèle un peu en dessous du reste, et l’on retrouve ce même défaut sur la seconde, qui néanmoins nous offre des relents de Hardcore (au niveau des riffs et de la voix) originaux et surprenants mais qui s’intègrent relativement facilement dans le style et l’esprit du quartet.
Car malgré ses petites erreurs de jeunesse il faut tirer un grand coup de chapeau à celui-ci qui a déjà tout compris dans la manière d’être efficace, tout comme pour l’enregistrement où il n’est pas tombé dans le piège de créer une production sans âme et en plastique. Cette dernière bien qu’étant très actuelle et puissante, offre un rendu particulièrement équilibré et chaud, tout en sonnant naturelle, ce qui renforce la qualité de cet opus. Autant dire qu’on est en présence d’un futur grand qui ne fait pas son âge et qui possède déjà tous les atouts et les acquis élémentaires pour faire du bon son. A lui maintenant de continuer sur sa lancée et de montrer aux éternels grincheux et râleurs qu’il n’est pas un feu de paille, mais bel et bien une des nouvelles sensations hexagonale, l’avenir le dira mais il lui semble prometteur.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | J'apprécie la grogne du chanteur, assez mesurée. Y a un truc dans leur son qui est pas dégueu. La prod m'intéresse assez - voire me laisse sur le cul pour de l'autoprod' !
Niveau compo, je suis moins emballé. J'aime les alternances, je trouve qu'en matière de solo c'est bien amené, mais l'articulation couplet/refrain m'emballe moins. A voir si l'écriture gagnera en finesse
Enfin, en finesse, façon de parler. D'expertise, nous dirons |
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1 COMMENTAIRE(S)
20/10/2017 13:48
Niveau compo, je suis moins emballé. J'aime les alternances, je trouve qu'en matière de solo c'est bien amené, mais l'articulation couplet/refrain m'emballe moins. A voir si l'écriture gagnera en finesse
Enfin, en finesse, façon de parler. D'expertise, nous dirons