Quelle ténacité ! Alors que certains les auraient déclarés enterré dès le second album, voilà que la bande à Max aligne cette année son 7e album. Ayant navigué au fil des années du néo métal le plus abject au plus respectable « memorial thrash » des récents albums, Soulfly a connu un second souffle en 2005 avec
« Dark Ages », renouant ainsi avec une partie de son héritage, qu'on préférait issu de l'époque « Beneath the Remains » / « Arise » , que de B-sides de
« Primitive ». J'ai peut être été ensuite quelques 3 années plus tard le seul chroniqueur de France et de Navarre à me régaler tout autant à l'écoute de
« Conquer ».
Mais je ne saurais me vautrer plus longuement dans la solitude et le déni de l'évidence, et c'est en rejoignant fièrement la masse des détracteurs du groupe que je vous confirme que malheureusement « Omen » est un ratage complet.
Certes, « Bloodbath & Beyond » fait illusion une vingtaine de secondes, démarrant de façon très « Nailbombienne » l'album. J'avoue, j'y ai cru : un démarrage punk, sans prise de tête, efficace, ok j'adhère. Mais l'intérêt du punk, c'est justement d'avoir la politesse et l'amabilité de ne pas s'éterniser des plombes, et passé la 33e répétition du refrain j'avoue en avoir eu un peu marre. La pauvreté des riffs se fait plus flagrante encore sur ce qui suit : « Rise of the Fallen », fier « premier single » de l'album, me ramène 7 ans en arrière, à l'époque où Soulfly recyclait déjà du vieux Sepul' en jouant les mêmes notes dans un ordre différent. On ne change pas une équipe qui perd (c'est le slogan de Domenech pour cette Coupe du Monde, il parait). Je ne m'étendrais pas non plus sur « The Great Depression », « Jeffrey Dahmer » ou « Kingdom », qui sont le constat flagrant que 15 mn d'une vie peuvent être utilisées de façon bien plus efficace qu'en écoutant un mauvais album de Soulfly.
J'ai beaucoup de respect pour Marc Rizzo (et son sac à dos), et s'il y a une bonne chose qui soit advenue à Soulfly ces dernières années, c'est bien son arrivée. Le mec est doué, tellement qu'il fait tâche au milieu d'un tel ramassis de riffs insipides, et ses interventions survoltées sont en réelle décalage avec l'aspect ultra basique des titres en général. C'en devient frustrant, lorsque sur un titre comme « Lethal Injection » (au couplet bien pourri comme il faut), la sauce commence à monter à 40 secondes de la fin du titre, le titre s'accélérant sur un excellent solo qui laisse présager du meilleur, le meilleur étant malheureusement la fin du morceau ! « Off with their Heads » a la chance d'être bâti de manière à alimenter en courts licks guitaristiques les transitions entre deux parties d'un même couplet, permettant au titre de se distinguer de l'atroce masse d'ennui musical qu'est « Omen ». Je garderais aussi sous le coude « Counter Sabotage », qui se rapproche peut être le plus de ce que Soulfly faisait encore quelques années auparavant, si l'on n'est pas trop regardant sur les finitions cependant (mais joli solo à 2mn04).
Pour finir de m'achever, voilà que l'album se conclut par « Soulfly VII : le retour de la vengeance du fils de la voisine qui aurait du rester couché », instrumental baba cool juste insupportable même en musique de fond d'un magasin Natures & Découvertes, alors que j'étais pourtant plutôt client des précédentes éditions de ce concept.
Si je finis en vous disant que la pochette est hideuse, comme vous l'aurez certainement remarqué, et que le groupe s'autoparodie en reprenant sur l'édition limitée de l'album… « Refuse / Resist » de « qui vous savez », je vous ai déjà perdu. Je reste sur
« Dark Ages » et
« Conquer » pour ma part, éventuellement l'éponyme quand je suis d'humeur nostalgique, mais il y a une sacrée cure de jouvence à faire pour que je renoue un jour de nouveau avec la bande à Max.
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17/06/2010 19:55
17/06/2010 18:05