Oui oui, vous avez bien lu. Vous ne rêvez pas, vous n'êtes pas bourré (du moins ça n'en est pas la cause) et votre ordinateur ne bug pas: une bonne note à un album de Soulfy! Et croyez moi, je suis le premier surpris. Lassé des expérimentations hasardeuses de Max Cavalera, de ses bondieuseries mal placées et tout simplement de la médiocrité de sa musique, je n'attendais plus rien de Soulfly. Pire que ça, après un
3 très moyen et un
Prophecy complètement raté, c'est avec le sentiment de remplir une corvée (genre la vaisselle) que j'écoutai ce nouvel album, d'autant qu'il arrivait seulement un an après ce
Prophecy de triste mémoire. Pourtant, un signal aurait pu me mettre la puce à l'oreille sur ce qui m'attendait: l'artwork. Dessinée par Michael Whelan, l'homme derrière les covers de Sepultura (
Beneath The Remains et
Arise notamment), la pochette de
Dark Ages (étrangement la même qu'un bootleg de Dissection,
Frozen in Wacken!) contraste brutalement avec les pochettes colorées, festives et pleine d'espoir des productions de Soulfy. Et puis il y a ce nom,
Dark Ages, "les temps sombres". Max aurait-il eu une soudaine envie de renouer avec son passé, se rendant enfin compte que l'avenir ne lui souriait plus?
Autant vous mettre tout de suite au parfum:
Dark Ages est l'album le plus violent, le plus brut et surtout le plus sombre de la discographie du groupe. Je ne sais pas si ce sont les récents événements, la mort de Dimebag Darell et de sa belle-petite-fille, qui l'ont poussé à composer quelque chose de moins joyeux, mais une chose est sûre, ça fait du bien!
Le bougre renoue donc avec son glorieux passé."Babylon", "Carved Inside", "Frontlines", "Corrosion Creeps" ou encore "Fuel The Hate" ramènent ainsi tous à du Sepultura période
Beneath The Remains,
Arise ou
Chaos A.D. Quelques morceaux de
Prophecy faisaient aussi penser à du
Chaos A.D. mais là c'est bien plus flagrant et bien plus inspiré. Max qui refait du bon vieux thrash, j'y croyais encore moins qu'à un 3è titre de champion de France du PSG, c'est dire! Avec ça, des soli dans la pure veine de l'âge d'or nous sont gracieusement offerts ("I And I", "Arise Again", "Frontlines", "Fuel The Hate"). Grands moments!
Le passé de Max, c'est également Nailbomb. Devinez quoi? "Riotstarter" et surtout "(The) March" nous replongent directement dans le thrash indus de son vieux projet. L'est pas belle la vie?
Ce retour à une musique plus couillue et plus technique, on le doit pour moi à un homme. Pas Max, mais Marc Rizzo. Le seul qui mettait un peu de lumière dans l'obscur néant de
Prophecy par ses qualités de musiciens et son feeling naturel, éclabousse ce
Dark Ages de toute sa classe. En apportant une touche plus technique et plus extrême, il rend la musique de Soulfly bien plus intéressante. On remarquera aussi ses expérimentations sonores, comme ces guitares plaintives sur "Babylon". Et puis il a décidé d'avoir l'air moins con et plus crédible en abandonnant son sac à dos! En gros, merci Rizzo! Merci également à la prod' massive, qui donne toute sa dimension aux guitares lourdes et à la bonne grosse voix de Max, qui met bien en avant les grondements de la basse et qui donne à la batterie un son tribal très brut (quoiqu'un peu trop en retrait) collant parfaitement à la volonté d'envoyer la purée.
Max n'a donc plus peur de nous ressortir ce qu'il savait faire dans Sepultura. Très bien! Cependant, il le fait sans renier ce qu'il a fait avec Soulfly depuis 1998 car, que les choses soient claires,
Dark Ages n'est pas un album de Sepultura mais bien de Soulfly. Ce n'est finalement pas plus mal, Max ne pourra ainsi pas se faire traiter de retourne-veste ou d'opportuniste. Mais c'est malheureusement sur ce terrain que les points négatifs font leur apparition. Premièrement, les invités, une tradition chez Soulfly. Si le jouissif et très hardcore "Molotov", avec un coreux russe (Paul de Faq) et Billy Milano (S.O.D entre autres) qui beugle ses paroles au téléphone (véridique!), est déjà culte, il n'en va pas de même pour "Inner Spirit" et "Stay Strong". Le premier voit le retour de Kojot du groupe de ragga serbe Eyesburn, qui était déjà invité sur l'épouvantable "Moses" (
Prophecy). Résultat, le morceau, qui démarrait bien, se trouve complètement gâché par son intervention. Les Serbes semblent être décidément bien meilleurs dans le génocide de Kosovards que pour la musique! Sur "Stay Strong", c'est à nouveau Richie Cavalera, le beau-fils de Max, qui pousse la chansonnette. Je ne pourrai que lui conseiller de s'acheter une voix parce que le pauvre ne dégage rien et n'a aucune puissance vocale, en plus de ne pas savoir chanter. C'est bien beau d'inviter la famille mais bon, à un moment faut arrêter quoi...
Tout n'est donc pas parfait et Soulfly retombe par moment dans ses travers, à savoir comment casser le rythme d'un morceau par un plan tribalo-mélodique soporifique ("Corrosion Creeps", "Fuel The Hate"). Mais les passages inutiles, c'est un peu la marque de fabrique de Soulfly, alors on est un peu indulgent, surtout qu'ils sont plus inspirés que d'habitude et que certaines parties acoustiques sont même excellentes (la fin de "Frontlines" et la deuxième partie de "Soulfly V"). Par contre, il faudra m'expliquer l'intérêt d'enregistrer deux minutes de pluie et d'orage pour l'outro de "Stay Strong". Idem pour le sacro-saint instrumental mélodique final "Soulfly V", que je zappe pratiquement à chaque fois (comme les 4 premiers d'alleurs), étant trop répétitif et surtout très chiant (exepté la seconde partie très réussie à la guitare espagnole). On pourrait également montrer du doigt la structure parfois simpliste des morceaux et une recette usée juqu'à la corde (gros riffs basiques et pas foncièrement originaux, éternelles gimmicks vocales de Max, paroles au ras des paquerettes ...) mais je ne le ferai pas car ça ne me gène en rien.
Mise à part quelques défauts persistants qui font de toute façon partie de la culture Soufly, cet album est franchement et étonnament très bon. Max s'est un peu replongé dans son passé sepulturesque, ce qui ne peut que nous réjouir, mais a gardé sa crédibilité en n'égratignant pas la personnalité propre de Soulfly. Bien meilleur que
3 et
Prophecy, je garde néanmoins une préférence pour les deux premiers,
Soulfy et
Primitive, quand même plus accrocheurs et plus homogènes. Bien belle surprise en tout cas!
13 COMMENTAIRE(S)
01/06/2009 22:03
28/08/2007 16:16
14/04/2007 13:54
J'ai pas du tout aimé,certains riffs sont pas mauvais mais vraiment basiques,sans folie,totalement plat.
07/04/2007 23:08
Pas mauvaise chronique, hormis que je ne suis pas d'accord pour Prophecy, je le trouve très bien. Pour moi, c'est Primitive et 3 qui sont hasardeux, les trois autres opus sont de très bon niveau.
15/11/2005 3:16
06/10/2005 16:29
04/10/2005 15:16
02/10/2005 21:18
Et bien moi je donne un 9/10 a cet album (surnoté ?! non pas pour moi) j'ai vraiment été bleuffé par cette album , d'un coté pour moi il reste un peu dans la ligné de prophecy sur certain titre mais puissance X 1000 . Aucune chanson me casse les couilles et j'iame même la chanson avec le serbe .
Parlons un peu de la batterie( hihi ) , je trouve ces parties vraiment bonne pas non plus enormément complexe mais elle sont rapides , éfficaces , puissantes ! Je préfere largement Nunez que Roy.
Marc Rizzo, marco comment tu ma impressioné ! Bravo vraiment un très bon gratteux ( qui le cachait vraiment chez Ill Nino )
maintenant j'espere que Max a trouvé le bon line-up , pour moi c'est le bon et qu'il le garde !
Voila la flemme d'argumenté + , 9/10 et si sa plait a personne jvous enc*le =)
02/10/2005 17:34
02/10/2005 17:05
02/10/2005 15:43
02/10/2005 14:22
02/10/2005 13:38