Soulfly - Soulfly

Pour tout métalleux qui se respecte et même ceux qui ne se respectent pas, le cas Cavalera (non je n'ai pas mis cette phrase juste pour avoir 'caca' d'écrit dans ma chronique, je suis pas puéril à ce point pffff.) est un point épineux : autant on respecte le bonhomme pour tout ce qu'il a accompli avec Sepultura, autant tout le monde lui en veut d'avoir cassé son jouet alors qu'ils étaient à l'apogée de leur renommée, après avoir sorti "Roots", pour démarrer son propre groupe, Soulfly. Tout le monde commence maintenant aussi à se foutre un peu de sa gueule, à Max, depuis un ou deux albums qu'il sort avec Soulfly, sur les dédicaces à Dieu sur ces même-disques (Sachons qu'à ce jour, seuls Dany Brillant et Ophélaï Hiver avaient osé la dédicace à Dieu sur leurs disques.) les "Soulfly Tribe Machinchose" et sa "philosophie" tiers-mondiste qui a tendance à provoquer chez moi des eczémas carabinés.

Au niveau musical, Cavalera reprend là où il s'était arrêté avec Sepultura, c'est-à-dire bloqué dans le trip métal tribal à 4 cordes avec pleins de percus, des morceaux de Berimbau pour faire encore plus 'racines' ('roots' en language jeune) et des featuring en veux-tu en voilà, et pas des moindres (Chino des Deftones, Fred Durst de lui-même) au point de se demander s'il est encore capable de faire un album tout seul le Maxou, le tout produit par Sir Ross "Korn" Robinson. Il a même pris un batteur qui fait du Igor Cavalera, c'est dire !

En continuant dans la même veine, on pouvait s'attendre à des similitudes avec Roots, mais là j'ai l'impression que Max a utilisé toutes ses chûtes de riffs de "Roots" (et pas les meilleurs) pour composer cet album tant on a une grosse sentiment de déjà-vu (sentiment qui se réitère d'ailleurs sur les autres albums.) C'est sûr, c'est toujours aussi "efficace", et c'est le seul truc de concret que je peux dire sur cet album ; parce que "bon", j'y crois pas, je pourrais pas le dire, "inspiré" ou "original", je mentirais, et "bleu", je serais complètement à côté de la plaque. Il y a donc toujours de "bonnes" chansons ça et là, qui sont bien rehaussées par la production de Ross Robinson, qui a rajouté de petites touches qui étoffent les morceaux comme "Eye for an eye", "No hope = no fear" et "First commandment" transcendé par la présence de Chino. Le reste des chansons, comme "Bleed" ou "Tribe" ("Your tribe my tribe", pendant 5 minutes, je veux bien mais à la fin ça a tendance à me bouffer les roustons) bougent un peu mais sans plus. Et que dire de la cohorte de chansons qui bouchent les trous, sans aucune utilité ni aucun intérêt musical (et je parle pas des paroles parce que le premier qui me dit que Cavalera écrit des paroles d'intérêt, je lui enfonce son djembe dans le fion.), comme "Soulfly" premier d'une très longue série d'instrumentaux aussi indigents que peu inspirés, "Karmaggedon" qui clôt l'album ou "Umbabaraumba", qui aurai été bien en bonus track, voire en piste téléchargeable gratuitement, mais sûrement pas sur cet album, et qui vaut à peine l'écoute une fois pour le délire.

Bref, un album inégal, comme souvent ceux de Soulfly, 4 ou 5 chansons qui bourrent (enfin au niveau de Soulfly, c'est pas Lock up non plus) un peu, 2-3 sans intérêt, qui remplissent, et des instrumentaux qui font royalement chier. Tous les fans de Maxou se seront précipités pour acheter cet album et les suivants, les fans de Sepultura doivent regretter la grande époque, et moi je vais appuyer sur le bouton "stop" parce que je vois pas de raison de m'infliger ça plus longtemps.

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