Whitechapel - This Is Exile
Chronique
Whitechapel This Is Exile
Avec « The Somatic Defilement » il y a tout juste un an, Whitechapel avait grossi les rangs d'une scène deathcore qui frisait déjà l'indigestion, et donné du grain à moudre à tous les détracteurs de ladite scène. Sauf qu'avec leur deathcore bodybuildé, sorte de mix entre la lourdeur de The Acacia Strain et le côté death moderne des derniers Aborted, les six du Tennessee avaient fait pourtant plus qu'ajouter un énième album de deathcore à une liste déjà interminable (non, pas inter minables !). En effet la musique du sextet réussissait à captiver l'auditeur par son penchant brutal qui la rapprochait beaucoup plus du death que du core. Qu'en est-il donc de ce nouvel opus ? Whitechapel confirme-t-il la bonne impression laisée par « The Somatic Defilement » ou sombre-t-il comme beaucoup dans la redite inutile ?
N'en déplaise à ceux chez qui la simple évocation du mot deathcore entraine un intense prurit scrotal, Whitechapel enfonce le clou avec ce « This Is Exile » et prouve que l'on peut continuer en 2008 de faire du deathcore un minimum intéressant. Bon oui je dis un minimum parce que même si j'aime bien le style faut pas déconner non plus, ça tourne quand même souvent en rond. Même si cet album reste globalement dans la droite lignée de son prédécesseur on peut toutefois noter quelques sensibles évolutions. « This Is Exile » montre effectivement un visage à la fois plus mélodique et plus brutal, oui un peu comme le disent souvent les groupes avant la sortie de leur dernier rejeton, sauf que là pour le coup c'est vrai. Les titres sont saupoudrés de petites mélodies qui façonnent l'ambiance générale de l'album comme par exemple à 1'25 sur le titre éponyme, et donnent parfois un petit côté The Black Dahlia Murder comme on s'en rend compte dès le début de la galette sur « Father of lies » de 30” à 45”. Ce rapprochement avec la bande à Strnad se faisant également en raison des vocaux qui, même s'ils sont globalement plus gutturaux ici, utilisent la même alternance voix écorchée-voix death, mais aussi par les quelques soli constellant cet album et qui ont souvent un feeling très TBDM (celui de « To all that are dead » par exemple). Attention, jene suis pas entrain de dire que les deux groupes jouent dans la même cour. Whitechapel officie clairement dans un deathcore assez conventionnel mais suffisamment brutal pour retenir notre attention. Les vocaux alternants de Phil Bozeman laissant la part belle aux grunts bien gras. En ce qui concerne les rythmiques ce n'est pas compliqué, nos ricains les utilisent toutes, du blast supersonique à l'ultra lourde mosh part, en passant par le mid tempo (certains étant vraiment très accrocheurs, comme par exemple sur « Somatically incorrect » de 2'34 à 3'00), et les accélérations headbanguantes, tout y passe. A force de tous les enchainer dans des chansons à tiroirs on en vient d'ailleurs parfois à se demander comment les bougres réussissent à retenir tout ça pour le jouer sur scène. Cet enchevêtrement de rythmes et de riffs donne au début un aspect très dense à cet album et il faut une bonne dose d'écoutes avant de le cerner dignement. Heureusement le groupe a eu la bonne idée de coller ça et là quelques parties plus ambiancées, comme l'instrumentale « Death becomes him », l'intro de « Of legions » ou encore la fin de « Messiahbolical » qui nous permettent de respirer tranquillement entre deux blasts ou deux mosh parts.
Evidemment quand on parle de deathcore on sait qu'on aura également affaire à tous les travers du genre. Alors oui la plupart des mosh parts, aussi lourdes soient-elles, sonnent comme les 10000 autres déjà entendues chez tous les acolytes de Whitechapel. Les riffs saccadés, ultra pesants sur fond de double n'apportent absolument rien de nouveau au style et ne représentent pas l'aspect leplus intéressant du combo c'est sûr, certains frisant parfois l'auto-caricature (« This is exile » à 3'04 ou encore la fin de « Deamon (the procreated) »). De même l'alternance des voix hurlée et gutturale sont totalement convenues mais sont la règle en la matière. Au final ce qui rend Whitechapel intéressant, je me répète, c'est avant tout sa grande brutalité, l'album n'offrant que très peu de répit à l'auditeur et les blasts pleuvant comme un déluge de grêle sur notre pauvre crâne, frôlant même parfois le black (ce passage de 1'02 à 1'17 sur « Deamon (the procreated) »). Peu de choses au final pour rattacher ce core à la musique des ricains, certes les vocaux éraillés et ce sing along sur « Messiahbolical » mais c'est au final bien maigre.
Inutile de vous parler de la prod. Qui dit deathcore dit gros son, batterie ultra triggée et guitares sous accordées. Whitechapel ne fait pas défaut à la règle sur ce point. Alors au choix vous trouverez que c'est une prod puissante ou alors totalement surfaite et impersonnelle. « This Is Exile » est donc un bon album de deathcore, à réserver aux fans du genre bien évidemment car si vous êtes encore en train de vous gratter les roubignolles ce n'est pas cet album qui y changera quoi que ce soit.
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