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Burning The Oppressor - Waking Nightmare
Chronique
Burning The Oppressor Waking Nightmare
Malgré plus de douze ans d’existence et déjà cinq albums à leur actif, vous ne trouviez jusqu’à ce jour aucune mention de Burning The Oppressor sur votre webzine préféré. Et pour cause, les premières offrandes du groupe, sorties en indépendant, et même les suivantes, malgré un passage chez Candlelight pour « Damnation » (2021), sont restées assez confidentielles ou en tout cas n’ont pas énormément fait parler. Avec le recul et après une écoute attentive de ces derniers on peut trouver cela assez injuste au regard de la qualité desdites offrandes. Mais tout cela pourrait bien changer avec la sortie, mi-avril, de leur nouveau bébé chez les Français de M&O Music. Intitulé « Waking Nightmare », ce dernier arrivé pousse en effet les limites du style des Canadiens plus loin que jamais.
Et d’ailleurs le style, quel est-il ? Pour cela, allons-y chronologiquement, car s’il n’a pas fondamentalement changé, le style a tout de même sensiblement évolué au fil du temps. En effet nos cinq gus pratiquaient initialement (disons sur les deux premiers albums) un hardcore fortement teinté de métal qui n’était pas sans rappeler les patrons de Hatebreed. Petit à petit les différents éléments se sont fondus tout en gagnant en intensité avec un côté métal de plus en plus marqué (sur « Bloodshed » et « Damnation ») et « Waking Nightmare » ne fera qu’enfoncer le clou, s’imposant sans problème comme l’album le plus extrême du combo. Et si l’évolution s’est faite de façon naturelle au fil des albums, il suffit en revanche d’écouter « The Ignition » puis « Waking Nightmare » dans la foulée pour constater l’écart en terme de brutalité. Non pas que ce premier album soit mauvais, loin de là, il est même d’une redoutable efficacité mais ce nouveau bébé est d’une intensité et d’une lourdeur tout autres avec un côté death metal bien plus prononcé.
Si la fusion de tous ces éléments place clairement le groupe dans la (grande) case ‘’deathcore’’ (voire ‘’metalcore’’ par certains aspects), il serait pourtant dommage que cette simple étiquette vous fasse fuir car Burning The Oppressor, grâce à ses autres facettes et à une efficacité imparable, se révèle bien plus intéressant qu’une bonne majorité de la scène. Vous pourrez d’ailleurs le constater dès la terrible « Slayer Princess » qui, après cette petite montée mélodique « Eternal Rest » en intro, vous soufflera par ce riffing ultra accrocheur à la frontière deathcore/metalcore, ces vocaux écorchés et rauques (souvent doublés voire triplés) en héritage hardcore des débuts et cette rythmique qui vous prend à la gorge. Une entame d’album assez imparable ! Alors autant dire que quand vous prenez dans la poire juste après l’enchaînement « Animal » (avec son côté plus hardcore assez savoureux) puis « Explode » (try not to headbang challenge à 50’’) tout aussi... explosif, il est difficile de faire la fine bouche. Et le groupe de continuer avec avec une intensité constante pendant dix titres qui ne vous laisseront que très peu de répit. Préparez-vous à vous manger du gros riff de bûcheron (canadien évidemment) par palettes de dix et quelques blasts pour finir de vous arracher les ratiches qui résisteraient. Toutefois, et c’est bien heureux, Burning The Oppressor ne se contente pas de bourriner bêtement comme des neuneus (d’autres s’en chargent déjà), non le quintette par ses deux six-cordistes nous proposent également une approche plus mélodique sur certains passages (au milieu de « Animal » ou au début de « Explode » et « Suffocation » par exemple) permettant d’enrober le propos et de donner plus de consistance aux compos voire de sauver purement et simplement certains titres qui se révéleraient sinon bien trop monocordes. Je pense notamment à un titre comme « Silence » avec son riff très lourd, plombé heureusement agrémenté de ces petits gimmicks qui viennent enrober le tout. Et l’on touche ici l’un des défauts principaux de « Waking Nightmare » : certains riffs sonneront bien trop facile et… monocorde (désolé de la répétition mais je trouve que c’est le terme qui décrit le mieux la chose), c’est bien souvent le problème avec les sept cordes et il me semble bien que l’un des deux gratteux officie même sur une huit cordes !! Typiquement je pourrais vous citer un titre comme « Two Faces » (heureusement sauvé par son break blasté bien musclé en fin de titre) dont le riff de début aurait presque plus sa place sur un album de Fear Factory (d’ailleurs la toute fin de « Silence » n’est également pas sans rappeler les Californiens).
Heureusement lorsque tout est bien digéré et en place (la plupart du temps !!), la musique de Burning The Oppressor s’avère implacable à l’instar de la triplette « Exhausted » / « Social Pressure » / « Never », représentant parfaitement la mixture qu’est devenu le groupe entre riffing ultra accrocheur, rythmique protéiforme, apports mélodiques judicieux et breaks assassins, quelques soli pas dégueus venant compléter la palette (assez large mine de rien), l’ensemble étant servi par une production certes très moderne mais sans tomber dans le trop synthétique.
Au final, dans un style qui a certes bien évolué, on tient effectivement là non seulement l’album le plus brutal du combo mais probablement aussi le meilleur, tout simplement. Mis à part les quelques défauts abordés et une durée un poil longue (quarante-six minutes) qui aurait mérité un ou deux titres en moins (« Two Faces » et « Lizards and Worms » par exemple) pour encore gagner en efficacité (surtout dans un style qui peut s’avérer un peu redondant), « Waking Nightmare » est un album extrêmement solide qui devrait plaire à un grand nombre, au-delà même de l’étiquette deathcore (forcément réductrice au vue des nombreuses influences brassées ici) et qui place Bruning The Oppressor parmi les groupes à suivre pour sûr.
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