Hail!Hornet - Disperse The Curse
Chronique
Hail!Hornet Disperse The Curse
Bim ! Pétard mouillé de l’été et déception de l’année, à l’aise. Qu’est devenu l’all-star band qui faisait passer High On Fire pour Brett Sinclair ? Hail!Hornet n’est plus « amicalement veau » mais se vautre sur Disperse The Curse et les coupables sont aussi faciles à cercler qu’un trou de balle.
Avant toute chose, un retour s’impose pour transmettre l’ampleur du désastre. Désastre que le premier long-format des Ricains n’était pas, cassant la règle anti-mathématique de l’addition de gros noms d’une scène égale daube. Car, des fois que tu sois passé à côté de la splendeur dégueulasse qu’était et est toujours l’album-éponyme, ce projet réunissant des membres tapant ou ayant tapé dans Sourvein, Bongzilla, Buzzov•en, Alabama Thunderpussy ou Weedeater arrivait en pleine ruée vers le sludge le plus propret possible avec un pavé qui chiait de bout en bout, de la musique pas-finie-à-la-pisse-malgré-son-parfum à la pochette qu’encore aujourd’hui on hésite à qualifier de moche tant elle est raccord avec ce qui ressemble à un majeur tendu. Autant dire que cette volonté de remettre le couvert quatre ans plus tard a été suivie avec attention !
Et si Hail!Hornet faisait tituber d’un plaisir proche d’une belle gueule de bois, avec Disperse The Curse, tu décuves sec : d’abord à l’écoute de sa production, beaucoup trop propre pour des compositions prétendant au gros qui tâche. Ce son clair et accessible rend les guitares moins percutantes, celles-ci paraissant impersonnelles voire artificiellement sur-gonflées. Constat similaire pour la batterie, la prestation d’Erik Larson allant jusqu’à couvrir celle de ses camarades sur quelques passages (« Glass Roses » par exemple). Un choix étrange, pas nécessairement dérangeant car l’ensemble reste équilibré (basse audible et voix de T-Roy Medlin n’ayant rien perdu de son mordant) mais émoussant l’efficacité recherchée par le quatuor.
Malheureusement, les riffs n’enlèvent pas cette impression de platitude. Hail!Hornet manque d’inspiration au point que les embardées thrash n’évoquent plus un Slayer dans la mélasse mais des chutes studio à la limite du mauvais Cavalera (« Kill The Liar », « Suicide Belt » et ça cherche même à nous faire jumper du fuck up sur « Scars » ou le début de « Unholy Foe » !). A la consanguinité a succédé la mort du céphalée, les rythmiques galopantes qui faisaient le sel d’un « Golden Whore » étant remplacées par une succession de morceaux linéaires et bêtas où, malgré des instants tribaux et digressions mélodiques (la lead de « Glass Roses » entre autre), l’attention émoustillée par un « Shoot The Pig » parfait dans son rôle d’introduction-baston finit par décroitre. Les courageux tenant jusqu’au final « Blacked Out In Broad Daylight » seront récompensés, maigrement du fait du classicisme de ce titre-fleuve répétant inlassablement son motif mais après un enchainement de convenances, ce dernier renouant avec un mal-être sentant la rue parvient à évoquer le sludge du précédent long-format. Sinon, c’est la course au bœuf inoffensif qui fera fureur en ouverture d’un festival de metal allemand entrecoupée de breaks parfois sympathiques (« Beast Of Bourbon » et sa basse posée rejointe par un solo à rallonge), souvent ennuyeux (« Disperse The Curse », « Dullards Creed », « Gifted Horse » où ça rampe, oui, mais pourquoi faire ?).
Peu à saluer sur ce Disperse The Curse tombant dans ce que Hail!Hornet avait su évité, à savoir l’écueil de l’œuvre ni bonne, ni mauvaise, (forcement) bien interprétée mais sans génie. La paire T-Roy/Dixie a beau essayer de cacher la misère par des hurlements dérangés et une basse southern mise en avant, cela n’empêche pas l’ensemble d’être de moins en moins captivant tant rien ne se passe. L’illustration « sortie Relapse de série » ne trompe pas, l’incroyable alchimie du premier jet peinant à se retrouver dans ces morceaux où chacun semble limiter son jeu pour suivre celui des autres. Un démarrage encourageant et quelques moments se retiennent mais le sentiment général est sans appel : le frelon s’est transformé en mouche tsé-tsé.
| lkea 24 Août 2011 - 1716 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | pas tenu jusqu'au bout |
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2 COMMENTAIRE(S)
24/08/2011 17:43
24/08/2011 09:12
https://www.facebook.com/HailHornet?sk=app_178091127385