Philip H. Anselmo and the Illegals / Warbeast - War Of The Gargantuas

C’est la bonne nouvelle du mois. Phil Anselmo, qu’on avait laissé à l’agonie après sa pâle prestation sur le dernier DOWN en date (« Down IV Part I : The Purple EP), a repris des couleurs en compagnie de THE ILLEGALS. PHILIP ANSELMO & THE ILLEGALS, c’est le nom du nouveau projet solo du bonhomme, jamais à court de side projects barrés (remember CHRIST INVERSION, NECROPHAGIA ou encore VIKING CROWN) et de pelletées de riffs, que le bougre avoue volontiers être incapable de jouer sur scène en même temps qu’il nous ponce les neurones : gratter ou hurler, il faut choisir et c’est tout naturellement vers Marzi Montazeri que l’ex-PANTERA s’est tourné pour mettre en forme ses nouvelles idées. Un ancien de la maison mère SUPERJOINT RITUAL, accompagné de Matthew Bartley à la basse et du batteur de WARBEAST (José Manuel Gonzales), voilà qui donne un avant goût de la sauce piquante qu’on va nous faire avaler, de force, jusqu’à la nausée.

Car dès les premières mesures de l’éprouvante « Conflict (Nerve Meets Bone) », on déterre justement le squelette de SUPERJOINT RITUAL, quitte à rogner les restes du all star band jusqu’à l’os. Riffs délivrés à la hache, rendu sonore plus proche de la scie circulaire que du plomb qui nous est servi à longueur de skeuds, voilà pour un décorum suintant à plein nez la rixe entre junkies un soir de disette. Quant à ce bon vieux Phil, si ces lignes de cok … chant ne provoquent pas autant la migraine que sur « Use Once And Destroy », au moins s’est-il remis à hurler ! Et si « Family, Friends, And Associates » coupe un peu au bourbon de supermarché l’infâme tord boyau qui nous est servi ici – et un bon vieux solo suivi de toupa toupa des familles pour faciliter la digestion ! - « War Of The Gargantuas » tombe peel poil pour introduire WARBEAST dans la photo de famille. WARBEAST ? Du bon gros thrash metal up tempo à grosse voix, plus marqué metal que PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS mais qu’une tendance à l’épure éloigne de la frange la plus mélodique du genre. Bien sûr, on retrouve sur « It » et « Birth Of A Psycho » quelques solis pour faire bonne figure mais ce qui tend à rapprocher les deux golgoths d’un artwork à faire passer Dubuffet pour Salvador Dali, ce sont ces riffs limite death qui tirent irrémédiablement les compositions vers le haut. Plus que certaines parties trop classiques caressant le métalleux moyen dans le sens du poil, on préfèrera WARBEAST lorsqu’il s’adonne, sans arrière pensée, à la plus vile bastonnade. D’un côté du ring, on retrouve donc une vieille gloire à la recherche du troisième souffle faisant mieux en l’espace de deux titres que sur l’indigent « Lethal Dose Of American Hatred ». Et de l’autre, un combo bien brutal formé en 2008 par des ex-à peu près tout, allant de TEXAS METAL ALLIANCE à ROTTING CORPSE, en passant par DEMONSEED et MALIGNANCY. Et s’il faut à tout prix un vainqueur à cet aimable pugilat quatre titres, levons la main en faveur du cabinet dentaire en charge de leur recoudre les gencives. Thrash pour sludge, dent pour dent !

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