Mon pote Toto et moi n'avions pas boudé notre plaisir de retrouver OverKill au sommet de sa forme en 2010 avec un
« Ironbound » époustouflant mettant fin à près de dix ans de disette musicale pour nos cinq chauves-souris vertes (passé un
« Killbox 13 » plutôt recommandable). L'excitation mais également l'appréhension se lisaient donc sur les visages à l'attente de cette nouvelle offrande d'un éternel second couteau qui aurait pourtant mérité bien plus que d'autres de squatter le haut de l'affiche (m'enfin passons...).
« Ironbound » ne resterait-il qu'un ultime sursaut d'orgueil, chant du cygne d'un combo moribond? Nouna! comme on le dit dans mon vieux Morbihan. Quand bien même « The Electric Age » demeurera en ce qui me concerne un brin inférieur à son grand frère, il ne lui fera aucunement honte et se révélera même comme un album plutôt solide malgré quelques petits temps faibles.
Commençons peut-être par cela afin de se réserver le meilleur pour la fin (comme a d'ailleurs su le faire le groupe, on le verra) car passé une entrée en matière des plus convaincante (la triplette « Come And Get It » - « Electric Rattlesnake » - « Wish You Were Dead » faisant l'effet d'un bon coup de pied dans les dents, j'en cherche encore mes incisives!) l'album souffre d'un léger ventre mou Deupardiesque arrivés quelques titres abaissant le niveau de très bon à bon ce qui, convenons-en, reste tout à fait acceptable. Rien de rédhibitoire heureusement, le groupe levant simplement le pied le temps d' une « Black Daze » pépère qui sans tomber dans les travers de certains anciens titres qui frôlaient le pénible (remember « 80 Cycles »?) vient couper l'élan soufflé en début de galette ou une « 21st Century Man » un poil convenue suivie d'une « Old Wounds, New Scars » (et son refrain à la « Bold Face Pagan Stomp ») qui aurait gagné en efficacité amputée de quelques longueurs. Des titres juste bons (oui, je fais le difficile), il en faudrait plus pour tirer vers le bas un album péchant sinon uniquement de par ses soli moins variés, ambiancés et mis en valeur que son prédécesseur sur lequel on retrouvait plusieurs duels de six cordes merveilleux.
Une fois passé outre ces quelques insignifiantes scories qu'il fallait bien révéler afin de justifier la note non maximale, cette nouvelle offrande des Américains viendra combler sans aucun problème tous les fans enchantés d'avoir retrouvé depuis
« Ironbound » un Overkill au sommet de son art. Le quintette frise en effet encore une fois la démonstration es thrash avec un album piochant allègrement dans les différentes périodes du combo : des relents du divin
« Horrorscope » sur « Come And Get It » et son break à 3'40 rappelant celui d' « Infectious » aux titres renouant avec des influences plus groovy sauce
« W.F.O. » que sont « 21st Century Man » et « Old Wounds, New Scars » en passant par la heavy « Save Yourself » en écho à « Bring Me The Night » mais n'oubliant jamais l'efficacité indispensable au style frisant parfois l'énergie du punk/hardcore sur les talmouses « Electric Rattlesnake » et « Wish You Were Dead ». Blitz, DD Verni et leurs acolytes gagnent une nouvelle fois le pari d'un album d'une solidité à l'épreuve des écoutes répétées, bouillonnant de riffs thrash caustiques à faire pâlir les membres d'un big four dont les récentes sorties apparaissent atomisée par les deux derniers albums d'une chauve-souris verte survitaminée (Megadeth mis à part). Les soli de Dave Linsk bien qu' intrinsèquement moins bons que ceux d'
« Ironbound » (seul celui de « Drop The Hammer Down », plus ambiancé et mélodique, renoue avec l'un des points forts du précédent opus) affichent malgré tout une spontanéité rafraîchissante et donnent, avec cette assise rythmique solide, l'agréable impression de surprendre un groupe tapant un boeuf dans son garage (« 21st Century Man » par exemple). Et le groupe a beau être plus proche du troisième âge que de ses jeunes années, la hargne est toujours bien là, à l'instar d'un frontman en forme olympique qui débite une nouvelle fois ses lyrics avec une verve intacte (ce cri strident à la fin de « Save Yourself », ce
« Shooooooouuuuuuuut!!! explosif juste avant le solo de « All Over But The Shouting ») et de son timbre reconnaissable entre mille (écoutez moi ce flow sur le refrain de « Good Night »). Malgré les rides qui commencent à sillonner le visage du quinquagénaire (bientôt 53 ans tout de même!), sa prestation exemplaire impose le respect. Electrique cet album l'est assurément et ce n'est pas un titre de clôture dantesque qui viendra plomber l'affaire tant « Good Night » achèvera même les plus braves d'entre nous avec sa petite intro magnifique en arpège, ce riff et cette rythmique explosifs, ce refrain et ce break fédérateurs... Bref impossible de piquer du nez après ça! On a plutôt envie de rappuyer sur le bouton
play.
Deuxième coupe de maître d' affilée donc pour un Overkill en grande forme, ne se posant pas de question existentielle, fonçant tête baissée dans la voie qu'il a toujours empruntée depuis plus de 25 ans avec plus ou moins de succès. Dotée une fois de plus d'une production moderne et d'un mix plus équilibré que celui de Peter Tägtgren (notamment la batterie), avec une basse moins gourmande, « The Electric Age » ravira donc sans problème tous les aficionados du groupe qui signe ici une nouvelle pièce maîtresse de sa longue discographie. Disponible qui plus est dans une élégante édition digibook format A6,8 l'objet en devient carrément indispensable. A ce tarif là c'est bien simple je sens déjà pointer l'impatience d'un successeur!
5 COMMENTAIRE(S)
23/04/2013 14:15
N'empêche, actuellement Bobby et DD sont vraiment les seuls derniers vrais dieux du thrash. Bordel qu'est-ce qu'ils fouttent au Hellfest d'ignorer les boss du New Jersey ???
Dieu t'entende !! (ou à défaut Ben)
23/04/2013 13:49
N'empêche, actuellement Bobby et DD sont vraiment les seuls derniers vrais dieux du thrash. Bordel qu'est-ce qu'ils fouttent au Hellfest d'ignorer les boss du New Jersey ???
27/04/2012 17:37
très bon disque et digne successeur de "Ironboud"
j'attendais ce disque avec impatience , tout comme le prochain Kreator, et je ne suis vraiment pas déçu!!
bonne chronique, à part un coup de mou avec "Black Daze", l'album tient vraiment bien la route
16/04/2012 19:03
16/04/2012 17:47