Certains (à commencer par mon ami Toto) avaient bien cru avoir perdu à tout jamais OVERKILL avec un
« Immortalis » bien faiblard qui nous montrait un groupe semblant un peu à bout de souffle, resté en panne sèche sur l'autoroute de l'inspiration. Le terminus d'une lente décomposition progressive depuis
« Killbox 13 » qui restait comme le dernier bon album de la bande à Bobby Ellsworth. Alors que fallait-t-il attendre de ce nouvel opus?... Une nouvelle dégringolade vers la cave des "anciens bons groupes"? Ou au contraire un coup de collier altier afin de remonter vers des surfaces plus dignes d'intérêt qu'ils n'auraient jamais dû quitter? Il ne faudra pas beaucoup d'écoutes pour se convaincre qu'il s'agit ici de la deuxième option. « Ironbound » marque en effet le retour des papys américains à un thrash beaucoup plus véloce et mordant que sur leurs dernières et fades productions. Guitares aux riffs acérés, batterie survitaminée, soli inspirés et parfois surprenant de finesse (le début floydien de celui du titre éponyme vaut son pesant de cachuètes), un Blitz qui a retrouvé toute sa verve et même quelques petits clins d'oeil, Overkill est bel et bien back in business!
Et bien malins ceux qui auront anticipé pareille résurrection après une décennie entière qui a vu les new-yorkais s'empétrer avec obstination (d'aucuns parleront d'acharnement stérile) dans un thrash mid tempo sans saveur et terriblement redondant. Pour être franc, seule l'annonce d'une surprenante collaboration avec la tête pensante de PAIN et HYPOCRISY (Peter Tägtgren se chargeant de mixer leur nouvelle offrande aux studios Abyss) pouvait laisser espérer autre chose qu'un énième skeud fadasse avec un artwork classieux en guise de cache misère. L'ami Peter a donc sauvé le soldat vieillissant OVERKILL ? En vérité, les américains se sont surtout sauvés eux même puisque rien n'a fondamentalement changé chez la chauve souris verte en terme d'écriture –
D.D. Verni et Bobby Ellsworth ont, comme de coutûme, tout composé – ou de line-up sur un « Ironbound » à la fois nettement plus fécond et rapide que ses tristes prédécesseurs. La old school vibe est donc largement de retour sur un « Ironbound » où les réminiscences du bon vieux thrash d'antan sont légion, le groupe empruntant autant à ses propres productions (le riff très wide fuckin' open de « Give A Little », le refrain de
« Necroshine » recyclé sur le title track, le côté progressif de
« The Years Of Decay » sur l'excellent titre fleuve « The Green And Black ») qu'aux géants METALLICA et IRON MAIDEN. La rythmique de bête de somme qui mule jusqu'à plus soif sur une « Bring Me The Night » en forme d'hommage à MOTÖRHEAD rappelle d'ailleurs fortement « The Prince », la reprise survitaminée de DIAMOND HEAD par des
Four Horsemen dont on retrouve également à 4 :37 un des riffs de « Phantom Lord » sur l'excellente « The Goal Is Your Soul ». Un titre qui renoue avec le côté sombre de productions comme
« Horrorscope » et
« The Years Of Decay » et dont l'accélération lumineuse en fin de parcours sur fond de leads n'a pas fini de vous hanter (Let His People Go !!!).
Déjà le troisième paragraphe et j'ai pas encore dit le quart de tout le bien que je pense de cet album, peut être le meilleur toutes périodes confondues tant le groupe s'est appliqué à faire la synthèse de tout ce qui symbolise OVERKILL en terme de jeu, du groove thrash de « From The Underground And Below » -
sur « Give A Little » et « In Vain » - à la pesanteur d'une « The Head And Heart » rappelant leurs productions récentes. IRON MAIDEN vous disais-je ? Quelle heureuse surprise, pour ne pas dire plus, que de voir OVERKILL se frotter avec un bonheur sans égal à un registre super heavy (les refrains fantastiques d'un Bobby enfin retrouvé sur « The Green And Black » et « Ironbound » vous arracheront des frissons de plaisir en la matière) sur la fantastique, non, n'ayons pas peur des mots, la sublime « Endless War » où Dave Linsk, impressionnant d'aisance au poste de guitariste lead, n'a pas fini de vous en faire baver. MAIDEN donc, et on aurait dû le voir venir dès le wo-ho-ho dickinsonien de rigueur invoqué par Bobby à 2 :05, qui voit son riff légendaire de « The Trooper » violenté à l'envi par la paire Derek Tailer/Dave Linsk passé une orgie de solis à faire rougir de honte les vieilles gloires en perdition Hammett/King et Hanneman. De la référence à go-go donc mais pas seulement puisque non content de se présenter sous leur meilleur jour, les new-yorkais renouent enfin avec une vitesse d'exécution qui leur faisait cruellement défaut depuis
« W.F.O. », même sur des réussites du calibre de « Bloodetting » ou « From The Underground And Below ». C'est l'album parfait alors ? Les fidèles de la maison ne le savent que trop, OVERKILL ne serait plus OVERKILL sans que quelques habituelles scories ne viennent entâcher une partition vraiment pas loin d'être sans tâche, le groupe relâchant un peu trop la pression dans un final correct mais loin d'être inoubliable.
Et c'est un peu le revers de la médaille lorsque l'on propose une entame d'album aussi bonne (un quasi sans faute jusqu'à « In Vain » inclue) que la suite, toute aussi bonne soit-elle, paraisse malgré tout en dessous du reste. Mais, me direz-vous, après « In Vain » il ne reste guère que « Killing For A Living » et « The SRC »! Exact. Deux titres un poil moins inspirés en guise de conclusion, avouons que l'on a déjà connu bien pire (d'autant plus que l'on reste loin des bouses que le groupe nous avait parfois infligées, « Killing For A Living » étant tout à fait honorable) et on a largement eu de quoi mouiller le caleçon avant ça, utilisons donc ces deux derniers afin de prendre le temps de s'essuyer. Revenons maintenant quelques instants sur le tas de graine évoqué plus haut car s'il est vrai que la collaboration, une fois passé le cap de l'étonnement, pouvait laisser présager d'un son bien moderne dont le bonhomme a le secret, restait encore à savoir si tout cela collerait ou pas à la musique des vieux américains. Personnellement je reste assez mitigé sur le résultat car certes si on reconnaît quand même aux premières notes la basse incisive du sieur DD Verni, si les guitares sont effectivement survitaminées comme on pouvait s'y attendre, la batterie l'est tout autant et c'est là que le bas blesse. Les fûts de Lipnicki, qui réalise ici une prestation tout à fait correcte (même si Tim Mallare manque à certains...) sonnant résolument trop mécanique, il ressort au final de cette prod un côté bien trop moderne et qui ne sied que moyennement à « Ironbound ». Bien ouais il faut bien lui trouver quelques défauts à cet album quand même! Car en dehors de ça c'est du bonheur en rondelle, jetez-vous dessus!
11 COMMENTAIRE(S)
25/04/2015 14:16
22/01/2013 16:15
Ouais mais j'accroche depuis avant noël 'spèce d'evil Dr Nikta !
22/01/2013 15:46
Diable: il avait raison !
On est en 2013 maintenant mon lapinou!
22/01/2013 14:12
Diable: il avait raison !
08/04/2012 11:35
07/04/2012 22:24
07/04/2012 10:32
Kross surprise !! Papi fait d'la résistance !!!
Bah c'est Overkill quoi! 2 ou 3 albums bien fades et puis d'un coup, la résurrection! Le groupe revient fort depuis deux albums et "Ironbound" est clairement leur meilleur skeud depuis un bail. Mais le petit dernier se défend bien aussi.
06/04/2012 21:11
Kross surprise !! Papi fait d'la résistance !!!
26/02/2010 22:22
T'inquiète lapinou ce sera certainement l'un de tes albums coup de coeur de 2012.
Vil moqueur !
26/02/2010 13:27
T'inquiète lapinou ce sera certainement l'un de tes albums coup de coeur de 2012.
26/02/2010 09:29