1991. Il faut remonter jusqu'à
"Horrorscope", soit 16 ans en arrière, pour trouver la trace d'un album référence dans la carrière de OVERKILL. Un classique qui n'en a hélas pas appelé d'autres, même si
"W.F.O." (1994), "From the Underground and Below" (1997) et surtout
"Bloodletting" (2000) valent également le détour. Depuis ? pas grand chose ou presque. Malgré une poignée de bons titres,
"Killbox 13" (2003) amorçait le déclin artistique des new-yorkais, impression confirmée par un
"ReliXIV" (2005) poussif au possible. Pour ne rien arranger, l'excellent batteur Tim Mallare, présent derrière les fûts depuis
"I Hear Black", a plié bagage et laissé la place à Ron Lipnicki (ex HADES). Dire qu'on n'attendait pas grand chose de la cuvée 2007 relève donc de l'euphémisme. A tort ?
Malheureusement non. Désespérément plat et prévisible, "Immortalis" est à ranger d'emblée parmi les albums les plus faibles de leur longue discographie. Comme sur
"ReliXIV", le chant de Bobby "Blitz" Ellsworth donne des signes d'usure sévère ; toutes ses interventions ont un air de déjà entendu et on peine à retrouver le brillant vocaliste de
"The Years of Decay". Un manque de conviction flagrant qui frappe également ses collègues de jeu, tous bien loin de leur meilleur niveau. La prestation quasi anonyme de Dave Linsk, chaméléon de la six cordes capable de coller au style des nombreux guitaristes précédents, est symptomatique du malaise OVERKILL. Très inspiré à ses débuts avec le groupe (réécoutez un peu les riffs et les solos de
"Bloodletting", c'est pas le même niveau !), Dave Linsk semble s'être fait une raison. Lui qui rêvait d'enregistrer l'album le plus violent de OVERKILL s'est vu opposer une fin de non recevoir de la part des tauliers Verni et Ellsworth, très attachés au style immuable (du heavy thrash mid tempo saupoudré d'influences hardcore) développé depuis 1996. Un Dave Linsk en service minimum donc, mais ce n'est rien à côté de la section rythmique, vautrée devant la TV à regarder Fantômes contre Fantômes. Vraiment pas dans le coup, Ron Lipnicki est loin de faire oublier les parties de double destructrices du démissionnaire Tim Mallare. Derek Tailer ? tellement discret qu'on jurerait que "Immortalis" a été enregistré avec un seul guitariste. Transparente, la prod est un peu meilleure que celle, catastrophique, de
"ReliXIV" mais fait regretter que Colin Richardson ait lâché l'affaire depuis
"Killbox 13".
R.A.S. du côté des morceaux avec des titres mid tempo largement aussi chiants qu'un "80 Cycles" (Necroshine, vous vous rappelez ?), aucun véritable fast track à se mettre sous la dent, un pathétique 666 scandé par un troupeau d'asthmatiques bronchiteux sur "Shadow of a Doubt", un morceau thrash n' roll qui ne casse pas trois pattes d'éph à un hippie (Walk Through Fire) ainsi qu'une relecture boiteuse d'un classique de leur répertoire, le mythique "Overkill", dont c'est ici le 5ème épisode. Et comme pour Rocky, c'est loin d'être le meilleur de la série. Bien fatigué, le héros OVERKILL a tiré ses meilleures cartouches il y a déjà quelques années. Si rien ne vient rompre la routine, le "We Don't Care What you Say" jadis repris en choeur par les fans du groupe pourrait fort bien changer en un "We Don't Care What you Play" bien cruel pour ce vétéran du thrash nord américain.
4 COMMENTAIRE(S)
16/10/2011 01:16
J'allais le dire aussi, "The killing kind" est un très très bon album (peut-être même le meilleur après "Horrorscope")... j'écouterai donc celui là vite fait juste histoire de...dommage.
20/11/2007 14:44
Oui j'aime bien "The Killing Kind" aussi. "Necroshine" un peu moins, même s'il y a quelques bons morceaux. Je trouve qu'il groove moins que "From the Underground and Below". Et pour la sévérité de la chro, qui aime bien châtie bien !
20/11/2007 14:42
20/11/2007 14:38