Vite fait, parce que je suis quand même sérieusement à la bourre et que les Californiens viennent tout juste de sortir leur premier album, voilà un petit retour sur le précédent EP de Doomsday. Un disque éponyme paru en août 2023 sur le label Creator-Destructor Records (Blazing Tomb, Cartilage, Extinguish, Kruelty, Upon Stone...) et que j’avais jusque-là passé sous silence malgré mon amour pour le Thrash / Crossover en règle générale et mon intérêt en particulier pour la musique de ce groupe originaire d’Oakland depuis la sortie en 2022 de l’excellent
Depictions Of Chaos.
Si l’illustration signée Ridge Rhine (Dying Fetus, Inclination, Judiciary, Scowl, Knocked Loose, Abrasion, Redemption Denied...) n’est pas nécessairement très engageante (en tout cas bien moins que celle de son prédécesseur), soyez assurés que le contenu l’est quant à lui bien davantage. Pourtant pas bien épais (quatre titres dont une reprise de Metallica pour une durée de seulement douze minutes et une quinzaine de secondes), cette courte offrande va permettre de confirmer dès l’été 2023 les bonnes prédispositions avancées par Doomsday moins d’un an auparavant.
Proposé en cassette ainsi qu’en vinyle par le label californien, on préfèrera s’attarder sur la version numérique proposée sur Bandcamp où figurait il y a encore quelques mois une relecture du célèbre "Trapped Under Ice" avant que le management (ou bien Lars Ulrich, on ne sait pas) ne brandisse la menace d’avocats grassement payés afin de défendre bec et ongles les intérêts des Four Horsemen menacés par ce petit groupe d’Oakland... Enregistré aux Sharkbite Studios (Autopsy, Exodus, High On Fire, Retromorphosis...) sous la houlette de Zack Ohren (Decrepit Birth, Deeds Of Flesh, Odious Mortem, Warbringer...), ce troisième EP dans la discographie des Californiens bénéficie d’une production aux petits oignons à la fois moderne et équilibrée sans jamais tomber dans les travers d’une approche trop peu naturelle et aseptisée.
Avec ces trois nouveaux morceaux sous le coude, Doomsday n’entend bien évidemment pas bousculer l’ordre des choses et c’est donc une fois de plus au son d’un Thrash / Crossover largement inspiré par celui de Power Trip que les Californiens signent (ou plutôt signaient) leur modeste retour. Ainsi de "Blood Tactics" à "Inherit The Flesh" en passant par "Stay Away From Me" on va naturellement retrouver tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une sortie estampillée "Thrash / Crossover" et d’un groupe qui précédemment avait su cocher toutes les (bonnes) cases. De ce riffing évidemment toujours aussi nerveux à ces nombreuses cavalcades particulièrement haletantes ("Blood Tactics" à 0:28, 1:22, 2:16 et 2:50, "Inherit The Flesh" à 0:03, 0:46, "Stay Away From Me" à 0:04) en passant par ces cassures et autres changements de rythmes à rendre n’importe qui complètement zinzin ("Blood Tactics" à 2:39 et surtout 3:23, "Inherit The Flesh" à 1:26, "Stay Away From Me" à 0:23) ou bien encore ces quelques leads et autres solos inévitables pour le genre ("Blood Tactics" à 1:22 et 2:16, "Inverti The Flesh" à 0:46 (un solo signé Andrew Lee d'Azath et Ripped To Shreds), "Stay Away From Me" à 0:04), rien ne manque si ce n’est peut-être quelques minutes supplémentaires pour palier à cette frustration de n’avoir que douze minutes d’une formule certes convenue et usée jusqu’à la corde mais d’une efficacité à toute épreuve.
Enfin, lorsqu’un groupe de Thrash / Crossover reprend un titre du Metallica de la première heure, il ne faut évidemment pas trop s’attendre à ce que celui-ci prenne beaucoup de risques et s’aventure dans un exercice de réinterprétation très éloigné de la version originale... En même temps, a-t-on vraiment envie d’entendre de la part de Doomsday une relecture à la sauce bossa-nova ou easy-listening de cet hymne Thrash des années 80 ? Absolument pas. Aussi le groupe californien y va de son hommage sincère et fidèle à l’un des titres les plus emblématiques des Four Horsemen pour un résultat qui évidemment ne prétend pas surpasser l’original mais qui permet malgré tout de passer un excellent moment ainsi que de clôturer ce court EP sur une petite touche quelque peu rafraichissante.
Sans grande originalité mais avec une efficacité toujours aussi évidente, Doomsday livre avec ce troisième EP éponyme une nouvelle leçon de Thrash / Crossover pour tous ceux qui encore aujourd’hui n’en n’ont pas assez de se déboiter les cervicales sur ce genre de riffs tranchants et nerveux, sur ces accélérations à perdre haleine et sur ces breaks à se taper la tête contre les murs. Certes la recette est éculée et le parallèle avec Power Trip naturellement inévitable mais les Californiens maitrisent une fois des plus parfaitement leur sujet et c’est bien suffisant pour réussir à (me) convaincre.
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