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S.O.D. - Live at Budokan

Chronique

S.O.D. Live at Budokan (Live)
Dans un monde qui tournerait rond, le terme « mosh » figurerait dans le dictionnaire et « Live at Budokan » lui servirait de définition. Il en est l’incarnation la plus parfaite, peut-être plus encore que « Speak English or Die » qui reste certes l’album emblématique de S.O.D. (Stormtroopers of Death) mais qui ne contient pas toute la fureur de cet enregistrement de 1992 à New York.

Petit rappel pour les plus jeunes : en 1985, l’imposant Billy Milano (qui fondera ensuite M.O.D.) et le trio Scott Ian / Charlie Benante / Dan Lilker (futur NUCLEAR ASSAULT) d’ANTHRAX se réunissent pour engendrer ce qui reste encore aujourd’hui une formation de référence en matière de crossover. Quant à ce live, qui intervient donc sept ans après la parution du premier album, il est tout simplement une leçon de thrash hardcore (MasterClass diraient les jeunes).

Parler de simple énergie débordante serait un douloureux euphémisme, aussi vous trouverez dans la partie « audio » de cette chronique la captation de ce concert, les images parleront mieux d’elles-mêmes. En revanche, musicalement, nous pourrions discerner trois axes distincts qui, mis bout à bout, font de ce disque (une cassette en ce qui me concerne), un monument incontournable du début des années 90.

Le premier, c’est le fun absolu. Cependant, ce que j’apprécie le plus dans cette galette c’est que l’amusement se retrouve uniquement dans les interludes, qu’ils soient parlés (Milano a l’air d’être un joyeux luron), parfois même un peu trop, ou musicaux, à l’image des titres de quelques secondes à peine que sont « Momo », « The Camel Boy » ou « Ballad of Jimi Hendrix ». De la bonne ambiance, un peu de baston également mais les « vraies » compositions de S.O.D. se contentent de botter des culs, on y reviendra.

Le deuxième, ce sont les clins d’œil. Le show est émaillé de reprises (M.O.D., FEAR, NIRVANA), les mecs réussissant l’exploit de faire mieux que MINISTRY sur son propre terrain : leurs versions de « Stigmata » et « Thieves » sont simplement dantesques. C’est d’ailleurs ce qui marque lorsqu’on découvre ces chansons : elles se fondent de façon tellement naturelle dans la set list que l’on peine à croire qu’elles ne sont pas de S.O.D.. Autant pour « Get a Real Job », la cover de M.O.D., cela peut se comprendre, le chanteur étant le même, en revanche le « Livin’ in the City » et les titres de Jourgensen sont juste dingues. Il n’y a guère que de « Territorial Pissings » dont on aurait pu se passer, ne sachant pas si elle est là pour se foutre de la gueule de Cobain ou si c’est parce que le quatuor apprécie réellement le morceau.

Enfin, le cœur même de cette sortie, ce sont les compositions de la bande. Et là, la rigolade est bel et bien finie. Quelle avoine ! Respectivement, j’ai clairement le sentiment que chacun délivre l’une de ses meilleures performances. Le son de basse de Dan Lilker est monstrueux, quelques mois plus tard il sortait « Extreme Conditions Demand Extreme Responses » et le mec a déjà adopté ce jeu hyper agressif, c’est vraisemblablement un élément déterminant dans la force de compositions qui, encore aujourd’hui, restent d’un radicalisme effréné. Pour le seconder rythmiquement, personne n’a bien entendu jamais remis en question les qualités techniques de Charlie Benante mais la puissance qu’envoie ce type… Il est à son sommet, rivalisant largement avec Dave Lombardo lorsque le groupe inclut le mythique riff introductif de « Raining Blood » en plein milieu de « Speak English or Die ». Sans compter que les tempos sont globalement très rapides, bien plus que les versions studio et encore plus que les compositions de leurs autres groupes. ANTHRAX, par exemple, n’a jamais speedé de la sorte et l’on s’approche plus d’une fois de la frontière du grind (« Kill Yourself », « Douche Crew », « Fist Banging Mania »). La précision de la section rythmique n’a d’égale que la véritable machine à riffer qu’est Scott Ian. Ne lui demandez pas de jouer des solos ou de tricoter des plans échevelés mais donnez-lui comme seul objectif de balancer le plus de parpaings possibles et il répondra présent. J’ai rarement entendu une telle collection de riffs, une telle vitesse dans l’exécution des allers-retours, il n’y a pas un seul titre qui, une fois écouté, ne reste pas définitivement en tête. « Pi Alpha Nu », « Milk », « Fuck the Middle East », « March of the S.O.D. », « Freddy Krueger », vingt-cinq titres, vingt-cinq hits, cela faisait des années (peut-être même une décennie) que je n’avais pas réécouté « Live at Budokan » et il m’est intégralement revenu en tête dès l’introduction.

Enfin, un grand groupe ne serait rien sans un grand vocaliste et si la carrière de Milano avec M.O.D. n’a pas vraiment le même panache (« Gross Misconduct » est un classique du genre crossover mais j’avais acheté « Rhythm of Fear » en 1992 non sans ressentir une pointe de déception post-acquisition) mais là, le coffre du type putain ! Il harangue la foule, l’engueule, pète dans son micro, balance l’un des plus gros slams de l’histoire sur « Sargent D and the S.O.D. » et, surtout, chante. Sa voix gouailleuse fait des miracles, il ne montre aucun signe d’essoufflement alors qu’il a un débit vocal monstrueux faisant sans conteste de lui l’un des vocalistes hardcore les plus efficaces de cette période.

Il serait tentant de voir en « Live at Budokan » un simple disque de nostalgiques des années 90 et, en cet article, l’expression verbale d’un vieux type qui se paluche encore sur les cassettes de son adolescence, c’est bien légitime. Cependant, au regard de la violence exacerbée qui s’en dégage, de l’aspect indémodable de ce crossover de brutasses mais également de l’influence qu’a pu avoir S.O.D. sur l’ensemble de la scène thrash hardcore, ce concert mérite amplement de revenir sur nos platines plus souvent, parfois pour se détendre, parfois parce qu’on a juste un trop plein de rage à évacuer, il y aura toujours une bonne raison pour que résonne dans nos cœurs au moins l’une de ces compositions.

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4 COMMENTAIRE(S)

Funky Globe citer
Funky Globe
15/04/2025 22:07
Cet album est une tuerie.
Raziel citer
Raziel
13/04/2025 13:20
Ouais, un live top.

La vidéo est encore plus jouissive avec Milano et son quintal qui saute dans la foule depuis le haut des enceintes géantes du côté de la scène.

Avec salto svp.
Sosthène citer
Sosthène
12/04/2025 12:33
Oh ce n'est pas dit que j'aille plus loin, moi c'est surtout cet album qui m'a marqué :-)
Jean-Clint citer
Jean-Clint
12/04/2025 11:56
Oh ça fait plaisir de voir ce groupe chroniqué, trop peu reconnu à sa juste valeur ! Hâte de lire la suite de ses aventures

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S.O.D.
Thrash / Crossover
1992 - Music For Nations
notes
Chroniqueur : 5/5
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
S.O.D.
S.O.D.
Thrash / Crossover - 1985 † 2002 - Etats-Unis
  

formats
  • CD, K7 / 1992 - Megaforce Records
  • Vinyl / 1992 - Music For Nations

vidéos
Concert complet
Concert complet
S.O.D.

Extrait de "Live at Budokan"
  

tracklist
01.   Intro  (00:37)
02.   March Of The S.O.D.  (01:26)
03.   Sargent "D" And The S.O.D.  (02:48)
04.   Kill Yourself  (02:55)
05.   Momo  (00:44)
06.   Pi Alpha Nu  (02:58)
07.   Milano Mosh  (01:44)
08.   Speak English Or Die  (03:38)
09.   Chromatic Death  (01:04)
10.   Fist Banging Mania  (02:33)
11.   The Camel Boy  (00:23)
12.   No Turning Back  (00:52)
13.   Milk  (02:08)
14.   Vitality  (01:24)
15.   Fuck The Middle East  (00:54)
16.   Douche Crew  (02:04)
17.   Get A Real Job (M.O.D. Cover)  (02:44)
18.   Ballad Of Jimi Hendrix  (00:35)
19.   Livin' In The City (Fear Cover)  (02:08)
20.   Pussy Whipped  (03:30)
21.   Stigmata (Ministry Cover)  (02:53)
22.   Thieves (Ministry Cover)  (01:46)
23.   Freddy Krueger  (03:05)
24.   Territorial Pissings (Nirvana Cover)  (02:46)
25.   United Forces  (03:21)

Durée : 51:00

line up
parution
18 Juillet 1992

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2022 - Autoproduction
  

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