Blackened - Voices From The Void
Chronique
Blackened Voices From The Void
On pourra dire qu’il s’est fait désirer ce nouveau jet des parisiens, car ce ne sont pas moins de quatre années qui se sont écoulées depuis la sortie du sympathique
« The Aftermath » qui avait permis au quintet de se révéler auprès d’un public fan de bon vieux Thrash sobre et efficace. Depuis les choses n’ont pas beaucoup changé pour le combo qui continue musicalement dans la même voie avec un line-up inchangé et qui privilégie toujours l’autoproduction pour cette nouvelle sortie, ce qui finalement lui réussit assez bien. Finalement la seule nouveauté est la collaboration avec Jon Whiplash pour la pochette au rendu superbe, et qui est clairement plus engageante que celle de l’Ep qui manquait franchement d’attractivité et rendait même vraiment amateur. On aura donc compris qu’il n’y a pas de grands changements à attendre de ce premier album qui reprend les choses où elles en étaient restées, même si l’on sent que le groupe a pris de l’expérience et ose de fait aller plus loin en matière d’écriture. Car si la base reste la même… à savoir une musique qui sent bon les Etats-Unis des années 80 et 90 (dont l’influence reste bien calée sur les premiers ANTHRAX, TESTAMENT, METALLICA et EXODUS) celle-ci va se montrer par moments plus ambitieuse, notamment en proposant des titres très longs qui vont malheureusement (à l’instar des derniers enregistrements de Gary Holt et ses copains) s’étirer inutilement et casser un peu la dynamique générale.
Pourtant réduire ce long-format à ces excès temporels serait une erreur vu qu’il va aussi à l’essentiel sur certains morceaux, ne laissant ainsi pas le temps de créer une sensation de redondance et d’ennui tout en prouvant que c’est dans ce schéma que les franciliens sont incontestablement les plus efficaces. En effet d’entrée avec « Trapped In Purgatory » on retrouve un son tout en sobriété et qui a fait ses preuves, car ici nulle trace d’excès techniques en tous genres vu que ça privilégie la variété et l’efficacité tout en jouant les montagnes russes, via des passages rapides entraînants et d’autres plus lourds propices au secouage de tête. Si tout cela est sans surprises et calibré l’ensemble a suffisamment d’atouts pour faire passer un bon moment de par une écriture fluide et simple, et ce même si la production faiblarde est un peu dommageable. Car la batterie et surtout les guitares manquent cruellement de puissance et c’est vraiment regrettable tant on sent que les mecs en ont sous le pied, mais n’arrivent pas de fait à se dévoiler totalement… d’autant plus quand les choses s’éternisent à n’en plus finir. Cela est le cas sur le pourtant complet et réussi « Blackening » qui avec ces plans rampants et mid-tempo (qui sentent bon certains riffs de Scott Ian) et sa montée en pression progressive jusqu’à l’explosion finale servent de parfait résumé de ce que sait faire la bande, même si tout cela aurait là-encore gagné en force en étant raccourci vu qu’on finit par décrocher un peu en cours de route. Cela est confirmé une fois de plus dans la foulée sur le plus lent « Tomb Of Horrors » qui d’un côté y gagne de par sa pression intense et sa rythmique bridée durant une longue introduction (parfaite pour laisser le temps à la musique de se dévoiler totalement), mais dont le rendu se voit un peu plombé par des longueurs évitables et ce malgré toutes les qualités intrinsèques mises ici en avant.
Laissant le temps à l’auditeur de respirer sur le court et doux interlude « Whispers Of Tormented Souls » (où l’on peut même entendre du violoncelle), la seconde partie va démarrer comme avait fini la première via « Voices From The Void » plus remuant et presque dansant sur certains plans, notamment quand la basse mise en avant se met à ronronner de plaisir. Tout ici est joué de façon intelligente en alternance en laissant de longues périodes à chacun des rythmes pour s’exprimer entièrement, où l’on remarque la communion entre les gars pour dévoiler leurs compositions au plus grand nombre, d’ailleurs à partir de cet instant les choses vont grimper en attractivité vu que ceux-ci vont offrir un vrai récital où l’agressivité va clairement grimper en flèche, et paradoxalement la durée largement se raccourcir. Cela est flagrant sur le radical et tout en vitesse « Mind Flayer » qui lorgne vers les origines des Four Horsemen au niveau des riffs comme du frappeur qui se déchaîne sans jamais ralentir la cadence, et comme si cela ne suffisait pas tout cela va encore être plus primitif sur « Torture » qui en à peine une minute nous balance un bon vieux son Punk frontal, radical et jouissif tant ça tabasse fort et n’a d’autre but que de jouer fort et le plus rapidement possible. Néanmoins la doublette de fin bien que moins enragée va rester très intéressante tout d’abord avec le mélodique « The Spider’s Embrace » qui va conserver un rythme de sénateur en restant massif sur la durée, tout en lorgnant autant vers le SEPULTURA période « Beneath The Remains » / « Arise » que sur les leads tout en finesse du sieur Alex Skolnick. Misant ici sur la beauté et un certain apaisement cette plage différente du reste garde néanmoins la même trame et ne dépareille pas avec le reste, surtout que la conclusion intitulée « Silent Death » va nous offrir un condensé de tout ce qui a été déjà proposé précédemment, voyant donc une multitude de tempos être mise à l’honneur histoire de terminer les débats dignement.
S’il est évident que tout cela n’est nullement indispensable et est encore un peu juste pour passer un cap (et ainsi marquer l’année de son empreinte) on appréciera quand même cette bonne petite galette très plaisante et qui passera facilement le cap des écoutes, à défaut d’être franchement mémorable. Cependant ne se contentant pas de reprendre en boucle indéfiniment les mêmes plans les musiciens prouvent qu’ils gardent une cohérence en toute circonstances, notamment par une application et implication sans failles… même si parfois on aurait aimé que ça se lâche un peu plus tant les courts moments où cela est arrivé étaient parmi les meilleurs de cet opus. A eux désormais d’apprendre des erreurs précitées pour grandir encore plus intensément, car le potentiel est là et ne demande juste qu’à être mieux exploité et équilibré, mais nul doute que ça sera le cas sur la prochaine livraison…quel que soit le format choisi, on l’espère vivement en tout cas.
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