Blackened - The Aftermath
Chronique
Blackened The Aftermath (EP)
Décidemment que la jeune garde française est productive cette année, car après les débuts réussis de DYSTOPY et d’ANTAGONISM voici que BLACKENED leur emboîte le pas et signe un premier EP tout aussi réussi, à l’instar de ses confrères. Créé à Paris en 2013 (et s’appelant à l’époque ATTENTAT) le quintet a sorti dans la foulée une démo tout en prenant son temps pour passer au format supérieur, et il a eu raison car son Thrash teinté de Crossover fait le boulot comme il faut et montre surtout une vraie recherche de musicalité de la part de ses membres. Ayant changé de nom fin 2015 (suite aux évènements du 13 novembre dans la capitale) il a choisi de prendre celui-ci pour mettre en avant la noirceur de sa musique et des paroles, tout en faisant référence au fameux morceau d’ouverture de METALLICA sur « …And Justice For All », et en continuant de s’inspirer largement des réalisations du Big Four américain, et d’y ajouter un soupçon de style européen venu d’Allemagne, qui font de cette demi-heure un moment très agréable et vers lequel on n’hésite pas à revenir par la suite.
Car sans révolutionner quoi que ce soit (et ça n’est d’ailleurs pas son but) le combo va réussir son examen de passage via une série de compos qui tournent pour la plupart aux alentours des cinq-six minutes, une durée où il est vite facile de tomber dans la redondance. Pourtant malgré quelques plans similaires qui se retrouvent éparpillés ici et là l’ensemble offre une vraie variété de rythmes et d’idées, sans que cela ne se montre trop répétitif malgré un goût de déjà-entendu. Avec « Empowered » on est tout de suite dans le vif du sujet car tout est lancé à pleine vitesse et ça ne va ralentir qu’à de rares occasions, tout en y incorporant des passages mid-tempo basiques mais efficaces, pour un rendu impeccable et qui sert de mise en bouche avant la suite. Celle-ci intervient avec « A Haunting Night » qui trouve plus d’équilibre entre passages rapides et d’autres plus lourds qui font remuer la nuque comme du pied, et confirme tout le talent du groupe pour composer une musique simple et directe, mais à l’efficacité impeccable. Cela se retrouve ensuite avec « Dead End » qui à l’instar de son prédécesseur joue la carte de la diversité sans perdre sa ligne de conduite. Là-encore la fluidité est au rendez-vous et les gars ont la bonne idée de ne jamais trop en faire et que ça reste en terrain balisé, même s’ils ne sont pas avares de surprises comme avec l’excellent morceau-titre qui va étonner, tant il se montre différent de tout ce qu’on a pu entendre jusqu’à présent. En effet place ici (après une longue introduction très lente) à un rythme plus posé et binaire, où les accélérations et poussées d’adrénaline seront présentes au compte-gouttes. Pourtant avec sa rythmique plus accessible et sa basse ronflante cette compo révèle progressivement tout son charme et ses attributs, confirmant ainsi que même en levant le pied ses créateurs arrivent toujours à conserver leur homogénéité.
Cette parenthèse plus mélodique refermée ils reviennent à la puissance et à la vitesse via le très bon « The Dark Side » plus lourd que le reste, qui même s’il n’oublie pas de lâcher les chevaux quand il le faut privilégie le côté massif, notamment en ralentissant progressivement jusqu’à un arrêt quasi-complet, pour mieux repartir à fond ensuite. Là-aussi c’est plus à part que le reste et on se retrouve en présence des deux extrémités qui jouent les montagnes russes tout du long et qui vont à l’essentiel en ne s’éternisant pas (même si le concept aurait pu être développé légèrement plus sur la durée). Enfin pour conclure place au titre le plus long intitulé « Twisted Mind » qui fait office de résumé en mélangeant toute la palette du combo qui s’est fait plaisir tout du long et le démontre une dernière fois avant de rendre les armes.
Sans chercher la technique outrancière son sens du feeling et son accroche générale se révèlent parfaits du début à la fin, et ne se montrent jamais ennuyeux ou répétitif, permettant ainsi de confirmer que la bande fait preuve d’une grande maturité en n’hésitant pas malgré à sortir un peu des sentiers battus d’un genre où il est difficile d’innover, ce qui vaut la peine d’être salué. Avec en prime une production impeccable chaude et équilibrée (réalisée en interne), qui sonne moderne et garde un grain naturel appréciable, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cet Ep bien fourni en qualité comme en quantité, hormis une pochette qui aurait pu être plus accrocheuse, mais c’est de l’ordre du détail. Malgré ce tout petit reproche il serait dommage de ne pas se pencher sérieusement sur le son des parisiens qui ont toutes les cartes en main pour faire parler d’eux et gagner en visibilité, tant ces presque trente-deux minutes passent comme une lettre à la poste, et s’apprécient de mieux en mieux à chaque écoute, tout en confirmant que le renouveau du Thrash hexagonal est bel et bien en ordre de marche.
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