21 Lucifers - In The Name Of...
Chronique
21 Lucifers In The Name Of...
Honte aux chroniqueurs. Mais chez Thrashocore, il arrive parfois (même souvent) que certains CD promos passent à la trappe... La faute à du promo dématérialisé, à un planning chargé (trop de chroniques sous le coude, gastro nucléaire du bébé, partiel de 5h le lendemain matin, soirée avec mémé devant « D&co », apéro prolongé, etc...) ou tout simplement à une musique exécrable (« il faudrait nous payer pour chroniquer une telle immondice »). Pour ma défense, j'avoue n'avoir pas fait attention au promo de mon collègue Keyser. Il est temps de se rattraper. Formé en 2002 à partir des cendres de Without Grief, 21 Lucifers a la particularité d'avoir dans ses rangs le remplaçant de Dan Swanö au sein de Bloodbath : le bien nommé « Sodomizer ». Les Suédois enregistreront deux démos puis signeront chez Karmageddon Media afin de sortir leur premier album In The Name Of… en 2006. Mais les soucis s'enchaînent, le label tarde trop à sortir la galette et le groupe s'en va pour JMT-Music. Manque de bol, ce dernier fera faillite et 21 Lucifers signera finalement chez le ressuscité Pulverised Records.
Mettez de côté le death mélodique de Without Grief, 21 Lucifers envoie lui du bon gros pâté pendant une petite demi-heure. Et leur grind/death/thrash fait très mal aux oreilles : moyenne de titres de moins de 2 minutes, ça « blastouille » sans temps mort (les 56 secondes intenses d'un « Kill Or Blood »), ça hurle à tout va avec quelques grognements jouissifs du chanteur appuyé de son guitariste (l'énormissime refrain de « …Violence ») et les riffs sont bien plus épais qu'un Guy Carlier. La production excellente du Black Lounge de Jonas Kjellgren (Scar Symmetry, ex-Carnal Forge, ex-Centinex) enfonce évidemment le clou. Mais hormis ces influences puisées chez un Nasum et clairement affichées, à l'instar d'un récent Coldworker, la musique extrême de 21 Lucifers demeure plutôt éclectique. Les Suédois n'ont pas franchement peurs de virer au thrash new school façon The Haunted (« Manmade Misery »), au death metal 90's (« Retaliation ») ou carrément au crust cradingue (« Die Dead Gone ») sur un même morceau ! Et puis qui dit suédois et passé death mélo, dit forcément mélodies titilleuses que ce soient dans les leads ou les soli. Des saveurs non négligeables qui permettent de capter encore plus nos pauvres esgourdes en manque.
21 Lucifers c'est aussi des gars ne se prennent en aucun cas au sérieux. Un petit coup d'œil aux photos promotionnelles, aux paroles et une écoute à « 5 Infernal Years » ou la fin de la galette (titres cachés) pour se taper une bonne tranche de rigolade. Alors oui, In The Name Of… terminé, l'auditeur n'aura pas foncièrement retenu grand-chose. Mais ses cervicales certainement. L'objectif musical est effectivement en tout point atteint : c'est plutôt bien fichu et surtout ça bastonne sec et ça colle aux tympans ! Que demander de plus ? Peut-être des compositions légèrement moins inégales et une violence accrue pour entièrement nous annihiler.
Musique sans prétention, In The Name Of… c'est une demi-heure de votre temps pour vous défouler pleinement. Mariant merveilleusement bien une poignée d'influences diverses, le metal extrême de 21 Lucifers n'en est que plus aéré et donc plus redoutable ! Gageons que le départ de Sodomizer pour Bloodbath ne perturbe pas trop l'avenir du groupe car une musique si jouissive ne peut s'arrêter si abruptement.
| Mitch 31 Mars 2010 - 2338 lectures |
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