Motam Death Squad - Fiesta

Ah lala … Derrick est mort. L'homme qui a révolutionné la série policière du 3e âge. L'homme au regard de gastéropode le plus foudroyant à l'est de la Bourgogne. L'homme qui a animé les fantasmes masturbatoires de contingents entiers de patientes dans les départements gériatrie et les hospices bavarois. Cette icône d'un autre genre n'est plus …

C'est quoi ce hors sujet total me direz-vous ? Ils sont allemands les Motam Death Squad ? Ils jouent du Luis Mariano-core ? Non non, rien à voir. Motam DS (en même temps là, dit comme ça, ça évoque déjà plus la vieille Citroën contemporaine des années où Derrick était encore vert …) est un jeune groupe italien qui joue un thrashcore des origines fleurant bon la bière, les vieux Nuclear AsS.O.D, et toutes les crossoveries des débuts, quand hardcore, punk et thrash fricotaient joyeusement en se foutant des étiquettes. Non le truc c'est juste que le tout début du morceau « Fiesta » - qui débute ce CD promo - est exactement le même que celui du morceau « Derrick is gay » de Cadaveric Hunter (sur « Porcinet »), groupe qui va désormais pouvoir chanter « Derrick is dead » !

Qu'est-ce que Motam DS apporte de neuf par rapport à la récente vague revival thrash ? Bah déjà c'est pas du thrash mais du thrashcore (faut arrêter de lire une ligne sur deux hein: c'est marqué juste au-dessus !). On est donc bien plus proche des excellents Municipal Waste que des Bonded By Blood ou autres Warbringer. Et les trois titres présents sur « Fiesta » sont pleins de bonne humeur, d'excès de vitesse et de chœurs de gorilles mal léchés. Pas grand chose de fondamentalement nouveau à signaler ici donc (à part peut-être les maracas à 2:06 sur « Fiesta » … Arriba !), juste un mot d'ordre: fun, old school, speed … En un mot: Fiesta !

Aucun doute là-dessus, ces morceaux sont taillés pour la scène. Le groupe en fait d'ailleurs peut-être un peu trop à ce niveau, le break à base de « C'mon people … » à 0:35 sur « Fiesta » étant un peu trop lourdement caricatural. M'enfin ça ne nous empêche pas d'adhérer au propos de ces sympathiques italiens qui ne se prennent pas la tête et respectent bien les canons du genre: shouted backing vocals à foison, attentes typiques annonçant l'accélération jouissive (à 0:21 sur « Ana(l)thema »), vocaux teigneux tapant plutôt dans les aigus punk/thrash, D-beats d'inspiration punky (à 1:23 sur « Ana(l)thema »), basse qui laisse occasionnellement entendre son gros ronron et ses claquements pendant de courtes incartades … Le groupe nous offre même une bonne mélodie portée par une doublette de guitares qui tranche un peu – pour le meilleur – avec la rugosité ambiante sur le final de « Vatican Mafia Rave Party » ( j'adore ce titre !!!), à 2:54 …

Pour info, le groupe a déjà joué live avec des pointures locales comme Necrodeath, Cripple Bastards, Septycal Gogre (chez qui officie également Los, le guitariste) … Le mastering de ces titres a été assuré par Daniele Giordana, ingé' son live de Hatebreed, et en effet, ces trois titres bénéficient d'un son tout à fait honnête. Maintenant à vous de vous faire votre propre opinion. De mon côté, n'ayant pas encore été trop mouillé par la vague revival thrash(core) récente, j'avoue ne pas en avoir été dégoûté, et ce ne sont pas des petits groupes bien sympas comme Motam Death Squad qui risquent de me détourner de ce style. Pour finir sur une parole constructive, je laisserai la parole à mon libraire préféré afin qu'il dispense ses bons conseils au groupe:

« Quand tu patauges dans la boue saumâtre du manque d'inspiration et que tu cherches une source vive d'idées fraîches, lis Poe, Motam: c'est du lourd »

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