Municipal Waste - The Art Of Partying

Les membres de MUNICIPAL WASTE semblent porter un regard nostalgique sur leurs années collège. Vu la thématique d'un "Lunch hall food brawl" (bataille de bouffe à la cantine, pour les anglophobes), on les imagine plus rivés au radiateur et shootés au blanco que bras levé au premier rang en train de déclamer du Dostoïevsky. Ça tombe bien, ici on a toujours affectionné les branleurs du dernier rang, ceux qui gravaient sur les tables le nom de leur groupe préféré (j'ai connu un fan de CANNIBAL qui faisait ça sur ses bras avec une paire de ciseaux). Et puis des logos comme le leur en 2007, avec une typo pareille, ça sent bon les heures perdues en cours de sciences à griffonner dans la marge, sur la trousse et la veste du voisin de devant. Probablement virés de l'établissement avant d'avoir pu battre le record du nombre de zéro accumulés, les délinquants thrashers ont remis ça quelques années plus tard pour leur premier show, en étant illico condamnés pour incitation à l'émeute !

Un groupe tout de suite sympathique donc, mais qui l'est encore plus une fois qu'on a goûté à leur thrash rigolard et festif qui revisite tout un pan de la scène thrash/crossover US des eighties, de D.R.I. à CORROSION OF CONFORMITY en passant par NUCLEAR ASSAULT. Les riffs, rapides et incisifs, rappellent fortement SUICIDAL TENDENCIES période "Join the Army/Still Cyco" (écoutez "The inebriator" suivi de "Subliminal", le mimétisme est saisissant !) , SACRED REICH pour la vélocité rythmique voire le ANTHRAX des débuts sur "Mental Shock", qui reprend certains plans de "Spreading the Disease". Le chant clair est de mise et Tony Foresta, au registre parfois proche d'un Billy Milano, assure la cadence, bien aidé par des backing vocals à la BIOHAZARD, aussi nombreuses que viriles. Des références appuyées à la scène ricaine des eighties, même si on trouve au détour d'un break un riff à l'allemande inspiré par KREATOR (Chemically Altered). Le credo de MUNICIPAL WASTE (bières, zombies et fun à tout va) les rapproche immanquablement de TANKARD, autres partisans de la débilité assumée avec qui ils partagent un feeling punk alliant l'urgence (des morceaux majoritairement courts, assez proches du "Wonderful Life" des allemands) et la vitesse d'exécution, non sans recourir à quelques blasts bien sentis (Septic detonation). Pas de solis à l'horizon ou presque, tout pour la cogne, et le jeu carré mais basique du batteur s'accorde au genre pratiqué, qui ne supporte aucun temps mort ou baisse de régime.

MUNICIPAL WASTE est donc un best of band de haut rang, plus efficace et puissant qu'un DIVINE : DECAY qui peine à ressusciter le TESTAMENT des premiers albums. Pour peu qu'on apprécie l'exercice et sans chercher midi à minuit moins deux, "The Art of Partying" offre une alternative de choix aux classiques des groupes pré-cités. Assurément l'album de l'été, à écouter à fond les ballons en caillassant les abri-bus devant votre ancien bahut.

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