Quoi de mieux qu'un album de Thrash/Crossover pour passer tranquillement l'été à mosher et justifier le fait d'arborer en 2017 un bandana à la poche de votre jeans moulant ? A vrai dire, on n'a toujours rien trouver de mieux même si j'ai bien en tête quelques albums de (Pop) Punk ou d'Indie Rock qui pourraient également très bien faire l'affaire. Bref, tout ça pour dire que cet été marque le retour des guignols de Municipal Waste, cinq ans après un "The Fatal Feast (Waste In Space)" qui avait su redonner un petit coup de peps à un groupe dont la formule - déjà éculée - commençait à montrer quelques signes de faiblesse. Pour ce sixième album intitulé
Slime And Punishment, Municipal Waste continue son partenariat avec Nuclear Blast. Seule nouveauté au tableau, l'arrivée du guitariste Nick Poulos dans les rangs de la formation de Richmond. L'ex-Cannabis Corpse et actuel Bat vient ainsi apporter son soutient à Ryan Waste jusque-là resté seul guitariste à bord depuis les débuts du groupe en 2001.
Après la déconfiture d'un Justin Osbourn épinglé pour plagiat éhonté quelques mois après son travail sur
The Fatal Feast (Waste In Space), Municipal Waste n'allait certainement pas lui confier l'artwork de son nouvel album. Les Américains se sont donc naturellement (re)tournés vers Andrei Bouzikov, collaborateur de longue date (
The Art Of Partying,
Massive Aggressive,
Toxic Waste) connu pour ses nombreuses réalisations notamment dans le milieu du Thrash (Dust Bolt, Insanity Alert, Nocturnal Graves, Terrifier, Toxic Holocaust, Violator, Warfect...). Malheureusement, on ne peut pas dire que ce soit là son oeuvre la plus réussie même si elle colle plutôt bien au titre choisie pour ce sixième album.
Et d'ailleurs qu'en est-il de celui-ci ? Et bien si j'étais feignant, je vous dirais simplement que Municipal Waste continue de faire du Thrash/Crossover comme il en a toujours fait et que l'arrivée de ce second guitariste leur a surement été bénéfique à en juger par la qualité des riffs revue sensiblement à la hausse. Point final. Mais comme je risque de me faire taper sur les doigts si je n'approfondi pas davantage la question, je vous propose de rentrer un peu plus dans les détails...
Du haut de ses vingt-huit minutes et quarante-cinq secondes,
Slime And Punishment ne ment pas. A l'image des précédents albums de Municipal Waste, le rythme ne faiblit jamais vraiment. Poignée dans l'angle, le groupe américain enchaîne les hymnes à la fête et à l'alcool avec une moyenne de deux minutes par titre. Pas l'temps de niaiser comme disent nos cousins canadiens et c'est à grands coups de tchouka-tchouka et autres cavalcades que le groupe mène sa barque à toute berzingue. Une cadence soutenue que vient souligner des titres particulièrement courts à l'image d'un "Enjoy The Night" affichant moins de cinquante secondes ou encore quelques titres tels que "Breathe Grease", "Dingy Situations", "Amateur Sketch", "Excessive Celebration" ainsi que l'instrumental "Under The Waste Command" qui plafonnent tous en dessous des deux minutes. Il n'y a bien que les mosh part qui ponctuent ici et là chacun de ces quatorzes titres pour venir rompre avec ce rythme d'enfer et ainsi apporter une touche de groove supplémentaire (le title track qui joue la carte du mid-tempo en est sûrement l'exemple le plus parlant).
De son côté, Nick Poulos semble avoir apporté un peu d'inspiration supplémentaire à un Municipal Waste qui, s'il n'a jamais rien inventé, a pu paraître un peu à bout de souffle à la sortie de
Massive Aggressive (son quatrième album en six ans). D'ailleurs, les cinq années qui séparent la sortie de
The Fatal Feast (Waste In Space) à ce nouvel album ont certainement dû être bénéfiques pour l'insipration du groupe dont les membres ont été pas mal occupés ailleurs (Bat, Cannabis Corpse, Iron Reagan...). Bref, tout ça pour dire que les riffs Hardcore/Thrash ultra nerveux du duo Waste/Poulos fonctionnent particulièrement bien (les premiers riffs de "Breathe Grease", le bien nommé "Shrednecks", "Poison The Preacher", "Bourbon Discipline" et son riff très inspiré par Sacred Reich à 0:10, "Slime And Punishment", etc). La formule n'est pas nouvelle mais l'inspiration et l'application sont bel et bien au rendez-vous ce qui s'avère largement suffisant pour convaincre n'importe quel amateur du genre. N'oublions pas non plus le rôle de la basse de Land Phil qui n'a de cesse de vrombir sur tous les morceaux. Un atout évident qui concours à l'énergie communicatrice de ce nouvel album. Même constat pour la voix arrachée de Ryan Waste, largement épaulée par des chœurs bien viriles façon Hardcore, qui n'a de cesse de cravacher au rythme de chaque composition.
Si les fans de Municipal Waste auront dû se montrer patient avant de poser leurs oreilles sur un nouvel album de la formation américaine, je ne pense pas me tromper en avançant que nombreux seront ceux à penser que cela en valait la peine. Pas de surprise en vue à l'écoute de ce dernier album mais une efficacité aujourd'hui retrouvée qui fait de ces presque vingt-neuf minutes un vrai plaisir pour tous les amateurs de Thrash/Crossover sans prise de tête. Probablement pas l'album de l'année mais un bon moment et un retour aux affaires de bon augure.
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28/07/2017 21:52
28/07/2017 12:19