À la différence de ses compatriotes de
REAVERS dont nous avons récemment parlé, les Allemands de
FATAL COLLAPSE ont commencé leur carrière par un EP («
Hell is Here », 2023) avant de proposer leur premier album éponyme. Les différences ne s’arrêtent évidemment pas là puisqu’alors que le premier s’inscrit dans une pure veine
thrash metal aussi
speed que radicale, notre quatuor adopte des tempos assagis (façon de parler) en y incorporant une solide dose de
crossover, style dont je suis toujours friand. Quoi qu’il en soit, le pays semble être de nouveau en plein
boom, nous pourrions aussi citer
EXA comme fer de lance de la scène
metal teutonne actuelle. De toute façon, le
thrash et l’Allemagne, c’est comme la saucisse et la moutarde, le picon et la bière ou la
mannschaft et le mondial de foot, c’est un duo qui fonctionnera éternellement.
Visuellement, d’importants progrès ont été faits depuis le premier disque où la pochette était clairement ignoble, même si cette tête hérissée de derricks (pas la série télé mais ça serait marrant) me rappelle un truc, de vagues souvenirs d’illustrations de
NUCLEAR ASSAULT ou de
VOIVOD peut-être… Cela est de toute façon sans grande importance, la musique proposée ici n’entretenant aucun rapport, consenti ou non, avec ces deux légendes. Comme je ne vous ferai pas l’offense d’expliquer ce qu’est le
thrash crossover, vous imaginerez sans peine le contenu de ces neuf compositions, dépassant d’un poil les vingt-cinq minutes : uniquement des riffs pensés pour le
headbang et le mime des cornes du diable avec nos doigts boudinés dans de sérieuses bagouses
skull, la seconde main fermement agrippée à une pinte de Pils qui tiédit à vue d’œil. Car oui
FATAL COLLAPSE n’est rien d’autre que ce qu’il annonce, une grosse machine de
metal déjà foutrement rodée, aux titres bien ficelés, peu originaux mais systématiquement plaisants, efficaces, entraînants.
Evidemment, cela est surtout redevable à l’excellent travail du guitariste
Buddy, très précis dans son jeu saccadé, parfaitement secondé par le chant rauque typé
hardcore de
Niklas, auquel je trouve une touche 90’s sexy et différenciante. Quant à la section rythmique, infatigable travailleuse de l’ombre (et non pas du sexe), elle joue son rôle à la perfection : la basse
groove (« One of 86 »), prend ses aises au sein de morceaux déjà bien denses, la batterie me semblant elle aussi davantage orientée vers des patterns plus
core que
metal. Ajoutons à cela quelques chœurs virils et la messe est dite, l’adhésion totale. Par conséquent, pour une entrée en matière (le groupe a moins de deux ans d’existence), ce «
Fatal Collapse » montre de belles choses avec une solide maîtrise de ses classiques, une certaine aisance technique et, probablement, un potentiel d’explosivité scénique à explorer. Certainement pas l’album de l’année mais idéal pour les premières mousses au soleil.
On pourra me reprocher une certaine concision dans la présentation de cet album mais que voulez-vous que je vous dise de plus ? Si le style est dans vos critères de séduction, vous avez sans doute déjà tenté l’écoute afin de vous faire votre propre opinion et cela est bien légitime. Quant à ceux qui, quels que soient les arguments, restent réfractaires au
thrash, et il y en a, mon objectif n’est en aucun cas de vous convertir. Par conséquent, j’en ai largement assez raconté pour une bande de types qui, même dans le meilleur des mondes, ne deviendront jamais des rockstars, quand bien même ils seraient des humains sympathiques et gagnant à être connus, selon la formule consacrée.
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