Pest Control - Don't Test The Pest
Chronique
Pest Control Don't Test The Pest
Signé de l’artiste et tatoueur finlandais Max Spoljaric, l’artwork ultra cool et coloré du premier album de Pest Control est probablement ce qui vous a poussé à cliquer sur cette chronique. Sachez d’ores et déjà que vous avez bien fait car même si vous ne connaissez pas encore ces jeunes Anglais fort sympathiques, il y a de grandes chances pour que vous tombiez rapidement sous le charme de leur Thrash / Crossover aussi radical qu’efficace.
Originaire de Leeds, Pest Control voit le jour en 2019 sur les cendres encore fumantes d’Implement. Si ce petit groupe qui n’a sorti que de modestes EPs au seul format cassette ne vous dit absolument rien, sachez qu’à l’exception de Leah Massey-Hay (chant), Joseph Kerry (guitare), Jack Padurariu (basse) et Ben Jones (batterie) ont également collaboré tous les trois avec les excellents Mortuary Spawn (c’est d’ailleurs toujours le cas pour Jack Padurariu). Aussi depuis sa formation il y a quatre ans, Pest Control n’a pas vraiment chômé puisqu’on lui doit en effet trois démos, une compilation ainsi que ce premier album paru en février dernier sur le label anglais Quality Control HQ (Foreseen, Mere Mortal, The Flex, Big Cheese, Zulu...).
Pour enregistrer ces onze titres torchés en un tout petit peu plus de vingt et une minutes, Pest Control s’est adjoint les services de personnes hautement qualifiées pour ce genre d’exercice. Adam Roger (Sewer Fiend, Mere Mortal, Slimelord, Vacuous, Vaticinal Rites, Trench Foot...) signe ainsi l’enregistrement, Ben Jones (Chestcrush, Fatalist, Mortuary Spawn, Vacuous...) le mixage et enfin Arthur Rizk (Power Trip, Enforced, Integrity, Eternal Champion, Cro-Mags...) le mastering de ce premier album. Sans grande surprise, la production à la fois nerveuse et naturelle de Don’t Test The Pest s’avère idéalement taillée pour le job ce qui lui confère d’emblée un certain capital sympathie.
Un sentiment d’adhésion qui ne fait d’ailleurs que croitre à mesure que s’enchainent les titres à un rythme d’enfer. En effet, passé cette excellente introduction instrumentale ("Extermination") qui avec ses leads mélodiques particulièrement inspirés pue à mort la scène Thrash californienne de la fin des années 80 (Heathen, Testament, Forbidden...), Pest Control va très vite s’occuper de mettre les pendules à l’heure. Vous connaissez la chanson aussi bien que moi mais pour qu’un disque de Thrash / Crossover fonctionne, ce qui lui faut en premier lieu ce sont des riffs qui riffent. Pour le coup, Don’t Test The Pest regorge de fulgurances aussi efficaces que réjouissantes qui ne manqueront pas séduire. De "Masquerade Party" à "Buggin’ Out" en passant par "Don’t Test The Pest", "Struck Down" ou "Wake In Hell", vous pouvez me croire quand je vous dis que vous risquez fort de succomber aux charmes de ces Anglais. Un riffing pas bien compliqué qui doit évidemment beaucoup à Slayer ainsi qu’à quelques grands noms de l’époque (on pense pas mal à Nuclear Assault (ou bien encore Municipal Waste dans une version moins fun et plus énervée) sur les passages les plus chaloupés) qui en plus d’être effectivement très efficace, n’en oublie pas de se montrer mélodique lorsqu’il le faut grâce à quelques leads et autres solos souvent courts et intenses mais surtout toujours extrêmement convaincants ("Masquerade Party" à 1:16, « Don’t Test The Pest » à 0:21, "Struck Down" à 1:05 et 1:54, "Judgement Time" à 0:47, l’entame de "The Great Deceiver").
Si les riffs pourraient presque suffire à faire de Don’t Test The Pest un très bon album de Thrash / Crossover, les Anglais possèdent encore deux atouts à faire valoir. Le premier est un sens de la dynamique particulièrement affûté. Peu enclin à étirer son propos trop longtemps, le groupe condense sur des compositions dépassant rarement la minute (seuls "Struck Down" et "The Great Deceiver" le font) tout ce qui fait le charme du Thrash et du Hardcore. Ainsi, outre ces fulgurances exécutées pied au plancher et autres cavalcades thrashisantes, Pest Control prend également un malin plaisir à briser quelques nuques grâces à quelques séquences mid-tempo redoutables ("Struck Down", la première partie de "Iron Cage", "The Great Deceiver") et autres moments taillés pour rendre hystérique les foules ("Masquerade Party" à 0:58, "Buggin’ Out" à 0:51, les dernières secondes de "Iron Cage", "Total Distraction" à 1:35...).
Le dernier de ces atouts est la présence derrière le micro de Leah Massey-Hay dont la voix éraillée et particulièrement énervée apporte à la musique de Pest Control cette énergie et cette vindicte qui caractérise la scène Hardcore. Une voix qui naturellement apporte une touche de féminité bienvenue (on ne va pas se mentir mais ça change quand même un petit peu de toutes ces vociférations masculines) sans pour autant en faire un élément marketing. Bref, la demoiselle fait particulièrement bien son taf, entretenant une rage sincère et évidente tout au long de ces vingt et une minutes particulièrement musclées.
Revenu en grâce ces dernières années grâce à quelques albums et groupes rapidement devenus incontournables, le Thrash / Crossover se porte aujourd’hui comme un charme avec quantité de jeunes formations désireuses de s’engouffrer elles-aussi dans la brèche d’un genre qui lorsqu’il est bien fait comme c’est le cas ici s’avère capable de soulever les foules. Evidemment, Pest Control n’a absolument rien inventé avec son savoureux mélange de Thrash et de Hardcore mais comme souvent cela est bien vite compensé par une incroyable efficacité qui caractérise chacune de ces onze compositions toutes plus redoutables les unes que les autres. Bref, ça tue.
| AxGxB 5 Avril 2023 - 1376 lectures |
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | AxGxB 09/07/2023 11:42 | note: 8.5/10 | Squalala a écrit : Putain d'album, ça fait plaisir d'entendre ça. Merci pour la découverte!
Bah y a pas de quoi |
citer | Putain d'album, ça fait plaisir d'entendre ça. Merci pour la découverte! |
citer | Je les ai connu avec la démo, qui était incroyable.
Ce premier album confirme, sans surpasser. |
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3 COMMENTAIRE(S)
09/07/2023 11:42
Bah y a pas de quoi
07/07/2023 22:18
06/04/2023 22:02
Ce premier album confirme, sans surpasser.