Révélé au monde entier après la sortie d’un premier album pas original pour un sous mais diablement efficace, les Californiens de Drain n’ont pas tardé à attirer l’attention. Un an à peine après la parution de
California Cursed sur le label Révélation Records, le groupe de Santa Cruz signait ainsi avec Epitaph Records pour la sortie de son prochain album. Un disque qui ne verra le jour que deux ans plus tard malgré un premier single ("Watch You Burn") paru dans la foulée.
Outre cette signature sur l’un des plus grands labels de l’histoire du Punk Rock (et cela malgré des choix particulièrement discutables ces dernières années), il est à noter que Drain a quelque peu réajusté ses effectifs avec le départ du bassiste Justin Rhode remplacé un temps par Mike Durrett (Hand Of God, Sunami, ex-Gulch...) avant l’arrivée l’année dernière d’AJ Hoenings (No Pressure) qui à en croire toutefois les crédits et autres photos promotionnelles n’a vraisemblablement pas participé à l’enregistrement de ce nouvel album.
Intitulé
Living Proof, ce dernier est illustré par un certain Silvio Capoferri. Lui qui a déjà collaboré avec Drain par le passé pour la réalisation de quelques flyers et autres t-shirts livre pour l’occasion une oeuvre particulièrement colorée et pleine de vie dans un esprit cartoonesque typiquement californien entre surf, soleil, bronzette et catastrophes en tout genre… Alors évidemment, on peut ne pas apprécier ce genre de traits juvéniles ainsi que ces mises en scène loufoques mais cette illustration a néanmoins le mérite d’attirer l’oeil et d’être plutôt claire sur ce que l’on va pouvoir trouver tout au long de ces vingt-cinq minutes.
Enregistré une fois de plus par l’infatigable Taylor Young (Kruelty, Mindforce, Momentum, Redemption Denied...), le mixage et le mastering ont quant à eux été confiés à Jon Markson (Drug Church, One Step Closer, Samiam...) et Mike Kalajian (Drug Church, Soul Blind, The Bronx...). Sans grande surprise, les trois garçons signent une production massive naturellement taillée pour ce genre de Thrash / Crossover ensoleillé et survolté. Car si trois années séparent ce
Living Proof de l’excellent
California Cursed, on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de choses qui aient changés entre ces deux albums.
Puisant une fois de plus l’essentiel de son inspiration du côté de groupes comme Slayer, Cro-Mags, Suicidal Tendencies, Leeway ou Excel, Drain cultive cette science du riff qui fait mouche. Alors effectivement, on repassera pour ce qui est de l’originalité mais comme toujours là n’est pas l’essentiel. Non, l’essentiel réside bien dans cette capacité à mettre tout le monde d’accord en seulement trois ou quatre coups de poignet. Un exercice primordial lorsque l’on pratique ce genre de Thrash / Crossover si on veut espérer convaincre son monde. Aussi de "Run Your Luck" à "Devil’s Itch" en passant par "Evil Finds Light", "Imposter", "Intermission", "Weight Of The World" ou bien encore "Watch You Burn", attendez-vous une fois de plus à dodeliner de la tête de façon énergique et à serrer du poing en signe d’approbation.
Bien entendu, ce riffing n’est pas la seule source de réjouissance à l’écoute de ce
Living Proof. Entre le chant particulièrement énervé du sympathique et souriant Sam Ciaramitaro dont la diction un brin particulière apporte tout de suite une véritable touche de personnalité, ces brefs élans Death Metal (ce growl fugace entendu sur "Run Your Luck" à 2:30, "Devil's Itch" à 1:07, "Watch You Burn" à 2:10), ce groove particulièrement irrésistible (les breaks ultra-lourds de "Run Your Luck" à 2:17 et "FTS (KYS)" à 1:58, le riffing chaloupé de "Devil's Itch" et "Living Proof", le break central de "Evil Finds Light" entamé à partir de 0:42, "Imposter" à 1:01, "Weight Of The World" à 2:14...) et finalement cette énergie Punk / Hardcore de tous les instants (pas de grosses cavalcades mais un dynamisme insufflé dans chaque intention), difficile de ne pas se laisser transporter par le Thrash / Crossover des Californiens. Aussi le seul véritable reproche que l’on pourrait lui adresser concerne le manque flagrant de solos tout au long de ces vingt-cinq minutes. On trouve bien évidemment quelques petits contre-exemples ("Run Your Luck" à 1:50, "FTS (KYS)" à 1:17, "Weight Of The World" à 1:36) mais dans l’ensemble Cody Chavez se montre malheureusement un petit trop frileux à mon goût sur le sujet. Dommage.
Enfin, saluons également ces quelques moments où Drain a choisi d’être là où ne l’attendait pas nécessairement. D’abord sur la première moitié bien ghetto de "Intermission" où les Californiens laissent la main au rappeur Shakewell. Assez peu client du Rap d’aujourd’hui, force est pourtant de reconnaitre que ces quarante-deux secondes fonctionnent extrêmement bien. Ensuite sur cette reprise de "Good Good Things" des Descendents, petite sucrerie Pop Punk pour le moins rafraichissante qui offre à voir et à entendre un Drain dans un autre registre que ce Thrash / Crossover dont il s’est fait une spécialité.
Calé dans les pas de son prédécesseur,
Living Proof vient ainsi confirmer les espoirs placés dans les Californiens à la suite de ce premier album encensé un petit peu partout. Certes, Drain est un groupe qui prend véritablement toute sa dimension sur scène (suffit de regarder quelques vidéos live pour s’en rendre compte) mais il n’en reste pas moins extrêmement efficace et convaincant sur album. Bref, avec l’arrivée des beaux jours et du soleil,
Living Proof s’impose sans mal comme la bande-son idéale à ces longues journées chaudes et ensoleillées qui s’annoncent. Un disque parfaitement de saison.
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