À en croire Météo France, les jours à venir seront vraisemblablement placés sous le signe d’un grand soleil avec à la clef des températures particulièrement agréables oscillants en moyenne entre 24 et 27°. Un temps idéal pour mettre à jour vos listes d’écoutes quotidiennes et y inclure davantage de Punk Rock, de Hardcore et de Rock Alternatif. Pour ce faire on va bien évidemment vous filer un petit coup de main avec aujourd’hui ce focus sur un groupe californien du nom de Drain.
Originaire de Santa Cruz, petite ville côtière d’environ 63000 habitants située au sud de San José, le groupe qui compte dans ses rangs des membres (Sammy Ciaramitaro et Mike Durrett) et ex-membre (Tim Flegal) de Gulch voit le jour en 2015. S’il va malheureusement devoir faire face à de nombreux problèmes de line-up, Drain n’en reste pas moins productif puisque pendant près de cinq ans celui-ci va enchaîner les démos, EPs, singles, album live et autre compilation de manière tout à fait régulière. Une activité débordante et remarquée qui donnera lieu en avril 2020 à la sortie de
California Cursed, un premier album qui n’est donc pas de toute première fraîcheur mais qui après un bon petit rappel à l’ordre fait la semaine derrière sur les planches, se devait effectivement de figurer dans ces colonnes.
Pour réaliser l’artwork de leur premier album, les Californiens ont fait appel aux services de Chris Wilson, chanteur des excellents Ekulu, à qui l’on doit notamment tout un tas d’illustrations ultra cool et colorées pour des groupes tels que Scowl, Worn, No Pressure, Mindforce, Three Knee Deep, Ekulu et bien d’autres encore. À l’occasion de
California Cursed, ce dernier livre une oeuvre dans cet esprit bande-dessinée qui lui va si bien, reprenant des thématiques chères au célèbre Golden State (le surf, l’océan, la nature...) à travers une vision néanmoins pessimiste et assez peu engageante…
À la croisée des chemins entre Punk, Hardcore et Thrash, la formule concoctée par Drain s’inscrit dans le registre d’un Crossover tout ce qu’il y a de plus classique. Une recette qui manquera peut-être d’originalité pour certain mais dont l’efficacité à toute épreuve permet de reléguer au second plan ce genre de petit détail sans importance. À l’aide d’une production dynamique et naturelle qui laisse à chaque instrument la place nécessaire pour s’exprimer comme il se doit (les amateurs apprécieront surement de pouvoir se délecter régulièrement de cette basse aux rondeurs ultra sexy),
California Cursed brille en premier lieu par la qualité des riffs pensés par monsieur Cody Chavez (rien de neuf dans ce riffing Thrash / Crossover mais de "Feel The Pressure" à "Hyper Vigilance" en passant par "Army Of One", "White Coat Syndrome", "The Process Of Weeding Out" ou "California Cursed", celui-ci fait mouche à chaque fois). Certes, les influences du bonhomme sont ici flagrantes (de Slayer à Suicidal Tendencies en passant par Excel et Cro-Mags) avec notamment un délicieux feeling 80’s présent dans les mélodies ("Hollister Daydreamer"), leads et autres solos qui parsèment ce premier album ("Feel The Pressure" à 2:41, "Army Of One" à 1:27, "Character Fraud" à 0:51, "White Coat Syndrome" à 1:20, "The Process Of Weeding Out" à 1:39...).
Outre ce riffing aux petits oignons,
California Cursed nous régale également par son énergie, son dynamisme, son groove et ses nombreux changements de rythmes. Car si l’album est effectivement parcouru de franches accélérations Punk / Hardcore et autres cavalcades thrashisantes toutes plus efficaces et entrainantes les unes que les autres, celui-ci est également entrecoupé de nombreux ralentissements et autres breaks taillés pour rendre n’importe qui complètement débile. De "Feel The Pressure" et ses premiers riffs mid-tempos à se taper la tête contre les murs à "Hyper Vigilance" et ses deux breaks hyper groovy dispensés à 0:31 et 1:17 en passant par "Army Of One", "The Process Of Weeding Out" ou "California Cursed" et leurs séquences bien viriles entamées respectivement dès 0:46, 1:56 et 1:56, je vous mets au défi de rester de marbre face à ces moments particulièrement bien ficelés qui, s’ils s’avèrent typiques de n’importe quel album de Thrash / Crossover digne de ce nom, n’en demeurent pas moins toujours aussi redoutables lorsqu’exécutés aussi efficacement. Bref, Drain à parfaitement retenu sa leçon et nous la récite ici sans accros, avec aisance, dynamisme et passion, mené au passage par un chanteur particulièrement souriant et charismatique qui transpire de cette même énergie et intensité qu’il met au service de paroles personnelles simples mais néanmoins pleines de bon sens :
"Have you ever put your life on the line? To follow the dream. To feel alive. No? Then don't speak" /
"I’m human like you. Imperfect like you. I hold onto pain. I’m fragmented and cruel" /
"What the fuck are you scared of? Young hearts be free. Why don’t you stop lying to yourself. Find what you love and let it kill you slowly"...
À l’heure où j’écris ces lignes, Drain a déjà signé un deal avec Epitaph Records pour la sortie de leur prochain album qui, si tout va bien, devrait normalement arriver cette année et pour lequel un premier single a été dévoilé (
Watch You Burn) il y a presque un an. Un enthousiasme largement partagé par tous ceux qui ne m’ont pas attendu pour poser leurs oreilles sur cet album qui en effet réserve bien peu de surprises mais qui témoigne également d’un certain talent en matière de Punk / Hardcore / Thrash / Crossover. Bref,
California Cursed n’a pas volé les louanges qui lui ont très justement été adressées à sa sortie. Du coup, si vous étiez jusque-là passés à côté de ces joyeux californiens, je vous encourage vivement à réparer cette erreur au plus vite et à inclure, comme suggéré plus haut, ce premier album dans vos listes d’écoutes estivales. Vous ne devriez pas avoir à le regretter.
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07/07/2022 10:12
06/07/2022 19:06