99% du temps, je suis plutôt d’accord avec moi-même. Par exemple lorsqu’il m’arrive de relire des chroniques rédigées il y a quelques jours, quelques semaines, quelques mois, quelques années, je suis encore très largement en phase avec tout ce que j’ai pu écrire. Le seul truc qui me chagrine alors ce sont ces quelques fautes d’orthographe passées inaperçues et qui me sautent alors aux yeux. Il arrive cependant que je me surprenne à lire des choses qui ne font plus du tout sens à mes yeux. L’exemple le plus probant se trouve certainement dans la chronique du premier album des Texans de Power Trip. Si je devais écrire celle-ci aujourd’hui, je gratifierais probablement
Manifest Decimation d’un joli 8,5/10 (soit un point de plus que la note initiale augmentée depuis d’un demi-point) et surtout je n’écrirai pas de choses aussi invraisemblables que
"force est de constater que le chant manque d’impact",
"quelques titres et/ou passages finalement assez quelconques (...) qui font malheureusement chuter l’intensité" ou encore - cerise sur le gâteau -
"Pas de réelle déception mais quand même, un tout petit peu...". Putain, mais qu’est-ce que j’avais dans le crâne ?
Quoi qu’il en soit, voilà l’occasion rêvée de me rattraper et de faire ainsi oublier ce ramassis d’âneries (car je peux vous dire que je l’ai saigné cet album qui "n’est pas une réelle déception mais un peu quand même"). En effet, quatre ans après
Manifest Decimation, Power Trip revient aujourd’hui avec un deuxième album intitulé
Nightmare Logic. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à première vue rien n’a changé dans le clan des Texans. Entre cette formule à huit titres étalée sur une petite demi-heure, l’artwork signé une fois encore des mains de l’Italien Paolo Girardi et enfin le nom de Southern Lords Records apposé au dos de l’album, les amateurs de la première heure ne seront certainement pas déboussolé par ce retour, disons-le de suite, absolument gagnant.
Pourtant, il y a bien une petite chose qui a changé à l’écoute de ce
Nightmare Logic, c’est la couleur donnée par Arthur Rizk (Eternal Champion, Sumerlands, Inquisition...) à la production. S’il y a toujours un peu de réverb’, celle-ci est désormais bien moins envahissante qu’elle ne pouvait l’être sur
Manifest Decimation. C’était l’un des petits défauts pointés du doigt dans ma chronique et pourtant, force est de constater que je m’y suis depuis très bien accommodé de cette réverb qui dégueulait de tous les côtés, finissant même par y trouver un certain parti pris dans un paysage Thrash aux productions souvent trop modernes pour être honnêtes. Alors non, je n’irais pas jusqu’à dire que je la regrette. Disons simplement qu’une toute petite partie de l’identité de Power Trip s’en est allée mais que cela n’a aucune espèce d’incidence sur la qualité de ce disque fait pour briser des nuques par paquet de... pfff, j’ai arrêté de compter.
Un exercice dans lequel effectivement Power Trip excelle à en juger par cet opener à se décrocher les cervicales. "Soul Sacrifice" est d’ailleurs le titre qui ouvre depuis maintenant quelques mois les prestations scéniques des Texans. Et il ne faut pas avoir fait de grandes études en sciences du riff pour en comprendre la raison. Heureusement que la bienséance fait que j’arrive à me (con)tenir en public parce que sinon je crois que j’aurais envie de tout démolir autour de moi et surtout de me frapper la tête contre les murs tellement ça riff dur. Tinlintintin, tintintlin, tintin, tintinlin... Arghhhhhh ! La suite ne faiblit pas d’un poil avec notamment l’excellent "Executioner's Tax (Swing Of The Axe)" et ses mid-tempo au groove ravageur, "Firing Squad" et ses attaques ultra incisives, "Waiting Around To Die" et son riff principal qui vous marque la cervelle, "If Not Us Then Who" et ces fameux palm mute qui donne toute sa saveur au Thrash... Il n’y a là rien de bien compliqué mais une fois de plus Power Trip fait preuve d’un sens toujours aussi développé de l’efficacité. A côté de ce riffing agressif et naturellement très nerveux, il y a cette multitude de petits détails que l’on ne remarque pas forcément à la première écoute comme ces chutes de manches qui me rappellent le Metallica de
Kill ‘Em All, ces petits riffs en vibrato disséminés tout au long de l’album, l’introduction très inspirée par les bandes-originales de John Carpenter sur "Waiting Around To Die", ces solos souvent très courts mais toujours aussi furieux et enfin ces quelques chœurs viriles utilisés avec parcimonie.
L’autre atout majeur de Power Trip c’est bien évidemment sa gestion du rythme et son goût prononcé pour les mosh parts et autres parties faites pour fouler le dancefloor avec classe et panache. A ce petit jeu-là, les Texans se sont toujours très bien défendus. On se souvient encore du break dévastateur d’"Heretic’s Fork" ou encore de "Crossbreaker" et ses riffs brises-nuques. Et bien même punition ici. Si la plupart des titres sont effectivement menés pied au plancher, nombreuses sont les séquences mid-tempo durant lesquelles Power Trip va venir tout fracasser grâce à un groove absolument imparable. De "Soul Sacrifice" à "Executioner's Tax (Swing Of The Axe)" en passant par "Firing Squad" (1:40), "Nightmare Logic" (2:28), "Waiting Around To Die" et son riffing hyper entrainant, la première minute instrumentale de "Ruination" etc, si vous n’êtes pas pris d’une irrépressible envie de mosher dans votre salon/chambre/salle de bain c’est que vous n’êtes tout simplement pas fait pour le Thrash/Crossover. Point.
En matière de Thrash/Crossover, Power Trip est aujourd’hui l’un des groupes les plus bandants que ce soit sur disque et même (surtout ?) sur scène. Car même si Riley, le chanteur de la formation texane, n’était pas présent sur scène à Paris l’été dernier, le groupe a su nous administrer une sacrée putain de branlée. Je suis vulgaire mais voilà en tout cas la preuve que les riffs sont bel et bien l’atout principal de Power Trip.
Nightmare Logic ne déroge pas à la recette déployée jusque-là par les Américains et continue surtout d’assoir Power Trip comme l’une des références les plus enthousiasmantes en matière de Thrash / Crossover. Quel pied quand même !
10 COMMENTAIRE(S)
03/04/2017 15:11
24/02/2017 09:10
15/02/2017 20:26
13/02/2017 20:12
13/02/2017 19:13
13/02/2017 17:35
13/02/2017 17:30
Y a pas à dire, ça bute.
13/02/2017 16:13
J'ai du l'écouter 15 fois depuis samedi dernier haha
Et puis bon, c'est du Thrash/Crossover, ça reste donc plus simple à assimiler/chroniquer.
J'espère choper une place pour leur date parisienne avec ND et Brujeria.
13/02/2017 16:11
13/02/2017 15:25