Plague Years - Circle Of Darkness
Chronique
Plague Years Circle Of Darkness
Comme cela arrive souvent, je serais bien incapable de vous dire précisément comment Plague Years a fini par échouer dans mes oreilles. Probablement encore un hasard du flow Deezer ou des enchainements de vidéos sur Youtube, toujours est-il qu’une fois de temps en temps on remercie gracieusement cette joyeuse fortune pour la découverte, c’est le cas ici. Pourtant même si « Circle Of Darkness » s’avère être leur vraie première offrande longue durée, nos Américains comptent déjà six ans d’existence et deux EPs au compteur, assez fournis d’ailleurs puisque composés chacun de six titres sans aucune redite. Quoiqu’il en soit et malgré ces trois sorties, Plague Years était jusqu’ici resté en dehors des radars pour moi comme pour beaucoup d’entre vous probablement et c’est bien dommage ! Nous allons réparer cela !
En effet quand bien même « Circle Of Darkness » ne révolutionnera en rien le style pratiqué ici, force est de reconnaitre que l’exécution exemplaire le rend d’une efficacité redoutable ! Si un riffing de bucheron aux gros biscotos vous fait directement de l’œil et que l’évocation de noms tels que Power Trip ou Enforced vous file la trique, alors il se pourrait bien que ce premier opus de Plague Years squatte un petit moment vos platines car à quelques différences près (sur lesquelles nous reviendrons plus tard) les dix titres alignés ici sont grosso merdo dans la droite lignée d’un « Murder Manifesto » ou d’un « Kill Grid » (en plus d’une cover signée dans le deux cas par Joe Petagno). Au-delà du côté volontairement alléchant de ce name dropping des familles, vous avez probablement maintenant une assez bonne idée de ce qui vous attend ici à savoir un mélange savamment acéré de thrash et de hardcore, le tout baigné d’ambiances plus lourdes et fuligineuses. Les riffs affûtés comme des lames de rasoirs vous entailleront les chairs tout au long de ces quarante-deux minutes mais vous en redemanderez tellement c’est bon ! Constamment soutenu par la rythmique vindicative irréprochable de Mike Jurysta, que ça soit sur un mode tchouka-tchouka rageur pied au plancher (« Play The Victim » une fois passée sa petite intro bien thrashy, le début tonitruant de « Witness Hell », du titre éponyme ou de « Incantation ») ou bien sur un versant plus accrocheur et headbanguant au possible (la petite bombe « Paradox Of Death », « Eternal Fire », « Evil One », la fin de « Incantation », « NRFTL », « World In Blood ») le guitariste Eric Lauder n’y va pas avec le dos de la main morte, régalant son auditoire de A à Z par son riffing qui fait systématiquement mouche, se permettant même quelques petites notes de mélodies et solos qui viennent pimenter ce voyage bien mouvementé.
Mais au-delà des ressemblances avec les deux groupes précités et des influences partagées (oui bien sûr vous retrouvez également vos vrais petits morceaux de Slayer dedans : le début de « Evil One » ou la fin de « Urge To Kill » par exemple), le quatuor parvient à se distinguer par un penchant assez marqué à s’égarer sur des terrains plus fangeux grâce à de nombreux breaks plus lents (la fin de « Play The Victim », « Circle Of Darkness » à 49’’, « Incantation » à 2’30) voire franchement écrasants (« Witness Hell » à 2’35, « Eternal Fire » à 4’36, « Circle Of Darkness » à 2’24, « Urge To Kill » à 2’23). L’ambiance générale s’en trouve fortement assombrie et l’on marche parfois presque sur les plates-bandes d’un death metal floridien aux accents évocateurs d’un « World Demise » et ce ne sont pas les quelques solos aux notes justement très Obituaresques qui viendront me contredire (à la fin de « Paradox Of Death » et « Evil One »).
Les plus attentifs d’entre vous auront peut-être noté que je n’ai toujours pas évoqué le chant… à dessein, car on pointe ici l’élément qui peut-être en fera tiquer certains comme ce fut mon cas au début. En effet le timbre de Tim Engelhardt s’avère assez particulier et potentiellement un peu rebutant initialement, très rauque et assez aigu, une sorte de mélange de Jamey Jasta, John Tardy et d’un autre dont le nom m’échappe encore à l’heure où j’écris ces lignes (le Jeff Becerra récent peut-être, si vous avez des idées n’hésitez pas dans les commentaires). Si à titre personnel j’ai fini par m’y faire avec le temps j’imagine que d’autres pourront peut-être rester bloqué. En tout cas même si sa prestation ne fera probablement pas l’unanimité, reconnaissons-lui néanmoins une volonté d’en découdre à toute épreuve, s'arrachant les cordes vocales quatre-vingt-dix pourcents du temps et s’il s’essaie avec une extrême parcimonie à quelques digressions plus ’’chantées’’ l’ensemble reste sur un ton bien agressif qui in fine colle plutôt bien à l’ambiance générale.
Si l’on met des côté quelques petits défauts, mineurs, et qui laissent encore une petite marge de progression à Plague Years (on pourrait également y ajouter une prod un poil renfermée et des guitares qui auraient mérité d’être mises un peu plus en avant), ce premier opus s’avère diablement efficace. Un riffing tranchant, une rythmique alliant pilonnage en règle et attaques ciblées à l’arme lourde, « Circle Of Darkness » renferme tout ce qu’on attend d’un album de thrash/crossover digne de ce nom. Sorti il y a maintenant dix-huit mois (via le label New-Yorkais EONE), on peut légitimement espérer un successeur prochainement. Il va sans dire que je l’attends de pied ferme !
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