The record you hold in your (…) hands right now is a tribute to you.You were the guy or gal with the twenty-dollar (Pound, Euro, Yen, Zloty, etc. etc.) bill and we were the jukebox. You picked the songs and we played them. You were the conductor and we were nil but your willing slaves in metal servitude. That may be the stupidest sentence ever. Anyway, you get the idea.
On cerne bien le concept oui, sacré Scott Ian! Malgré tout le respect que je dois au bonhomme et à son groupe de toujours (avec la récréation S.O.D., ok), la vérité, c'est que ANTHRAX, qui sort d'un trou noir discographique de cinq ans et de deux cuites sévères –
qui se souvient de « Stomp 442 » et « Volume 8 » hormis d'irréductibles fidèles de ma trempe ? – a besoin de se refaire la cerise et que la sortie d'un album décent, « W.C.F.Y.A. », n'y suffira sans doute pas. Alors en l'espace de deux ou trois ans on aura droit, outre un nouveau full length, à un témoignage live avec John Bush (le DVD « Music Of Mass Destruction »), au réenregistrement des classiques de la période Neil Turbin/Joey Belladonna sur le « The Greater Of Two Evils » ici présent ainsi qu'à un
reunion tour avec les revenants Dan Spitz, Belladonna et même Frank Bello, parti un temps se vider la tête dans HELMET pendant que Joey Vera (ARMORED SAINT) assurait l'intérim. Une reformation temporaire seulement motivée par le tiroir caisse, Scott Ian l'a récemment reconnu, qui a eu pour effets secondaires de rabaisser ANTHRAX au rang de publicité vivante pour « This Is Spinal Tap », l'excellente et indémodable comédie de Rob Reiner. Après la bonne blague Dan Nelson et le retour revanchard d'un Bush venu jouer les pompiers de service, ANTHRAX a finalement réintégré le big four –
au moins sur le plan marketing - malgré les réticences d'un Kerry King qui aurait plus volontiers cédé la place à EXODUS, groupe bien plus méritant aux dires de l'intéressé !
S'il est encore trop tôt pour jauger la crédibilité du groupe en 2010 –
on attendra pour cela la sortie maintes fois reportée de « Worship Music » et leur prestation scénique au Sonisphere Festival – reconnaissons, pour revenir à nos chèvres sacrifiées sur l'autel du dieu dollar, que ce « The Greater Of Two Evils » est tout de même digne d'intérêt. Première bonne raison de prêter une oreille attentive à ces nouvelles versions, le modus operandi : la setlist ayant été constituée avec l'aval des fans sur le site web du groupe, on ne pourra donc pas se plaindre de l'absence de tel ou tel morceau, d'autant que ANTHRAX a brassé large avec pas moins de dix sept extraits pour la version digipack
extended. Du reste (non, Thierry Roland n'est pas le seul à resservir cette expression du fond des âges), tous les classiques du groupe sont présents dans le tracklisting, de « A.I.R. » à « Indians » en passant par « Madhouse » et « Metal Thrashing Mad ». Deuxième élément qui joue en faveur de cette opération ravalement de façade, le choix payant pour ANTHRAX de s'enfermer deux jours durant dans un studio pour livrer en trois prises maximum une relecture très brute, très live des classiques d'antan, l'interprétation de Bush n'étant pas le seul changement majeur à l'ordre du jour ; l'écueuil de la grosse prod burnée et sans âme est donc évité, ANTHRAX agrémentant les morceaux de nouvelles introductions (« Madhouse », « Belly Of The Beast ») ou d'adjuvants rythmiques bien sentis comme ces salves de blasts sur la surpuissante « Gung-Ho » ou « N.F.L. » ! En ce qui concerne les albums
« Spreading The Disease » et surtout
« Among The Living », le lifting opère à plein ici d'autant qu'on n'a plus à souffrir les vocalises hors contexte de Belladonna avec un John Bush bien plus à son aise que son prédécesseur dans un répertoire plus rapide, plus thrash que le heavy rock teinté de power auquel on a été habitué par la suite. Ceux qui ont toujours regretté le massacre belladonnien sur
« Among The Living » ne réfléchiront donc sans doute pas à deux fois avant d'acquérir un « The Greater Of Two Evils » qui regroupe pas moins de cinq titres du meilleur album de la bande à Scott et Charlie.
Au rayon avaries, signalons toutefois le manque de tenue de la relecture de « Be All, End All », seul survivant de l'album
« State Of Euphoria » sur lequel on peut regretter le registre plus mélodique de Joey et surtout les solis de Dan Spitz, son remplaçant de fortune Rob Caggiano étant tout sauf un guitar hero. Les solis donc, gros point noir de «The Greater Of Two Evils », l'interprétation de Rob frôlant le massacre intégral sur bon nombre de titres à l'exception d'une variation noisy intéressante sur « N.F.L. », dont le final reprend le démarrage de « Time ». Notons les versions plus satisfaisantes de ceux tirés de
« Persistence Of Time », album plus sombre qui s'accomode mieux d'une réinterprétation brute de décoffrage de la pachydermique « Keep It In The Family ». N'ayant jamais eu l'opportunité de m'attarder sur le premier effort du groupe, je serai bien en peine d'arbitrer le combat Bush/Turbin mais vu la valeur ajoutée au jeu de Charlie Benante sur l'ensemble de la galette, il y a fort à parier que les « Panic », « Anthrax » et autres « Deathrider » surpassent sans peine les originales. En résumé, voilà un bon skeud qui conviendra autant aux néophytes qu'aux irréductibles du combo new-yorkais, lesquels verront d'un œil bienveillant ce retour aux sources thrash après les années d'errance post
« Sound Of White Noise ».
5 COMMENTAIRE(S)
17/01/2010 21:49
17/01/2010 12:10
Je n'ai jamais dit ça. Mais trente ans après, c'est sans doute trop tard pour l'écouter et avoir un avis objectif dessus.
16/01/2010 16:13
16/01/2010 14:05
16/01/2010 13:02