Laissant tomber un pied dans la vague death mélodique « mainstream » (refrains « Chéri FM » et riffs en carton pate) sur
A New Disease Is Born, Nightrage confirmait ainsi sa descente après un
Descent Into Chaos (jeu de mots non voulu) bien fade… Mené à la baguette par le vieux Marios Iliopoulos, le bonhomme se retrouvera seul à la barre, ses anciens acolytes rejoignant l'infâme Dead By April (je n'ose imaginer la suite de Nightrage avec de tels gugus). Pour ne pas finir comme le regretté Exhumation, Marios ira donc recruter une bande de jeunots dont le guitariste prodige Olof Mörck (lead guitariste de Dragonland, Marios ayant fait apparition sur
Astronomy). Le sang neuf intégré, Nightrage peut désormais espérer égaler son rafraîchissant
Sweet Vengeance. Toujours chez les Allemands de Lifeforce Records et épaulé du fameux studio Fredman, les Greco-Suédois reviennent avec leur quatrième album
Wearing A Martyr's Crown.
Tompa (At The Gates), Gus G. (Firewind), Per M. Jensen (The Haunted), Tom S. Englund (Evergrey)… Il va falloir s'y faire, on ne retrouvera jamais un
Sweet Vengeance-bis. Mais la tête pensante Marios Illiopoulos est toujours d'attaque et autant vous le dire de suite, Olof était peut-être le chaînon manquant (Marios étant le seul guitariste sur
A New Disease Is Born). Le retour aux sources annoncé était donc bien réel. Place aux riffs mélodiques indécrottables par paquet de cents, aux soli de « guitar hero » (les frères Amott peuvent se rhabiller) et évidemment aux sublimes passages acoustiques de la vieille école pour vous achever sur place. Adjectifs évidemment à placer sur chaque titre composant ce
Wearing A Martyr's Crown même si « Abandon », « Mocking Modesty » ou « Sting Of Remorse » (sûrement l'un des meilleurs titres de Nightrage avec un solo monstrueux de Gus G. en prime !) vous feront plus dresser l'engin... Associé à la production mastodonte des studios Fredman, un vrai régal que de s'enfiler ces rafales de mélodies (« Collision Of Fate ») !
Et niveau hurleur me direz-vous ? Malgré une petite frayeur de chant clair sur le titre éponyme et « Futile Tears » et quelques poussées peinant en puissance, la nouvelle recrue hurle de façon plus que correcte, modulant ses vocaux avec une maîtrise certaine (loin devant l'escroc de l'opus précédent). Concernant la rythmique, le jeune gaillard (20 ans) se débrouille quant à lui merveilleusement bien (même si on aurait apprécié quelques phases de bourrinage à l'instar de la nouvelle scène teutonne). L'arme ultime pour rependre le trône au final ? Peut-être que si Nightrage avait misé quelques cartes sur l'émotion ou sur des touches personnelles (plus agréable à chroniquer au demeurant) à l'instar de
Sweet Vengeance (on n'y revient à chaque fois !) je vous aurais certainement confirmé la chose. Et puis pour faire la fine bouche on remarquera quelques baisses de régime en milieu d'album mais rien de bien méchant.
Cela faisait une éternité que je n'avais pas entendu un album de (vrai) death mélodique aussi fouillé et accrocheur. Si seulement Nightrage avait osé quelques expérimentations et n'avait pas sorti
Sweet Vengeance, le spectre rôde encore…
Wearing A Martyr's Crown est assurément l'un des albums indispensable de cette année 2009 pour n'importe quel adepte de metal mélodique. Son titre de clôture instrumental « Sting Of Remorse » vaut à lui seul son achat. Si la bande reste la même et affûte son style (les soli ne font pas tout), la suite risque de faire de gros dégâts !
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