The Puritan ou l’album le plus mauvais de Nightrage à l’heure où j’écris ces lignes (sorti il y a deux ans quasiment jour pour jour), ne m’avait comment dire… Pas laissé un souvenir impérissable… Et les premiers extraits dévoilés de ce
The Venomous n’iront pas me rassurer. Mais bon pour un style éteint que j’affectionne et un groupe qui aura accompagné nombre de mes étés (cheveux devant le ventilateur en 2003), je ferai un effort. Comme à chaque offrande de la bande grecque/suédoise, c’est la chaise musicale des musiciens : Nightrage possède désormais un batteur fixe en la personne de Lawrence Dinamarca (Carnal Forge) et surtout un deuxième guitariste (le méconnu Magnus Söderman) pour épauler un Marios un peu en peine d’inspiration il faut le dire. Ce dernier retourne au pays pour ce septième opus, enregistrement au studio Zero Gravity à Athènes (responsable du très bon
Insidious) et artwork brillant signé du local Vagelis Petikas (nom à retenir).
Alors oui, si vous fiez comme moi aux extraits proposés, je pense au soporifique titre éponyme ou au quasi-néant « Affliction » (le chant clair de Lawrence Mackrory (Darkane) fait de nouveau son apparition), il sera bien difficile de trouver un quelconque intérêt à pousser l’écoute sur ces 50 minutes (oui tout de même). La chronique devrait être expédiée… Et pourtant, le deuxième morceau « Metamorphosis/Day Of Wrath » en fera sourciller plus d’un ! Comme si le groupe souhaitait faire taire les détracteurs en délivrant certainement le titre le plus « rentre dedans » de sa discographie. Une sorte de retour au death/thrash « up-tempo » (on doit approcher les 230 BPM) de
Descent Into Chaos façon Terror 2000/Dimension Zero voire The Crown. Rien de révolutionnaire mais une musique burnée de la sorte associée aux leads iodés accrocheurs, on en redemande. La nouvelle recrue de Carnal Forge Lawrence Dinamarca maîtrise pour sûr le blast-beat, son jeu thrash martial et ses quelques accélérations arrivent à faire leur effet. Pour les subtilités en tempo modéré par contre il y aura peu à grignoter.... Mais Nightrage c’est avant tout son socle mélodique, les beaux jours approchent et les mélodies ensoleillées typiques du jeu de Marios sont là pour agripper le tympan. Aidé du deuxième guitariste (vidéos « playing through » à l’appui), les deux manches balanceront des leads power/heavy montant encore d’un bon cran mais surtout sans surenchère, avec un réel « feeling ». Mention particulière pour « In Abhorrence » (2:07), « Bemoan » (2:16), le tube « The Blood », « From Ashes Into Stone » (sacré intro), « Trail Of Ghosts » (façon death mélodique 90’s), « Desolation And Dismay ». Nous voici 15 années en arrière.
Retour à l’efficacité d’un
Insidious ? Non le spectre
The Puritan n’est pas gommé. J’appellerais cela le syndrome Arch Enemy. Des morceaux démarrant en trombe par une jolie mélodie pour retomber brutalement (« In Abhorrence ») sur des couplets du pauvre (« Catharsis » à 0:48 ou « From Ashes Into Stone » limite neo/metalcore) mais suivis par un break aux lead/soli « guitar hero » ahurissant pour rebooster la chose. Le contraste des compositions est assez énorme. Dans un format condensé (morceaux rognés de moitié très facilement) je pense que la pilule aurait pu passer plus gracieusement mais sur 50 minutes… Ardu de tenir l’écoute entièrement, surtout en fin de parcours (l’instrumentale de conclusion assez faiblarde « Denial Of The Soul » n’aidant pas). Le chant hurlé du petit gaillard aurait pu lui aussi de nouveau lasser, mais le frontman semble avoir gagné en coffre (des intonations criardes rappelant parfois un Speed Strid), à cracher du sang par terre avec. Bon point (à voir en « live » tout de même).
Plus travaillé que son prédécesseur et montant d’un niveau dans les leads virtuoses, les longueurs et ses aspects réchauffés empêcheront ce
The Venomous de réellement marquer notre attention (à l’instar du dernier Mors Principium Est). Pour sûr ces mélodies humant l’huile d’olive et la feta ou les soli infaisables ravageurs (que l’on imitera en caleçon) sauront de suite cibler notre nostalgie de 2003, mais la masse de remplissages limite « metalcore » générique étouffants feront inéluctablement décrocher… Les amateurs de death mélodique devront prendre encore leur mal en patience pour ce début d'année.
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