Sorti de nulle part,
Wearing A Martyr's Crown avait été une plutôt une bonne surprise de mon côté, je n’attendais pas grand-chose de la part de Nightrage après la douche froide « mainstream »
A New Disease Is Born. Le remaniement complet (et jeune) de line-up aura clairement permis de rebooster le groupe (seul papy Marios restant à la barre). Pour leur cinquième album
Insidious, le groupe suédois (aux racines grecques) aguichera ses auditeurs en annonçant la présence d’invités de marque. Et pas des moindres : Tomas Lindberg (besoin de présenter le rouquin barbu ?), Gus G (Firewind, Ozzy Osbourne), Tom S. Englund (Evergrey), Fredrik Nordström (au mixage ici)… Ceux vénérant l’ensoleillé
Sweet Vengeance (impossible de détacher cet album de la canicule de l’été 2003) verseront inexorablement une larme. Et oui, il s’agit ni plus ni moins des « stars » qui y auront figurées (seul Per M. Jensen de The Haunted manque à l’appel) ! A ça s’ajoute les deux chanteurs Grecs Apollo Papathanasio (Firewind) ainsi que John K. (Biomechanical). Plus qu’alléchant.
Reprenez son prédécesseur
Wearing A Martyr's Crown, enlevez-lui donc ses quelques longueurs et vous aurez un aperçu assez concret d’
Insidious. Encore une fois et je ne m’étendrai pas dessus, on se retrouve avec l’archétype même du death mélodique « from Gothenburg » : salves de riffs mélodiques, passages « directs », breaks acoustiques, soli heavy et refrains simplistes imparables… Vu et (re)revu mais toujours aussi efficace. L’association de deux chants (voire trois sur certains morceaux) ne pourra qu’émoustiller l’auditeur (le refrain de « This World Is Coming To An End » à hurler dans la rue, le maestro Tompa est à vénérer) et accentuera le dynamisme de l’album. Un dynamisme qui manquait parfois à
Wearing A Martyr's Crown aussi bien dans les compositions que dans les hurlements, le père Antony ayant un spectre vocal assez limité... Malgré tout, la présence des invités reste au final assez discrète et c’est bien dommage, les quelques percées (anecdotiques) de Tom S. Englund nous renvoyant avec émotion en 2003. On en redemande. Nightrage gomme ainsi ses passages à rallonge pour titiller notre oreille le plus souvent possible. Dans ses cartons, une quantité ahurissante de mélodies chaudes enivrantes (à écouter évidemment en voiture sur le chemin de la plage), du titre d’ouverture « Delirium Of The Fallen » en passant par l’épique « Sham Piety », « Cloaked In Wolf Skin », « Utmost End Of Pain » ou encore « Poisoned Pawn ». Ajoutez à ceci des « battle » de soli de « guitar hero » sur chaque titre (ah ce « Poisoned Pawn » !) entre Marios, Olof et Gus G pour une surcharge jouissive de mélodies. Nightrage propose tout simplement l’album le plus « catchy » de sa discographie, l’étiquette « death mélodique » prend ici tout son sens. Néanmoins comme à chaque galette, à côté de ce stock impressionnant de riffs entêtants, viendront se coller ces passages « rentre dedans » aux accents thrash pour prouver un tant soit peu la masculinité du groupe (le titre éponyme et « Cloaked In Wolf Skin » en tête). On regrettera d’ailleurs un jeu de batterie plutôt riche et pêchu mais sous-mixé au profit des guitares (artères principales de Nightrage),
Insidious aurait pu gagner en intensité. Le problème c’est que ces moments plus « velus » sont assez inégaux voire carrément pauvres pour certains (« Wrapped In Deceitful Dreams ») et créeront quelques baisses de régime crispantes (53 minutes à tenir tout de même). Le coup de fouet « in extremis » se traduisant par une mélodie, un solo ou un « guest de luxe » en juxtaposition.
En ces temps aseptisés, rares sont les groupes à délivrer du death mélodique « old school » (comprendre sans claviers et refrains FM) de qualité. Evidemment Nightrage ne marquera pas les esprits, nous pondant un énième album du style sans aucune prise de risque… Sauf qu’
Insidious reste des plus efficaces. Une cargaison de mélodies méditerranéennes et des invités « stars » qui auront assurément le dernier mot. Impossible de ne pas repenser à
Sweet Vengeance. Même constat donc que pour
Wearing A Martyr's Crown, moins de déchets et quelques expérimentations devraient suffire à ce que Nightrage s’impose d’avantage.
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