Impious - Holy Murder Masquerade

« Mieux vaut tard que jamais » : une de mes grandes réflexions (avec « penser à acheter du pain ») lors de ma première écoute de ce nouvel opus des Suédois d’Impious dans mon bus quotidien. Effectivement je découvre ce groupe en ce chaud mois de janvier 2007 et çà malgré une formation en 1994 (par mister Johan Lindstrand himself, juste avant The Crown) ainsi que quatre albums déjà au compteur ! Ce n’est qu’en 2004 avec leur album Hellucinate que le groupe se dévoile à un plus large public (sans moi), merci Metal Blade ! Toujours chez ce dernier, Impious revient nous asséner son death/thrash ponctué de mélodies des plus efficaces avec un nouveau concept fort intéressant : une sorte d’album/comics glauque qui nous plonge tout droit au côté du héros psychopathe.

« Forgive Me Father For I Will Sin », la lecture de la BD et l’écoute de Holy Murder Masquerade peuvent enfin commencer. A peine le titre lancé qu’on comprendra que chaque page du livret correspond à un titre de l’album mais qu’en plus les répliques des bulles concordent avec les paroles. Amateurs de bandes dessinées noires vous devriez être ravis de suivre les différents meurtres du personnage principal légèrement dérangé grâce à des dessins très soignés mais surtout à une musique bien accrocheuse ! Place à du thrash/death méchamment entraînant combinant avec intelligence influences américaines et scandinaves (à l’instar d’un The Forsaken/ Incapacity) : grosse basse omniprésente (arme ultime pour les amateurs), riffs et rythmique « bouge permanente », jolis soli, chant death prenant… Bref une recette qui date de Mathusalem mais qui a le mérite de fonctionner grâce à une ambiance léchée et des mélodies bien trouvées. Car même si la dominante reste metal « move your body », des jolis refrains (« The Confession », « Bound To Bleed ») et mélodies («Bloodcraft ») viennent étoffer tous ces titres. Et lorsque la synergie est parfaite çà donne quelques gros hits, je pense en particuliers à « Three Of One » (avec ses passages acoustiques étonnant) !

Les autres titres plus « énervés » ne sont pas en restes et n’auraient pas fait tache sur un album de The Forsaken par exemple avec des noms tels que « T.P.S. », « Death On Floor 44 » (miam ces accélérations !), « Everlasting Punishment » (mange moi ce pâté !) ou « Purified By Fire » (swedish thrash/death powa) ! Mais ce qui étonnera surtout avec Holy Murder Masquerade c’est l’ambiance sombre assez unique qui s’y dégage. La faute certainement (et inconsciemment) à ce concept qui nous font rentrer dans la peau du tueur avec un plaisir malsain et sans réelles difficultés. Impious propose ainsi des titres plus calmes dont l’oppression reste assez jouissive comme en témoigne le titre éponyme (épaulé de Thomas de Lord Belial au chant) sonnant très Lord Belial next-gen d’ailleurs ou la génialissime conclusion « Dark Closure » (pas plus explicite). Vous ajoutez à cela une voix très caricaturale (très jeu-vidéo je trouve) du personnage principal de la BD comme interludes et vous demanderez plus de titres de ce genre ! Malheureusement la majorité des titres restent dans l’esprit thrash/death suédois : bien fichus mais très vite oubliés… C’est bien dommage car le talent et les idées y sont mais ne sont pas assez exploitées. Peut-être pour le prochain album ?

Impious nous livre ici un fort bon album : original, prenant et défoulatoire ! On regrettera que l’aspect « sombre » n’ait pas été plus développé au profit d’un thrash/death mélodique assez convenu… De toutes les façons, pour ceux qui ne connaissent pas le groupe (comme moi avant) vous devriez poser une oreille car ces Suédois savent faire de la bonne musique et devraient certainement sortir une petite bombe prochainement.

DONNEZ VOTRE AVIS