Il est un jour où, même si je me repose, j'ai envie de décharger toute la puissance que j'ai contenue semaine après semaine. Il y a ce moment délicieux où le corps et l'esprit n'en peuvent plus, et qu'il faut tout envoyer valser dans une activité grondante et épuisante. Je place le banc, je me saisis d'haltères et je me défonce comme jamais.
Et pour que ça soit ton sur ton, il faut un son qui bourrine sec. On pourrait aller sur du goregrind, avec un growl caverneux et crade, ou sur du MeloDeath histoire d'avoir des élans puissants. Mais, non, je choisis le Terror Succeeds d'Impious.
Impious, c'est un peu le groupe dont on entend parler vite fait, mais dont on sait peu de choses finalement. Connu sur Internet pour leur très controversée cover du One de Metallica, ce groupe s'est taillé une réputation autour d'un genre mêlant Melodic Death à la suédoise sur
"Holy Murder Masquerade" et Death metal suédois old-school sous prod moderne avec "Death Nomination". Mais quid de ce Terror Succeeds, témoin d'un ancien style du groupe, que j'ai dû trouver en occaz au fin fond d'Amazon ?
En lisant quelques commentaires, certains internautes parlaient de « Turbo metal » pour cet album. Il suffit de prendre un morceau comme Terror God pour comprendre pourquoi : le son de batterie est dingue. Dingue parce que d'une vélocité assez rare dans le genre du Thrashened Death, avec des blastbeats d'une violence inouïe. C'est un putain de bulldozer dans la tronche. C'est vif, d'une agressivité crasse. Ça tabasse bien comme il faut.
On ouvre donc le disque sur un trio de morceaux menés tambour battant, pied au plancher, pas le temps de niaiser. Une fois que tu ramasses tes dents, tu vas enfin commencer à avoir des moments plus calmes avec Nuclear Storm Demise. Et dès lors tu commences à comprendre ce qui cloche avec l'album : la production est un peu à la ramasse.
Le chant de Martin Åkesson, bien plus audible sur les productions futures, est complètement étouffé par le gros magma brutal de l'instrumentale ! Le pire étant sur Diseased, un morceau qui contient à la fois ce qui me plaît et ce qui me fatigue dans ce disque : autant c'est costaud, autant c'est d'une confusion parfois affligeante ! On a la désagréable sensation que ça part dans tous les sens ; ça blast sans arrêt, parfois on a des passages mid-tempos avec des transitions aussi fines que le jeu de batterie. Que ce soit sur The Punishment (avec une tentative d'intro et de mélodie pas désagréable mais assez brouillonne), Dimension Hell ou Black Death, on ressent une certaine dysphasie entre les pistes. La sauce ne prend pas car les transitions sont bancales et que l'ensemble semble décousu. On a quand même quelques instants délicieux, tels que les ruptures et glissements de frettes de Black Death ou les alternances brutal/mélodique de The Punishment. C'est juste qu'on semble passer du coq à l'âne sans raison valable.
Alors qu'on a eu la tête dans un étau sur les trois premiers titres et, ensuite, qu'on s'est demandé dans quel foutoir on se trouvait avec les morceaux suivants, on en vient à la dernière partie avec The Loss of Life et Nightmare Resurrection. Et là, tu ne comprends pas.
Tu ne comprends pas pourquoi on a mis autant de temps à arriver à des morceau de 5 minutes 30 élevés et avec un vrai souci de cohérence et de progression.
Tu ne comprends pas pourquoi le mix entre mélodies et instants hargneux fonctionne ici à merveille.
Tu ne comprends pas pourquoi on a enfin des transitions bien fichues.
C'est simple. The Loss of Life propose un départ qui passe tout seul, puis une rupture à la guitare sèche qui reste dans une cohérence avec le côté vif, énervé et pressé car elle colle avec la piste de batterie. L'écriture y est inspirée, si bien que le mid-tempo passe crème, et évoque un peu ce qu'on peut avoir dans le « And Justice for All » de Metallica sur « To Live is to die ».
Vient alors l'ultime morceau qui semble arrondir le tout et renvoyer une image globale de l'album : surprenant départ avec la batterie à fond, cependant la basse y est bien en avant. La guitare y est plus tranquille, presque mélancolique, puis il y a une reprise du style habituel avec un mid-tempo qui fait plaisir également, accompagnée de choeurs féminins sortis d'on ne sait où.
On termine ainsi avec un sentiment d'inachevé, comme si ça s'arrêtait là où ça devait commencer.
C'est finalement ça qu'on retiendra de cet album : ils avaient plusieurs ingrédients, mais ils ont été dosés à la louche – et puis, oh, on a oublié le curry de chants féminins, on va t'en fiche une grosse dose à la fin.
Cette absence de demi-mesure sur trois bons quarts du disque font qu'on reste frustré à l'arrivée. Cet album aurait été parfait auprès d'un Demolition Hammer ou Solstice de la fin des années 80, car ils auraient initié une voie vers un Thrashened Death bien typé. En 2000, et encore plus aujourd'hui, on a comme l'impression qu'ils sont venus un peu après la guerre. Les parties brutales sont vraiment puissantes, avec un son de batterie intense comme j'ai rarement entendu. Seulement le présence de certaines erreurs, qui auraient pu être évitées, ternissent le tout : la production met le chant beaucoup trop en retrait, les transitions sont brouillonnes et on ressent cette sensation constante d'avoir affaire à un groupe entre-deux. Ç'aurait été un 7,5 pour ma part mais, en toute objectivité, ça ne vaut pas plus que 6,5 : bourrin et clapi de petites erreurs qui font que c'est sympa sans plus.
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