Carnal Forge - Gun To Mouth Salvation
Chronique
Carnal Forge Gun To Mouth Salvation
Retour vers le futur… Un nouvel album de Carnal Forge, 12 ans après
Testify For My Victims ! Petite pique nostalgique qui redonnera le sourire à certains même si les Suédois n’auront clairement pas marqué nos esgourdes à l’époque avec leurs six albums, du death/thrash mélodique de seconde zone (malgré les grosses écuries Relapse, Century Media et Candlelight) mais à l’efficacité tout de même palpable (typiquement le genre à écouter d’une traite le cerveau « off »). Le groupe était en partie connu pour son ancien frontman Jonas Kjellgren (ex-Centinex parti formé Scar Symmetry mais aussi ingénieur son au studio Abyss). Toujours emmené par les guitaristes jumeaux Kuusisto (ex-In Thy Dreams), Carnal Forge n’était pourtant pas totalement éteint (malgré des aller-retour qui ont gelé l’activité), dévoilant deux nouveaux morceaux redoutables en 2014 (le single
When All Else Fails). Entre temps Lawrence Dinamarca (ex-Nightrage) arrivera derrière les fûts puis le hurleur Jens C. Mortensen sera remplacé l’année dernière par un total inconnu. Terminé Candlelight Records pour un label local plus modeste, ViciSolum Productions.
Sans aucun suspense, c’est bien un délectable retour en arrière que ce
Gun To Mouth Salvation. Carnal Forge ne bouge pas d’un iota sa recette, on reste dans la thématique At The Gates/The Haunted sous amphet’ (les 2 minutes 30 et 260 BPM de « Endless War ») avec des clins d’œil plus qu’explicites (« Hellride », « State Of Pain » ou « The Stench » tout droit sorti d’un « Shadow World »). Mélodique oui (riffing et refrains), mais nettement moins « easy-listening » que
Testify For My Victims. Des refrains titilleurs (dès l’ouverture épique « Parasites ») où viendra se greffer un chant clair à la saveur d’un Darkane (période bénie
Rusted Angel), je pense surtout au morceau majeur « Aftermath » (mais parfois pas très juste comme sur « Bound In Flames »). Quelle bonne pioche que ce Tommie Wahlberg d’ailleurs (restant dans le même esprit que ses prédécesseurs), un chant modulé et un débit assez hallucinant (qui arrive à tenir le tempo épileptique).
Alors forcément après tant d’années, les musiciens ont monté en technicité et en richesse de jeu, quitte même à nous faire du The Forsaken par moment (dans les passages plus vindicatifs). On remarquera quelques subtilités dans les compositions avec des passages plus ambiancés calés dans du death/thrash de bonne famille (« The Order » ou « The Stench »). Pas forcément le plus qualitatif mais pour le style pratiqué on ne pourra qu’applaudir l’effort. La bande semble aussi avoir gagné en groove, un feeling rock’n’roll (qui a dit The Crown ?) avec un pouce levé pour le batteur qui tente de varier ses patterns caisses et cymbales. Ainsi une musique qui arrive à tenir notre attention toute la moitié de la galette… Avant malheureusement de commencer à nous faire décrocher à mi-parcours. Des compositions bien trop inégales, tout particulièrement dans cette deuxième moitié où le contraste est assez flagrant. Du calque At The Gates/The Haunted grossier qui tape souvent dans le vide (syndrome Hatesphere) gâchant l’efficience du début d’album. Rageant car on sent le potentiel des gaillards pour casser cette image de « second couteau ».
The Crown de côté (belle surprise de 2018), le rayon death/thrash suédois actuel demeure assez pauvre (oui la vilaine paire At The Gates/The Haunted à vite oublier) forcément l’on sera plus indulgent quant au rendu final. Carnal Forge propose ici un pot-pourri des groupes du genre avec une accroche et un impact qui feront indubitablement leur petit effet. La fibre nostalgique y est aussi clairement pour beaucoup nous en conviendrons. Quel dommage que la deuxième partie de l’album soit si conventionnelle car le reste des compositions possédait de très bonnes idées (plutôt rare ces temps-ci). Bref, sourire aux lèvres, un groupe oublié à remettre sur sa liste à suivre.
| Mitch 9 Janvier 2019 - 1491 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Excellente nouvelle que ce retour assez inespéré, les deux extraits sont bien sympathiques. A creuser pour le reste mais en tout cas un come-back qui fait bien plaisir !
Et pour info Jonas Kjellgren est propriétaire des Black Lounge Studios mais n'est pas ingé son aux studios Abyss (mais il s'en sert plus pour enregistrer des pistes). |
citer | Un nouveau Carnal Forge ??? Mais... Mais... Je n'étais pas du tout au courant !!! |
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2 COMMENTAIRE(S)
20/01/2019 12:27
Et pour info Jonas Kjellgren est propriétaire des Black Lounge Studios mais n'est pas ingé son aux studios Abyss (mais il s'en sert plus pour enregistrer des pistes).
11/01/2019 19:48