Anthrax - State Of Euphoria
Chronique
Anthrax State Of Euphoria
Aaahh la période estivale, le sea sex and sun, la pollution à l'ozone, les anciens Présidents qui braquent des banques... et les compils de thrash pour accompagner les beuveries nocturnes. Summer album par excellence, "State of Euphoria" ressort régulièrement du placard en même temps que les ballons de volley destinés à finir dans la tronche des mioches qui empiètent sur votre mètre carré de sable. Ce ne sont pas les petits gars d'ANTHRAX (en baskets et shorts de plage à l'intérieur du livret) qui y trouveront à redire, eux qui érigeaient à l'époque le fun en art de vivre. On rentre toujours dans le cadre d'un thrash rigolard et festif, mais le changement de saison a vu le groupe opérer quelques réajustements ;
"Among the Living" était un album rapide et brutal, ce quatrième disque des new-yorkais sera donc plus mélodique.
Contrairement à son prédécesseur, "State of Euphoria" n'est donc pas un album 100% pure adrénaline. Sans doute conscients du décalage grandissant entre les titres composés par la paire Ian/Benante et les aspirations heavy de leur chanteur, les américains livrent ici des compositions plus léchées, plus aériennes et progressives (certains morceaux dépassent allègrement les six minutes) qui s'accordent mieux avec le style très particulier d'un gueulard au registre haut perché, ne possédant ni la puissance de James Hetfield, ni la férocité de Tom Araya. Conséquence directe : Joey Belladonna se révèle excellent de bout en bout, particulièrement sur les véloces "Out of Sight, Out of Mind" et "Who Cares Wins". L'embellie touche également son compère soliste, Dan Spitz, qui livre ici les meilleurs solos de sa carrière. A eux deux, ils transcendent pour la première fois une trame musicale qui ne demandait qu'à s'enrichir. Surfant toujours sur la vague thrash venue de la Bay Area, ANTHRAX a gagné en maturité et en professionnalisme (la prod, signée Mark Dobson, est parfaite) ce qu'il a perdu en vitesse pure. Si les "Make me Laugh" et autres "Schism" claquent moins qu'un "Indians" à la première écoute, on y gagne clairement sur la durée, avec de meilleurs refrains et une variété rythmique appréciable.
Album cool par excellence, "State of Euphoria" est un de ces skeuds qu'on se passe en boucle au bord de l'eau, en éventrant un jerrican d'essence au dessus des braises encore rougeâtres du thrash d'hier. L'intro au violon de "Be All, End All", ce bon vieil "Antisocial" du national Trust band repris de main de maître, la surenchère de leads de "Finale" … tous les ingrédients sont réunis pour un de ces cocktails marquant dont seul le metal a le secret. Un peu plus de dix ans après l'avoir découvert, c'est quasiment le seul album d'ANTHRAX que je réécoute régulièrement, quand une bonne partie de leur disco prend la poussière entre deux chef d'œuvres d'ALICE IN CHAINS et AT THE GATES. Devant pareille longévité, je me vois presque obligé d'accorder la note ultime à cet album, qui reste à mes oreilles le plus abouti de la période Belladonna, sinon le plus abouti tout court. On en dira pas autant de l'artwork, qui a dû leur coûter au moins 500 000 ventes supplémentaires (et un point en moins sur la note, un !) tellement c'est mosh.
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | alcoveforlove 27/06/2011 12:42 | | moi ça reste mon préféré de tous les périodes d'anthrax |
citer | Je l'ai réécouté plusieurs fois récemment de même que "AMong" et je dois dire que j'ai vraiment du mal à les départager. "Among" contient plus de titres cultes mais au final "State" est d'un aussi bon niveau! Aucun titre à zapper, et comme tu dis on a qu'une envie c'est de se le remettre une fois! |
citer | J'avoue toujours lui préférer Among the Living ... les goûts et les couleurs hein ... |
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3 COMMENTAIRE(S)
27/06/2011 12:42
15/05/2010 19:29
27/03/2007 07:08