Demolition Hammer - Tortured Existence Chronique
Demolition Hammer Tortured Existence
Qui n’est jamais tombé au détour d’un passage en revu des bacs de la Fnac ou de Gibert Joseph sur ce pauvre visage en train de fondre, le regard complètement affolé à l’idée de passer l’arme à gauche dans d’atroces souffrances ? Personne ? En tout cas, c’est bien grâce à l’artwork d’Axel Hermann (Asphyx, Morgoth, Grave, Samael, Unleashed...) que s’est faite ma découverte des Américains de Demolition Hammer il y a de cela quelques années maintenant. Ressuscité d’entre les morts après deux longues décennies passées à manger les pissenlits par la racine, le groupe a opéré l’année dernière un retour fracassant grâce à des prestations scéniques particulièrement musclées et verbalement hautes en couleurs (ceux qui ont eu la chance de les voir sur scène savent de quoi je parle). Il était temps que nous nous intéressions à ce groupe autrement qu’à travers de modestes live-report à peine lus (oui vous ! SHAME ON YOU !)…
Formé en 1986, le groupe originaire de New-York s’est montré actif durant une petite dizaine d’années avant de finalement tirer sa révérence dans un certain anonymat. Outre quelques démos, le groupe a sorti dans ce lapse de temps trois albums dont deux méritent très clairement de figurer dans le panthéon des albums de Thrash ou en tout cas sur vos étagères. Le premier et celui qui nous intéresse aujourd’hui s’intitule Tortured Existence et est paru en 1990 sur le label Century Media. Un premier album qui ne sera réédité que dix-huit ans plus tard dans une version agrémentée pour l’occasion de quelques titres live.
Evidemment remasterisée, cette réédition donne le sentiment de ne pas avoir subi les affres du temps. Elle gomme aussi très probablement certains défauts de production de l’époque signée Scott Burns (qui a dit "trop de compression" ?). Un bain de jouvence tout à fait revigorant afin de mieux coller aux standards de notre époque et ainsi apporter davantage de puissance et de clarté à l’ensemble (même si le son de batterie manque encore énormément de précision) sans pour autant chercher à masquer son origine. Si vous n’avez pas spécialement les moyens ou l’envie de dépenser une cinquantaine d’euros pour mettre la main sur une version "first press", ce repressage "amélioré" fera très bien l’affaire (même si elle a été alourdie par l’ajout de cinq titres live supplémentaires).
Thrash... Death/Thrash... Il faut avouer que la frontière entre les deux genres est plutôt mince en ce qui concerne la musique de Demolition Hammer. Ce qu’il y a de sûr c’est que les Américains sont parmi les groupes les plus véhéments et agressifs de l’époque au même titre que des formations comme Morbid Saint, Dark Angel, Num Skull, Devastation ou Sadus pour rester sur le seul territoire américain. C’est bien évidemment une histoire de cadence mais pas seulement... Déjà parce que les changements de rythmes sont nombreux tout au long de ces quarante-trois minutes et qu’ils apportent une réelle dynamique à ces quelques compositions. Ensuite parce ces accélération et ces passages mid-tempos se font bien souvent sur un tapis de double pédale et de semi-blasts bien loin des patterns Punk de type tchouka-tchouka qu’on a l’habitude d’entendre dans le genre (même si le regretté Vinny Daze en use bien évidemment ici aussi). Un jeu appuyé qui va insuffler un degré de brutalité bien plus élevé qu’à l’accoutumé. Mais cette dose de violence est aussi imputable au chant âpre et très agressif du vindicatif Steve Reynolds. Un personnage qui, déjà à l’époque, n’avait pas sa langue dans sa poche et dont le débit a de quoi forcer le respect. Certes, les morceaux de Demolition Hammer durent en moyenne cinq bonnes minutes mais cela n’empêche qu’il y quand même du texte à débiter.
Bien sûr, frapper fort et avoir l’air ultra vénère c’est cool mais si derrière vous n’avez pas de riffs dignes de ce nom pour vous donner un semblant de carrure pour vous imposer dans l’arène et bien c’est un peu comme pisser dans un violon, ça ne sert à rien. Heureusement, les New-Yorkais ont dans leur rang une sacrée paire de riffeurs (James Reilly et Derek Sykes) qui vont se charger de distribuer mandales sur mandales à coups de riffs tout en nerfs (tout le temps, partout !) ou de solos à vous hérissez le poil de plaisir (".44 Caliber Brain Surgery" à 2:14, "Gelid Remains" à 3:38, "Cripping Velocity" à 2:35, "Infectious Hospital Waste" à 2:53 ou encore "Mercenary Aggression" à 2:19). Cerise sur le gâteau, ils sont parfois servis avec un groove typiquement new-yorkais particulièrement insolent. Difficile de ne pas péter un câble à l’écoute de passages tels que ceux de "Neanderthal" à 2:32, "Gelid Remains" à 0:41, 2:21 et 3:03, "Crippling Velocity" à 3:36, les débuts d’"Infectious Hospital Waste" et de "Paracidal Epitaph" ainsi que ce break à 2:54... Un sens du rythme qui ne peut pas laisser physiquement indifférent. Je refuse d’y croire alors que je bous de l’intérieur en écrivant cette chronique.
Ébauche d’un monument à venir sur lequel je reviendrais très rapidement ( Epidemic Of Violence), Tortured Existence reste avec le temps un disque de Thrash ultra solide qui met à l’amende encore aujourd’hui bien des sorties plus récentes. Pourquoi le groupe n’a-t-il pas eu plus de reconnaissance à l’époque ? Difficile à dire même s’il doit s’agir très probablement d’une question de timing. En tout cas, s’il y a bien un groupe qui dans le genre a réussi son come-back, c’est bien Demolition Hammer. Vingt-sept ans plus tard, ce premier album n’a rien perdu de sa saveur. Un disque brutal, intense et particulièrement violent pour l’époque que rien ne semble pouvoir arrêter.
Need a reprieve from my misery. Unrelenting anxiety. All I ask is one final plea. .44 caliber brain surgery... surgery | AxGxB 30 Novembre 2017 - 2059 lectures | | DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 8 COMMENTAIRE(S) citer | Colère et agression au paroxysme , je préfère quand même le suivant , mais tout de même , sacré client de l'année 1990 .
9/10 | citer | Je l'aime bien aussi cette pochette, elle est d'époque ! Mais bon, la suivante est plus réussie. En plus là ça me rappelle le contamination rises de No return, allez savoir pourquoi... | citer | AxGxB 04/12/2017 09:45 | note: 8.5/10 | Potters field a écrit : la pochette est pas gégène, mais ce disque est à mon sens au même niveau que le premier solstice, à savoir un essentiel du thrash death ricain. vachement plus punchy que le suivant, d'ailleurs, je trouve. pas écouté les remaster en revanche...
Moi je l'aime bien cet artwork. Y a un truc crado et en même temps très encré dans l'époque.
Par contre c'est marrant que tu le trouves plus "punchy" que le suivant. Moi c'est plutôt l'inverse, ne serait que grâce à la production. | citer | la pochette est pas gégène, mais ce disque est à mon sens au même niveau que le premier solstice, à savoir un essentiel du thrash death ricain. vachement plus punchy que le suivant, d'ailleurs, je trouve. pas écouté les remaster en revanche... | citer | AxGxB 01/12/2017 09:03 | note: 8.5/10 | Ah bah c'est cool. Elle aura au moins servi à quelqu'un.
La suivante va arriver rapidement | citer | Pour le succès, tu as raison, çà doit être une question de timing, 1990, voilà quoi, il y avait des dizaines de trucs à acheter avant ce skeud que j'ai totalement zappé à l'époque. La pochette pas top, une kro loin d'être élogieuse dans Hard-rock ou Metal Hammer, impossible de tester avant achat, un budget plus qu'atomisé par les sorties de Slayer, Death, Megadeth, Suicidal, Death Angel....... voilà dommage.
Gâce à ta kro, je vais m'y mettre! | citer | Tout comme MoM j'attends de pied ferme ta chronique du cultissime "Epidemic of Violence" qui, si je ne m'abuse, avait reçu un accueil pour le moins tiède dans les mags de l'époque. Et pourtant quel monstre... | citer | Ah, enfin du Demolition Hammer : belle !
Pas d'avis sur cet album, mais j'ai hâte que tu chroniques le suivant, parce que, là, je vais commenter sa race | AJOUTER UN COMMENTAIRE | notesChroniqueur : | 8.5/10 | Lecteurs : | (4) 8.63/10 | Webzines : | (4) 7.58/10 |
tracklist01. | .44 Caliber Brain Surgery (04:29) | 02. | Neanderthal (05:04) | 03. | Gelid Remains (05:24) | 04. | Crippling Velocity (05:45) | 05. | Infectious Hospital Waste (05:02) | 06. | Hydrophobia (03:10) | 07. | Paracidal Epitaph (05:30) | 08. | Mercenary Aggression (03:25) | 09. | Cataclysm (05:52) | Durée : 43:41 |
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8 COMMENTAIRE(S)
24/06/2023 13:06
9/10
05/12/2017 11:59
04/12/2017 09:45
Moi je l'aime bien cet artwork. Y a un truc crado et en même temps très encré dans l'époque.
Par contre c'est marrant que tu le trouves plus "punchy" que le suivant. Moi c'est plutôt l'inverse, ne serait que grâce à la production.
02/12/2017 11:22
01/12/2017 09:03
La suivante va arriver rapidement
30/11/2017 22:12
Gâce à ta kro, je vais m'y mettre!
30/11/2017 20:34
30/11/2017 21:22
Pas d'avis sur cet album, mais j'ai hâte que tu chroniques le suivant, parce que, là, je vais commenter sa race