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Testament - Brotherhood Of The Snake

Chronique

Testament Brotherhood Of The Snake
Huit ans après son retour sur le devant de la scène et quatre ans après le très réussi « Dark Roots Of Earth » revoilà donc l’un des vétérans du thrash américain pour un onzième album studio (au line-up inchangé) qui semblait s’annoncer plutôt radical d’entrée de jeu (l’extrait et opener éponyme ne laissant que peu de doute là-dessus). Si les premières écoutes confirmeront cette approche plus véloce et frontale, émaneront aussi de « Brotherhood Of The Snake » des relents old-school rarement aussi flagrants. Alors du tout bon sur toute la ligne ? Presque ma bonne dame ! Car s’il s’écoute facilement d’une traite, ce petit dernier accusera un petit coup de mou en fin de parcours. Rien de rédhibitoire rassurez-vous, alors soyez prêts pour ce qui restera peut-être comme l’album le plus virulent de Testament (et ne me parlez pas des égarements post-« The Ritual »).

Si Testament reprend les choses là où « Dark Roots Of Earth » les avait laissé avec une patte toujours reconnaissable entre mille il suffira d’une seule écoute pour se rendre effectivement à l’évidence : « Brotherhood Of The Snake » (qui relate la légende d’une race Sumérienne menée par son "Pale King" se lançant, il y a 6000 ans, dans une croisade pour éradiquer les autres religions) est un album à l’approche bien plus agressive que son ainé (ne commence-t-il pas d’ailleurs d’emblée sur un blast ?). Même si les titres mid-tempo sont toujours là (et heureusement !), une bonne moitié des pistes ici frôlent l’excès de vitesse et nous ramènent bien plus à la sauvagerie d’un « Into The Pit » qu’au côté heavy d’un « Electric Crown » : le début de « Brotherhood Of The Snake » qui en laissera plus d’un sur le carreau, l’excellente « Stronghold » (probablement le meilleur titre de l’album), « Centuries Of Suffering », « Black Jack », « Cana Business » et le final « The Number Game ». Pour ces cinq dernières pas de fioriture, la bande à Eric Peterson nous y dévoile sa facette la plus vindicative, tchouka-tchouka de rigueur appuyant des riffs au tranchant implacable que viendront même soutenir quelques brefs blasts du sieur Hoglan qui n’y va pas avec le dos de la main morte. Ce dernier assoira une section rythmique implacable tout au long de ces quarante-cinq minutes bien appuyé en cela par la basse omniprésente de Steve DiGiorgio. Bref sur une bonne moitié d’album Testament ne fait pas semblant et envoie le pâté au kilo, dirigé par un Chuck Billy toujours au top menant les hostilités de son timbre inimitable et souvent doublé par des growls du plus bel effet. Evidemment et fort heureusement une autre moitié de titres plus mid-tempo viendra contrebalancer cette débauche de violence en règle, construits autour du riffing de la paire Peterson/Skolnick qui n’a rien perdu de son efficacité ultra accrocheuse. Certains fleureront d’ailleurs le bon vieux temps d’un « Practice What You Preach » (« Seven Seals », « Neptune’s Spear » et ses faux airs de « Greenhouse Effect » ou « Blessed in Contempt ») quand « The Pale King » nous ramènera plutôt aux sonorités de l’excellent « The Formation Of Damnation ». L’intelligence du tracklisting permettra quant à lui de varier les plaisirs sur les deux premiers tiers de l’opus, alternant plus ou moins régulièrement attaques éclair frontales et assauts plus stratégiques, là où la fin d’album enchainera, elle, trois offensives à l’artillerie lourde.

Les plus attentifs d’entre vous auront pourtant remarqué que la note de « Brotherhood Of The Snake » accuse un demi-point de moins que celle de son prédécesseur. Alors où est le problème me direz-vous ? Il est assez simple (et somme toute très classique) : si « Brotherhood Of The Snake » offre une première partie d’album quasi irréprochable (disons jusqu’à « Centuries Of Suffering » voire « Neptune’s Spear ») avec des titres bien construits et ultra efficaces bourrés d’excellents moments (le riff d’intro du titre éponyme, celui de « The Pale King », cette accélération à 3’23 sur « Seven Seals » etc…) je ne peux m’empêcher de ressentir une petite baisse qualitative (voire un brin de redondance) sur les trois derniers titres qui, loin d’être mauvais (ils ont au moins pour eux ce côté très agressif) accrochent un peu moins facilement l’oreille du côté du riffing, participant au côté moins immédiat de l'album. Ne nous y trompons pas pour autant (qui aime bien châtie bien), ce nouveau méfait des Californiens reste plus que recommandable pour tout fan du combo et de thrash viril en général, une fois de plus auréolé des refrains imparables du père Chuck à scander sous la douche (mention spéciale à « Stronghold », « Seven Seals » et « Born In A Rut ») et des envolées solistes d’un Skolnick (et Peterson dans une moindre mesure) toujours remarquable même si moins flamboyant ici que précédemment (ça reste d’un autre niveau qu’un certain K.H….). Testament a décidé de montrer les muscles avec ce « Brotherhood Of The Snake » et bien malin qui lui en tiendra rigueur.

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10 COMMENTAIRE(S)

MoM citer
MoM
26/12/2016 17:47
hammerbattalion a écrit : MoM@ Hé hé, j'étais sur qu'on en viendrait à Vektor, j'ai essayé, pas mon truc (comme VoiVod d'alleurs).

Voivod j'ai énormément de mal. Même en mettant de côté tous mes a priori, je trouve que ça assez mal vieilli, la production n'était pas à la hauteur des ambitions du groupe.

Ah ouais du coup t'es assez agacé que les grands restent à jouer leurs classiques ! C'est pas souvent que je voie ça, la plupart du temps c'est "heureusement qu'ils ont leur classique vu que ça baissé avec le temps niveau qualité, on ne peut pas être au top comme à l'époque même s'ils font toujours le taff."

Mais je suis d'accord avec toi : le nouveau stuff, faut le jouer aussi, sinon c'est pas la peine d'en faire Clin d'oeil
Après, par rapport à ce Bortherhood of the Snake, si j'avais eu 16 ans en 1987 et qu'ils m'avaient sorti ça, j'aurais signé direct.
Mais j'ai eu 16 ans en 2007, et j'ai été sur le cul avec The Black Mages, Dream Theater, System of a Down, Children of Bodom et Ensiferum. J'ai eu ma grosse branlée face à Decrepit Birth, puis Control Denied et Pestilence et enfin Death après une réécoute qui m'a fait l'effet d'une révélation. Trop de directions disparates qui font que je prends vraiment un album comme il me vient et si ça passe pas, eh bien je vais souvent passer à autre chose.

Dur d'être un jeune zappeur XD
hammerbattalion citer
hammerbattalion
26/12/2016 16:28
note: 8/10
MoM@ Hé hé, j'étais sur qu'on en viendrait à Vektor, j'ai essayé, pas mon truc (comme VoiVod d'alleurs). Pour ce qui est du live, oui ils ont de beaux restes, sauf Megadeth. Un truc qui m'a franchement énervé sur les derniers Hellfest au hasard, c'est justement Testament qui joue 90% de vieux morceaux, Exodus et Death Angel qui font l'intégralité de Bonded By Blood ou The Ultraviolence, Sacred Reich qui ne joue pas de Heal.... Ils ont des discos de fou même pas exploitées, je suis colère.

L'exception, c'est Overkill qui pioche partout et tue!

Revenons à Testament, The New Order ou Legacy ne me branchent plus depuis longtemps en live, par contre du Low, The Ritual, The Gathering, je signe tout de suite.

Ah, dur d'être un vieux con.
MoM citer
MoM
26/12/2016 14:26
hammerbattalion a écrit :
Ce n'est pas du tout une réaction de fanboy, mais je veux du thrash (et du metal) de qualité, franchement les Warbringer, Havok....me gavent au bout de 10 minutes.


Alors ne t'inquiète pas j'ai pas du tout pris ton message comme une réponse de fanboy Sourire Au contraire, tu défends ton opinion de bonne façon !

Très franchement, je trouve les groupes de la première vague en perte de quelque chose. Normal, ils sont sur le circuit depuis des lustres, on ne peut pas attendre d'eux qu'ils fassent la révolution à chaque album.
Mais ce n'est pas ça qui me gêne. Déjà, Testament, j'en suis pas fan, même leurs premières prod' : j'aime sans plus.
Je suis aussi de ceux qui pensent que les années 80-90 ont été déterminantes en terme de Metal extrême : les prod' Thrash et Death sont délirantes d'inventivité et de créativité, j'ai le sentiment qu'il y avait une effervescence folle, et on ne retrouvera pas cette ambiance qui a vu naître des formations de grande qualité comme Death, Atheist, Pestilence, Obliveon et j'en passe !

Seulement, aujourd'hui, le Thrash ne se joue plus auprès de ceux qu'on pourrait qualifier de "Thrash à papa". Warbringer, avec IV, signe un album qui envoie bien et dépoussière le genre du Thrash inspiré d'une touche très légère de Power. Les autres albums de ce groupe sont clairement en-dessous, et un Hunter-Seeker sur ce quatrième album est un genre de titres efficaces que je voudrais plus avoir dans ma discographie Clin d'oeil Ils ont des cartes à jouer.
Havok, c'est le revival du Thrash à la Anthrax / Municipal Waste. Hormis Time is Up qui balance du riff par cargaison, le reste tourne en rond c'est vrai. Mais on a une fraîcheur qui ne demande qu'à exploser. J'attends de voir leur prochain album.
Enfin, niveau Thrash moderne qui poutre, teste le "Home is where war is" de Nucleator. Niveau poutrage en règle, je trouve qu'ils répondent présent puissance mille.

Après, tout reste une affaire d'attentes. J'aime énormément la gestion de rythme et les riffs, je trouve ce qui me botte dans toutes les époques et dans différents styles, du coup je ne m'accroche pas vraiment à des groupes en attendant leurs prochaines prod'. Je vogue par-ci par-là.
Je pardonnerai plus à un groupe qui se loupe de peu mais tente absolument de dépoussiérer un savoir-faire à l'ancienne (Warbringer, et je sens qu'après leur 4ème album, leur 5ème pourra vraiment passer une étape) qu'un groupe qui va rester sur un son exprès sale pour avoir le confort d'avant (je ne cite personne ici, y en a des pelletés de groupes qui font "façon 80").
De plus, on a aussi des formations qui font preuve de beaucoup de passion pour aller encore plus loin - qui a dit Vektor ?

Pour revenir à Testament, ces grands groupes en sont à un tel niveau de reconnaissance et sont de telles références que leurs productions sont plus là pour réactualiser, pour faire savoir qu'ils sont toujours debout et qu'ils peuvent encore faire des tournées. D'ailleurs, ils ne loupent pas l'occaz de jouer leurs grands classiques en live. Parce que c'est ça que les gens veulent auprès d'eux : "Faîtes-nous savoir que vous êtes là et que vous avez encore votre énergie, le reste importe peu".
hammerbattalion citer
hammerbattalion
26/12/2016 13:34
note: 8/10
MoM@ une hype, je sais pas, c'est peut-être que tout simplement que l'amateur de thrash n'est pas rassasié par tous les groupes du revival ou ceux qui sont arrivés après les Slayer, Testament, Megadeth, Sacred Reich, Sodom, Coroner , Kreator et compagnie....

Ce Brotherhood remplit parfaitement son rôle, comme Dystopia ou même Harwired to machin (çà me fait mal mais je l'adore celui-là).

Ce n'est pas du tout une réaction de fanboy, mais je veux du thrash (et du metal) de qualité, franchement les Warbringer, Havok....me gavent au bout de 10 minutes.
MoM citer
MoM
26/12/2016 10:14
Avec Meshuggah, Testament est typiquement le groupe qui me fait me sentir con.
Je ne comprends pas la hype autour de leur dernier album, parce que, quand j'écoute, ça me laisse vraiment de marbre. Alors je sais pas, c'est peut-être que la communication un peu trop présente m'a fait espéré inconsciemment quelque chose de trop ouf guedin alors que, in fine, on a un produit sympa, du coup je ressens une déception...
D'autant que le père DiGiorgio, j'ai le sentiment d'à peine l'entendre ! Une fois que t'as goûté à ses prestations dans Death / Control Denied et dans la démo Dark Hall (qui est un monstre de Jazz fusion), t'as forcément un sentiment de "mais pourquoi on l'entend si peu ?" lorsqu'il joue ailleurs. Après, encore une fois, c'est sans doute moi qui ai les oreilles mal récurées pour pas l'entendre dans les albums de Testament.

Après, ça reste d'une grande efficacité et on sent que c'est hyper taillé pour le live. Les mecs ont encore de beaux jours devant eux Gros sourire
hammerbattalion citer
hammerbattalion
26/12/2016 09:59
note: 8/10
Je ne cite jamais Testament dans mes groupes ou albums favoris, pourtant j'achète tous leurs albums les yeux fermés depuis la découverte de The New Order en 89 ou 90. Ils ont une disco en or, franchement variée et consistante, celui-là ne déroge pas, un son béton, des compos dynamiques, Alex et Eric se sont surpassés. Puis franchement, la paire Di Giorgio- Hoglan transforme tout en or!
Ainur citer
Ainur
05/12/2016 07:16
Super album quasiment aussi bon que le précédent ! Peut être un petit peu plus simpliste que dark roots, mais c'est vraiment pour chipoter.
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
01/12/2016 20:08
note: 8/10
Une réussite de plus pour Testament avec un album franchement à l'ancienne (la moitié de l'album aurait pu être composée en 87). Son côté brutal le rend très complémentaire des 2 précédents mais comme toi je m'éclate plus avec les morceaux heavy (le solo de "Born in a Rut", une merveille). Dommage que certains riffs sentent le réchauffé sur la fin sinon c'était le sans faute.
Niktareum citer
Niktareum
01/12/2016 16:04
note: 7.5/10
Jean-Clint a écrit : Il m'a fallu plus de temps que d'habitude pour vraiment apprécier ce disque, contrairement à son prédécesseur dont l'impact fut immédiat.

D'excellents titres, d'autres plus basiques et qui font du remplissage mais l'ensemble reste cohérent et de très bon niveau. Testament confirme son retour en forme et c'est tant mieux !

Oui moi aussi il m'aura fallu plus d'écoutes que d'habitude. Mais je n'irais pas jusqu'à parler de remplissage, même si la fin est un poil moins intéressante que le début d'album.
Jean-Clint citer
Jean-Clint
01/12/2016 13:49
note: 7.5/10
Il m'a fallu plus de temps que d'habitude pour vraiment apprécier ce disque, contrairement à son prédécesseur dont l'impact fut immédiat.

D'excellents titres, d'autres plus basiques et qui font du remplissage mais l'ensemble reste cohérent et de très bon niveau. Testament confirme son retour en forme et c'est tant mieux !

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Testament
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Chroniqueur : 7.5/10
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Testament
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Thrash - 1987 - Etats-Unis
  

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 Brotherhood of the Snake
Brotherhood of the Snake
Testament

Extrait de "Brotherhood Of The Snake"
  
 The Pale King
The Pale King
Testament

Extrait de "Brotherhood Of The Snake"
  

tracklist
01.   Brotherhood Of The Snake  (04:13)
02.   The Pale King  (04:51)
03.   Stronghold  (04:00)
04.   Seven Seals  (05:38)
05.   Born In A Rut  (04:57)
06.   Centuries Of Suffering  (03:34)
07.   Black Jack  (04:21)
08.   Neptune's Spear  (05:27)
09.   Canna-Business  (03:48)
10.   The Number Game  (04:38)

Durée : 45:26

line up
parution
28 Octobre 2016

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