Troisième album en trois ans avec ce « Practice What You Preach » pour Testament qui ira jusqu'au bout de sa démarche stakhanoviste avec
« Souls Of Black » encore un an plus tard. Et si le début de carrière des Américains est plus que respectable avec les deux brûlots que sont
« The Legacy » et
« The New Order », ce troisième rejeton marquera quelque peu le pas, voyant le groupe rétrograder pour des rythmiques plus mid tempo (changement déjà engagé sur son prédécesseur) et des accents plus heavy qui ne feront pas le bonheur de tout le monde.
Loin d'être mauvais, « Practice What You Preach » n'en est pas moins un album bancal, manquant cruellement de relief. Tout commence pourtant bien avec le titre éponyme (riff simple mais efficace, très bon refrain) et « Perilous Nation » (et son gimmick sympa à 2'37), majoritairement mid-tempo mais headbangants à souhait et remplissant parfaitement leur rôle de mise en bouche. On y retrouve avec toujours autant de plaisir un Chuck Billy dont la prestation ici est une fois de plus irréprochable, avec ce timbre si particulier et ponctué de quelques growls, les lyrics du groupe étant d'ailleurs bien plus sensées et engagés que la moyenne des formations de l'époque. Testament a une fois de plus fait appel à Alex Perialas pour la production qui se trouve être bien plus équilibrée que celle de
« The New Order ». Et si l'entame est tout à fait correcte, c'est la suite qui va pécher. Se pose en effet le problème d'un album bourré de titres qui, à l'image d'un « Envy Life » trop lente et gentillette malgré ses choeurs typés crossover, s'oublient aussi rapidement qu'ils s'écoutent (« Time Is Coming », « Blessed In Contempt », « Greenhouse Effect » malgré leur début aguichant ou quelques accélérations sympathiques). Pas des mauvais titres en soi mais ça manque de moments marquants, d'accroche, de riffs mémorables ou de soli endiablés! S'ensuit une fin d'album sans grande saveur dans une quasi indifférence avec la très dispensable « Confusion Fusion » après une anecdotique ballade (la bien nommée « The Ballad », désolé les gars mais ce ne sera pas encore pour cette fois...) et malgré le sursaut d'orgueil « Nightmare (Coming Back To You) » en guise de dernier souffle un peu tardif.
Ma chronique aurait pu s'arrêter là si, malgré le peu d'enthousiasme que j'ai montré jusqu'ici, « Practice What You Preach » ne contenait pas l'un des tout meilleurs titres de Testament, pas le plus rapide certes mais probablement l'un des plus heavy: « Sins Of Omission ». Contrairement à la plupart de ses petits copains tout y est parfait, les riffs destructeurs, le refrain imparable de Chuck (
« False sense of pride, satisfies. There's no reason for suicide. Use your mind, and hope to find, find the meaning of existence! ») et ce growl en milieu de titre, les petites mélodies vicieuses, bien sûr le solo à tiroir éblouissant de Skolnick et une fin mitraillette qui termine d' achever tout le monde. Voilà ce qui en fait un classique incontournable!
Finalement j'ai beaucoup de mal à me faire un avis définitif sur ce troisième album des Californiens. Ce n'est pas celui que j'ai le plus envie de me remettre dans les oreilles, l'écoute n'est cependant pas si décevante que ça mais on ne peut pas dire que l'on ait une envie irrépressible de repousser le bouton ''play'' une fois les quarante six minutes achevées. Même quinze ans après ma découverte de cet album, j'ai toujours du mal à savoir ce que j'en pense réellement. Pas non plus que le virement plus heavy me déplaise (attendez de voir la note que je vais coller au mal aimé
« The Ritual »!), j'ai même un petit faible pour Louie Clemente et son jeu très typé rock n' roll qui garde un certain charme (j'aime ce jeu de grosse caisse simple et efficace). Reste que « Practice What You Preach » manque de panache et se révèle un peu terne dans sa globalité, un album que même Skolnick peine à illuminer de son talent.
4 COMMENTAIRE(S)
13/10/2017 14:07
23/08/2011 20:57
23/08/2011 20:42
Ouais à ceci près que moi justement je l'aime bien le jeu de Clemente.
23/08/2011 20:38