Testament - The Ritual Chronique
Testament The Ritual
Alors que le groupe s'apprête à sortir dans quelques semaines son dixième album (« Dark Roots Of Earth »), repenchons-nous aujourd'hui sur un opus controversé dans la carrière de Testament: « The Ritual ». Car au début des années 90, à l'heure où la majorité des groupes de thrash outre-Atlantique mâtinent leur metal d'influences plus rock voire franchement mainstream (Metallica avec son album éponyme, Megadeth et son « Countdown To Extinction », Exodus avec « Force Of Habit », OverKill et « I Hear Black », le « Sound Of White Noise » d' Anthrax... la liste est longue) la bande à Chuck Billy ne fait pas exception à la règle. Ayant déjà commencé à lever le pied sur ses deux ou trois précédentes productions, les Américains enfoncent le clou avec ce cinquième album dont le contenu, à des années lumières du thrash virulent de « The Legacy », divisera les fans.
Inutile de tenter le faux suspens (la note à droite l'ayant tué dans l'oeuf), je fais partie de ceux qui ont adoré cet album. Question d'histoire personnelle? Evidemment, « The Ritual » se trouvant être le premier album acquis avec mes minces économies peu après sa sortie et ma découverte du groupe grâce à la tuerie « Sins Of Omission » sur la compil « Dr Heavy & Mr Hard » je garde pour lui une affection toute particulière qui n'enlève rien à mon objectivité quant à la qualité intrinsèque des dix morceaux présents ici (passée l'intro soliste de Skolnick « Signs Of Chaos »). Même si je comprends aisément les réticences des die hard de la première heure qui ont vu avec ce nouvel effort Testament s'enfoncer un peu plus encore dans une voie ''mainstream'' délaissant la vitesse d'exécution que beaucoup érigeaient en art de vivre pour laisser la part belle aux talents de composition de chacun aboutissant à un album au tempo moyen facilement divisé par deux mais dont la qualité de composition justement frise parfois le génie pur et simple. En effet une fois digéré ce changement de vitesse, comment ne pas succomber à ces riffs heavy thrash accrocheurs au possible et surtout ces refrains fédérateurs comme rarement j'en ai entendu (« Electric Crown », « So Many Lies », « Let Go Of My World » )? Car si le travail des six cordes tend ici plus souvent vers le heavy rock musclé (« Deadline », « The Sermon ») que le vers le thrash pur et dur (seule « Agony » tape un poil plus fort que le reste tout en restant assez gentille), les riffs n'en sont pas moins fondamentalement bons et constituent sur chaque titre une charpente à la solidité éprouvée par des centaines d'écoutes (« Electric Crown », « Let Go Of My World », « Troubled Dreams ») appuyés par de nombreuses mélodies (« Electric Crown », « So Many Lies », « As The Seasons Grey »). Et que dire de ces refrains mémorables emmenés par un Chuck Billy au sommet de son art et à reprendre sous la douche ou au volant de sa bagnole cheveux au vent (« Electric Crown » bordel! « So Many Lies », Let Go Of My World », « Deadline »)? De la grande musique tout simplement, sublimée par un Skolnick lui aussi tellement inspiré nous livrant parmi les meilleurs solos de Testament (« Electric Crown », « Let Go Of My World », « As The Seasons Grey », « Return To Serenity ») et confirmant s'il en était besoin son statut de grand. Comment ne pas évoquer enfin « Return To Serenity »? Après plusieurs tentatives totalement ratées (« Musical Death (A Dirge) », la purge « The Ballad ») les Californiens parviennent enfin à l'écrire cette power-ballad qui les titillait depuis tant. Égalant en terme d'émotions tout ce qui se fait de mieux dans le style, cette avant-dernière piste transcendée par le génie de Skolnick (mon dieu ce solo! J'en ai des frissons rien que d'y penser! ) montre une fois de plus un groupe à l'aise qui réussit avec maestria là où il s'était plusieurs fois cassé les dents.
Et si je citais plus haut le cinquième album des Mets ce n'est pas un simple hasard tant ces deux sorties ont pour moi de points communs en terme d'évolution musicale. Moins rapide et in your face certes mais tellement bien construit, « The Ritual » est un peu le Black Album de Testament, basé sur les rythmiques mid-tempo appuyées par un Louie Clemente dont le jeu n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui du danois sur ledit album noir. Fort d'une production enfin digne de ce nom (même si celle de « Souls Of Black » marquait déjà un mieux) mettant également au premier plan la basse de Greg Christian, cet album mérite bien mieux que les éternelles critiques sur son manque de vitesse même si je peux les comprendre ( le sombre titre éponyme pouvant indéniablement dérouter les fans les plus difficiles, « So Many Lies » traîne un peu la patte c'est vrai). L'album ne sera d'ailleurs pas simplement un échec commercial puisque Louie Clemente quittera le navire suivi par Alex Skolnick qui ira assouvir ses velléités mélodiques chez Savatage et former son groupe de jazz. Mal aimé de la discographie de Testament, « The Ritual » garde pour moi une sauveur particulière, celle des cassettes que l'on faisait tourner au collège, celle des premiers riffs que l'on tente de reproduire gauchement sur une vieille ESP, bref il me rappelle mon enfance! A ce titre je ne peux que vous enjoindre de poser une oreille sur cet album, certes pas le meilleur des Californiens, mais pour moi bien meilleur que la période funeste 1994-97. DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 4 COMMENTAIRE(S) citer | Non Jeff, t'es pas tout seul , moi aussi je l'adore cet album. Déjà parce qu'il me rappelle une certaine époque, les clips de Testament passaient à la télé, hé oui, les fêtes metal et bière, l'insouciance, la jeunesse, bref...
Les compos sont puissantes, variées, aérées, techniques, sauf pour la batterie, franchement, oui, Clemente peut être comparé à Lars Ulrich, malheureusement.
L'exigence de compos speed est un truc que je n'ai jamais compris. Bien sur qu'il en faut mais la variété sur une setlist c'est tellement mieux. Je me fais sérieusement chier quand l'intégral de The Ultra Violence ou de Bonded By Blodd est joué live. Les mecs ont des carrières respectables, qu'ils jouent du Act III, du Force Of Habit, du Ritual, du W.F.O.... des trucs un peu heavy. Je suis convaincu que l'audience deviendrait folle, surtout qu'on n'a jamais vraiment eu l'occasion d'entendre ces morceaux en live. | citer | Great review (Thanks google translate...hehe) and Awesome band!!!!!All hail Testament...THRASH!!!!! \m/ | citer | J'aime beaucoup le title track pour son côté sombre et lancinant, surtout qu'à partir de "Deadline", tous les titres sont interchangeables. Bons refrains, guitares aguicheuses mais on sent bien que Clemente et Skolnick n'avaient plus la tête au thrash (surtout Alex qui d'après une interview de Peterson, avait disséqué toutes les compos en studio pour ralentir le tempo par deux). Pour ce qui est de la power ballad, je préfère celle présente sur "Souls Of Black", un album que j'ai usé à l'époque pour les mêmes raisons que toi avec "The Ritual". Excellente chro! | AJOUTER UN COMMENTAIRE | notesChroniqueur : | 8.5/10 | Lecteurs : | (3) 8/10 | Webzines : | (7) 6.44/10 |
plus d'infos sur | Testament Thrash - 1987 - Etats-Unis | | |
tracklist01. | Signs Of Chaos (00:45) | 02. | Electric Crown (05:31) | 03. | So Many Lies (06:04) | 04. | Let Go Of My World (03:45) | 05. | The Ritual (07:34) | 06. | Deadline (04:47) | 07. | As The Seasons Grey (06:16) | 08. | Agony (04:07) | 09. | The Sermon (04:48) | 10. | Return To Serenity (06:25) | 11. | Troubled Dreams (05:14) | Durée : 55:16 |
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4 COMMENTAIRE(S)
22/10/2016 13:43
Les compos sont puissantes, variées, aérées, techniques, sauf pour la batterie, franchement, oui, Clemente peut être comparé à Lars Ulrich, malheureusement.
L'exigence de compos speed est un truc que je n'ai jamais compris. Bien sur qu'il en faut mais la variété sur une setlist c'est tellement mieux. Je me fais sérieusement chier quand l'intégral de The Ultra Violence ou de Bonded By Blodd est joué live. Les mecs ont des carrières respectables, qu'ils jouent du Act III, du Force Of Habit, du Ritual, du W.F.O.... des trucs un peu heavy. Je suis convaincu que l'audience deviendrait folle, surtout qu'on n'a jamais vraiment eu l'occasion d'entendre ces morceaux en live.
18/05/2012 15:58
17/05/2012 13:19
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