Il y a des groupes qui expérimentent en cherchant de nouveaux sons, en partant dans des directions musicales encore inexplorées pour faire évoluer leur style, qui va souvent en s'adoucissant. Testament aussi a évolué et a expérimenté au cours de son histoire. Sauf que chez nos américains, pas d'électronique, ni de son clair ou d'autres fanfreluches de chochottes. Non, quand Testament expérimente, c'est pour aller vers le death, le gros death des premiers temps, gras et sale comme il se doit.
"Low" annonçait déjà clairement la couleur avec l'intégration de nombreux éléments penchant vers ce style mais "Demonic" est sans conteste le point culminant de cette période du groupe. Et quoi de plus naturel que d'évoquer un des albums les plus méconnus de leur discographie en cette année 2007 qui célèbre le dixième anniversaire de sa sortie...
Si "Demonic" n'a pas eu le même impact que son énorme petit frère
"The Gathering" (qui est sorti 2 ans plus tard), c'est sans doute par son côté résolument death décrié par de nombreux adorateurs de leur première période heavy/thrash. Et malheureusement pour eux, ce septième album s'est rarement retrouvé entre les mains d'amateurs de death, ou tout du moins, il semblerait que l'information ait eu du mal à circuler. Mais après tout, il n'est jamais trop tard pour découvrir de petits trésors oubliés d'autant plus que le groupe y a vraiment mis toute sa haine. Déjà niveau line-up (toujours aussi instable...), outre les piliers Chuck Billy (chant) et Eric Peterson (guitare), il me semblait important de vous préciser qu'un certain Gene Hoglan s'est occupé de massacrer les fûts, et massacrer c'est peu dire. Car bien que "Demonic" soit basé sur un passé de thrash metal, c'est tout de même le death qui ressort ici, où les riffs lourd et malsains se mêlent au chant d'un Chuck Billy qui utilise très souvent sa voix death (et quelle voix putain !). L'atmosphère de l'album colle d'ailleurs bien à son nom, sombre et putride avec en plus un son un peu crade et diffus qui donne à l'ensemble un cachet vraiment démoniaque. Alors bien sûr, Testament n'a pas totalement renié ses origines et l'on retrouve toujours ici et là des éléments de leur passé, du chant plus "commun" de Chuck aux riffs plus mélodique, mais cela reste assez anecdotique.
Pour ce qui est de la qualité, l'ensemble est globalement très bon mais ne s'adresse pas forcément au même public. Les amateurs de thrash n'apprécieront peut-être pas l'évolution death et les death-metalleux auront peut-être du mal avec les passages un peu plus thrash et le chant non death de Chuck. "Demonic" n'en demeure pas moins un album qui poutre méchamment, à l'image de son titre phare (pour moi), le rouleau compresseur "Demonic Refusal" où l'on jurerait Chuck Billy possédé par Satan. Rien que pour cette intro, cet album vaut le coup. Alors en attendant le successeur de
"The Gathering" annoncé pour bientôt (enfin plus ou moins mais après 8 ans d'attente, on n'est plus à quelques mois près), je pense que vous ne perdriez pas votre temps à vous intéresser à cet exercice de style sur le thème de la destruction et du chaos. Ca fait du bien par où ça passe croyez-moi !
5 COMMENTAIRE(S)
13/07/2007 10:50
Putain d'atmosphère pour mon skeud préféré de Testament
09/07/2007 10:24
Je me rappelais pas qu'ils étaient dans Stange Days, ce film est excellent aussi et je viens de le recevoir, je vais me remater tout ça !
08/07/2007 11:06
De l'époque, je me rappelle juste avoir entendu "Rapid Fire", une reprise de Judas Priest faite pour une double compil' pas mal du tout.
Et le niveau d'agressivité du groupe, ainsi que le chant de Chuck, m'avait bien foutu sur le cul !
08/07/2007 09:20
07/07/2007 23:49