Devastatiön - Drink With The Devil
Chronique
Devastatiön Drink With The Devil (EP)
Après plus d’une décennie de bruit et de fureur le quatuor belge n’a pourtant pas réussi à passer les frontières de son pays, malgré deux albums, de nombreux concerts et une formation inchangée de ses débuts. Cependant ignorer ces longs-format serait dommage, car bien qu’étant sortis sur un tout petit label local, ils contiennent suffisamment de bonnes choses pour qu’on y tende l’oreille, à savoir du Thrash ultra-basique et primaire, où la brutalité prime sur la technicité, et où l’ensemble ne s’éternise pas sur la durée. Tournant aux alentours de la demi-heure pour dix titres, on voit que les gars y ont intégré l’urgence du Punk, d’ailleurs sur cet EP ils ne vont pas déroger à cette règle, car en à peine plus d’un quart d’heure le tout y est emballé et pesé, sans que cela ne sonne faux ni ne soit bâclé.
D’entrée ils nous balancent le morceau-titre qui est surtout le plus long de ce très court format, et vont se contenter de reprendre régulièrement les mêmes idées avec une énergie qui ne faiblira jamais. Entre hammerblasts précis, riffs scolaires répétés en boucle et parties rapide à la fois en simple et en double, il est très facile de savoir où et quand chaque notes et variations vont se trouver. Pourtant malgré sa grande prévisibilité on se laisse prendre au jeu et à avoir envie de taper du pied tout en remuant les cervicales, à l’instar de « Defilement » toujours aussi agressif mais qui se fait plus remuant, tout en étant bloqué sur l’accélérateur. Mais contrairement à la précédente compo ici nulle trace (même légère) de répétition, et donc de risque de linéarité, car la durée y est plus courte tout en offrant un panel plus large de variété tout en conservant son extrême simplicité. D’ailleurs plus on avance et plus le temps général consacré aux trois derniers titres va se raccourcir, pour passer sous la barre fatidique des trois minutes, avec en premier lieu « Reborn Through Fire » dont le tempo restera lui aussi en mode vitesse pure, se permettant juste d’alterner sur le jeu au pied en proposant de servir d’un seul ou des deux. Avec « Raped By God » le combo trouve le moyen d’être encore plus basique musicalement, mais en conservant toujours sa puissance et son efficacité, grâce un rythme furieux qui ne baisse pratiquement pas, tout comme l’ultime « Society Will Die (Tonight) » au titre qui semble inspirer du Punk. Il a d’ailleurs tout pris au genre aussi bien musicalement que textuellement, du coup il n’est pas étonnant qu’on retrouve le côté sans concession qui lui est propre, mais sans oublier d’y injecter des racines plus Metal grâce à ces cassures à la double sobre mais redoutables, tout en maintenant les bpm à un haut niveau et en continu.
Sans être révolutionnaire ni incontournable la musique des flamands s’écoute aussi bien de manière attentive que plus distraite, car ça bouge et ça envoie la purée et c’est tout ce qu’on demande à un groupe de Thrash (même si certains semblent l’avoir un peu oublié). Faisant le boulot sans chercher plus loin, et visiblement peu enclin à vouloir aller au-delà, les gars offrent un bon petit défouloir sans prétention (à la production relativement naturelle) et qui trouvera sans problème sa place grâce à son explosivité et surtout son faible temps général, qui servira de parfait bouche-trou entre le fromage et le dessert, comme pendant les longs tunnels publicitaires auquel nos chaînes télévisuelles semblent être de plus en plus accrocs.
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