Skeleton Wolf - Skeleton Wolf
Chronique
Skeleton Wolf Skeleton Wolf
Si vous n’avez jamais entendu parler jusqu’ici de Skeleton Wolf rassurez-vous, vous n’êtes pas à la ramasse. Il y a très peu de temps encore le groupe ne possédait même pas de page dans la bible Metal Archives (c’est dire !) et bien peu d’informations avaient filtré sur ce jeune trio américain formé en 2015. Cette première autoproduction est donc un peu sortie de nulle part et a par chance atterri sur votre webzine préféré. Par chance oui parce qu’il faudrait sacrément en manquer (de chance ou de goût, au choix) pour délaisser une telle petite bombe thrash black !
Pour autant précisons-le d’emblée, Skeleton Wolf risque bien de ne pas plaire à tout le monde. Amateurs d’un thrash/black véloce, furieux et débridé vous pourriez bien être déçus par l’approche nettement plus simple, mid-tempo, groovy, oserais-je dire épurée, des Américains dont le propos n’est absolument pas ici de jouer à la course aux blasts (il n’y en a quasiment aucun), aux riffs les plus rapides ou les plus evil. Essentiellement construit sur des structures mid-tempo avec tout de même quelques accélérations (un petit blast sur « Bow Down To Death », « Eternal Lies » à 2’44) mais surtout beaucoup de passages plus pesants (« Bow Down To Death » à 1’14 et la fin à partir de 3’41, « M.P.F.F. » à 3’59, le début et la fin de « Whatever Demons (We All Have Them) ») Skeleton Wolf met avant tout l’accent sur l’efficacité et le côté extrêmement accrocheur de ces riffs ultra headbanguants et qui chez moi en tout cas (et je ne suis visiblement pas le seul vu les excellentes critiques récoltées çà et là) font totalement mouche (raaaaah ce riff de « At The Sixth Foot » jouissif, le début de « M.P.F.F. », le début de « She’s Insane »). Ce qui sera certainement le gros point noir pour certains est pour moi l’atout principal ici. Approche presqu’épurée, disais-je plus haut, car à l’instar d’une rythmique que d’aucuns pourraient qualifier de basique, le riffing joue également la carte d’une certaine forme de simplicité au service de l’efficacité : du palm mute à foison, des riffs plus dissonants et quelques tremolo plus épiques (le refrain de « At The Sixth Foot », « Whatever Demons » à 1’55, « Eternal Lies » à 4’26) mais le tout sans fioriture aucune et s’intégrant dans des compos jouant cette même carte avec un ratio riff/titre assez faible et des structures se répétant régulièrement (même sur les titres plus longs). L’approche est pour le moins osée mais quel panard ! Il se dégage finalement de l’opus un côté presqu’aliénant sur certains titres (notamment le génial « At The Sixth Foot » que j’aurais personnellement bien vu en titre d’ouverture avec ses petits croassements de corbeaux et bruits de pelles) et l’album dégage une vraie homogénéité. Les quelques passages plus mélodiques (« Eternal Lies »), les discrètes touches de claviers (« Whatever Demons ») et les passages plus poisseux viendront épaissir l’ambiance d’un album bénéficiant qui plus est d’un son remarquable pour une autoproduction (même la BAR).
Aussi fondamentale que puisse paraitre l’approche, Skeleton Wolf affiche pourtant des influences relativement variées allant du thrash à la Slayer sur certains riffs (« Bow Down To Death », « M.P.F.F. »), aux accents épiques et viking d’un Amon Amarth (le titre de clôture « Forever Awake ») quand une bonne partie de l’album avec son black/thrash mid-tempo entrainé par les vocaux grassement éraillés de Tim Green évoquera le Immortal de « Sons Of Northern Darkness » voire le Satyricon de « Volcano » ou même Goatwhore et n’hésitera pas à se lancer dans des titres à rallonge de six à sept minutes tout en parvenant à garder sa musique constamment accrocheuse et cohérente.
Pas ou peu de critiques donc de mon côté concernant ce premier effort de Skeleton Wolf (tout au plus des influences peut-être un poil marquées) qui frise le sans-faute. Une surprise d’autant plus inattendue pour une formation américaine sortie de nulle part (deux membre officiant dans le groupe de black Mäax, ça vous parle vous ? Pas moi) et qui sort ici l’un des grands prétendants au titre d’album de l’année. Reste à voir s’il ne s’usera pas avec le temps mais vu le nombre d’écoutes déjà au compteur et l’aspect addictif des compos qui ne faiblit pas j’en doute fortement. Et c’est peu dire que j’attends la suite avec impatience !
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
1 COMMENTAIRE(S)
citer | Malheureusement pas de son dispo mais un petit trailer. |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
1 COMMENTAIRE(S)
23/06/2016 14:31